Procès Olmert : nouvelles preuves contre un allègement de peine
Shula Zaken s'engage à fournir aux procureurs des éléments de preuve attestant que l'ancien Premier ministre a bien tenté d'entraver la justice
Une proche collaboratrice de l’ancien Premier ministre Ehud Olmert a décidé jeudi de remettre un enregistrement susceptible d’incriminer son ancien patron. Elle réclame en échange l’assurance de ne pas écoper de plus de 11 mois de prison.
Shula Zaken, impliquée également dans le scandale Holyland, a conclu un accord avec le ministère public, après plusieurs jours de négociations infructueuses.
Elle serait en possession d’un enregistrement attestant de la culpabilité de l’ex-chef du parti Kadima dans le scandale Holyland, du nom de l’énorme projet immobilier à Jérusalem, pour lequel ce dernier est accusé d’avoir reçu plusieurs millions de dollars de pots-de-vin. Olmert était à l’époque maire de Jérusalem.
Le procès Olmert devrait se conclure en début de semaine prochaine et le dernier élément de preuve servirait à déposer de nouvelles accusations d’entrave à la justice à l’encontre de l’ancien Premier ministre, affirment les procureurs.
Jeudi, en début d’après-midi, les deux parties ont convenu que l’ancienne directrice de cabinet d’Olmert effectuerait une peine de 11 mois. L’accord devrait être scellé plus tard.
Mercredi, Zaken a présenté une conversation enregistrée entre elle et Olmert, dans laquelle l’ex- Premier ministre lui donne pour instruction de commettre des actes qui pourraient être considérés par le tribunal comme une entrave à la justice.
Dans les enregistrements, Olmert exhorte Zaken à ne pas signer d’accord avec le ministère public, qui lui avait au préalable offert une réduction de peine en échange de son témoignage contre son ancien patron. La preuve peut être utilisée pour déposer de nouvelles accusations contre Olmert.
Zaken serait donc témoin de l’accusation dans un éventuel futur procès.
Les avocats de Zaken étaient en pourparlers avec le ministère public depuis quelques semaines sur la conclusion d’un accord qui permettrait à Zaken de se pourvoir en tant que témoin de l’accusation si Olmert et d’autres collaborateurs sont accusés d’avoir accepté des pots-de-vin pour faire passer le projet Holyland, un complexe résidentiel construit à Jérusalem, dans la dernière décennie.
L’ancienne directrice de cabinet d’Olmert a accusé il y a trois semaines son ancien patron de corruption, au cours d’un interrogatoire. Elle aurait volontairement présenté les éléments de preuve qui contredisent les anciens témoignages qu’elle avait prononcés sous serment au fil des dernières années.
Selon Zaken, Olmert aurait utilisé l’argent donné par l’homme d’affaires juif américain Morris Talansky à des fins privées, pour acheter des costumes, des stylos, des cigares et s’offrir des vacances à l’étranger, plutôt que d’intégrer les dons dans ses fonds de campagne politique.
Olmert a été acquitté en 2012 mais l’Etat fait appel des deux verdicts.
Stuart Winer et Lazar Berman ont contribué à la rédaction de cet article.