Israël en guerre - Jour 473

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Procès Merah : un survivant de l’école juive Ozar Hatorah raconte « l’horreur »

À la barre, Yacob Soussan, lunettes et barbe, costume sombre et kippa, a raconté avec une émotion contenue les assassinats dont il fut le témoin le 19 mars 2012

Hommage aux victimes de Mohammed Merah à Toulouse, le 19 mars 2017. (Crédit : Twitter/@BrunoLeRoux)
Hommage aux victimes de Mohammed Merah à Toulouse, le 19 mars 2017. (Crédit : Twitter/@BrunoLeRoux)

« C’était une exécution, précise, ciblée, sans hésitation » : Yacob Soussan, bénévole survivant de l’école Ozar Hatorah de Toulouse, où Mohamed Merah a tué un enseignant et trois enfants juifs, a raconté « l’horreur » devant la cour d’assises de Paris, où le frère du tueur comparaît pour « complicité ».

Après le récit qu’il a qualifié « d’insoutenable », Abdelkader Merah a pour la première fois exprimé des regrets sur les tueries commises par son frère : « J’éprouve un mélange de tristesse, de honte et de regrets », a-t-il dit à la cour, affirmant avoir évolué en prenant conscience de « la tristesse des familles des victimes ».

À la barre, Yacob Soussan, lunettes et barbe, costume sombre et kippa, a raconté avec une émotion contenue les assassinats dont il fut le témoin le 19 mars 2012 et qui, a-t-il dit, « sont encore ancrés en moi ».

« J’étais venu assister à la prière de 8H00. Je conduisais un camion que j’avais emprunté à l’école et j’ai salué Jonathan Sandler et ses deux enfants qui patientaient devant l’entrée », a expliqué à la cour le témoin, partie civile au procès.

« C’est alors que j’ai vu un homme portant un casque traverser la rue et s’approcher de Jonathan pour l’insulter. Je n’ai pas vu son visage mais j’ai senti sa haine », a-t-il ajouté.

« Jonathan Sandler, 30 ans, enseignant à l’école, s’est placé devant ses deux enfants Arié, 5 ans, et Gabriel, 3 ans, pour les protéger. L’homme a fait un mouvement circulaire mais je n’ai pas vu qu’il avait une arme automatique (un pistolet mitrailleur Uzi qui s’est enrayé, ndlr), puis il a sorti un revolver et a tiré à bout touchant sur Jonathan Sandler et ses deux enfants ».

« Il a eu un mouvement de repli vers l’école. La fille du directeur, Myriam Monsonego, 8 ans, qui se trouvait à leur côté a alors pris la fuite vers la cour de l’école ».

’36 secondes’

Dans la précipitation, l’enfant perd son cartable dans lequel se trouvaient ses chaussons de danse et retourne le chercher. Un geste qui lui sera fatal.

« Il a tiré à bout touchant sur elle, j’ai entendu un autre tir et je l’ai vu revenir vers moi. Il a alors pris son arme et a fait feu sur le haut du capot de mon camion, avant de remonter sur son scooter et de repartir en trombe », a poursuivi le témoin, précisant avoir souvent revécu cette scène.

Il l’ignorait à ce moment-là, mais le tir qu’il a entendu a fait une autre victime, Aaron Brian Bijaoui, 15 ans, blessé à l’épaule et aux côtés. Au total, la tuerie de l’école Ozar Hatorah a duré 36 secondes.

« À la reprise des cours en novembre 2012, beaucoup d’élèves avaient quitté l’école et ceux qui restaient pour soutenir le directeur étaient angoissés. On a élevé un mur d’enceinte avec des barbelés. Un an plus tôt, on avait visité un camp en Pologne et chacun pensait au fond de lui : ça recommence », a-t-il confié.

Suivi depuis par des psychologues, Yacob Soussan, qui a quitté l’école de Toulouse, apprend à chasser ses démons. « Trouble du sommeil et de l’appétit, de la concentration, hyper protection de ses enfants », a diagnostiqué un expert, évoquant aussi un sentiment de culpabilité.

« J’aurais peut-être pu faire quelque chose, sauver quelqu’un, agir », a-t-il d’ailleurs dit à l’audience.

« Quand Merah a tiré sur vous, vous avez baissé la tête et cela vous a sauvé la vie. Votre arrivée en camion a distrait le tireur », interrompant sa progression vers l’école, lui a fait remarquer l’avocate générale Naïma Rudloff. Au moment des faits, « 220 élèves se trouvaient dans la synagogue de l’école », a rappelé l’avocate d’une famille de victime.

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