Programme balistique iranien : « encore beaucoup de travail » à faire, pour Paris
Sur la guerre civile syrienne, le président iranien a estimé qu'il n'y a "aucun autre moyen que de renforcer le gouvernement central à Damas pour régler la crise syrienne"

Le chef de la diplomatie française a conclu lundi une visite d’une journée à Téhéran en estimant qu’il « reste encore beaucoup de travail à faire » avec l’Iran sur la question de ses missiles et de son influence au Moyen-Orient.
Jean-Yves Le Drian était venu demander des gages à la République islamique sur son programme balistique et ses ambitions régionales afin de tenter de sauvegarder l’accord sur le nucléaire iranien, menacé par les Etats-Unis.
Les discussions qu’il a eues avec son homologue Mohammad Javad Zarif, le président iranien Hassan Rouhani et l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, n’ont pas été faciles.
« Je leur ai fait part des interrogations lourdes de la France sur ces deux sujets », a déclaré M. Le Drian à des journalistes qui l’accompagnaient.
Les deux parties se sont exprimées « très librement », avec « fermeté », a ajouté le ministre français, « les entretiens ont été francs ».
« Sur le maintien de l’accord nucléaire, nous sommes tout à fait en phase, d’ailleurs nous l’avons montré parce que nous avons supprimé nos sanctions et nous avons permis une reprise des relations commerciales entre la France et l’Iran », a expliqué M. Le Drian.
Il « faut tout faire pour que cet accord là, qui est un accord historique, puisse tenir ».
Mettant en garde contre « le risque de cataclysme humanitaire » en Syrie, « mais aussi sur le risque de conflagration régionale », le ministre français a déclaré : « Nous sommes tout à fait déterminés à aider à ce que la crise que l’on voit se développer puisse s’arrêter mais l’Iran et la Russie sont en relation directe avec le régime et ont la capacité d’intervenir de manière vigoureuse. »
Mais d’après la présidence iranienne, M. Rouhani a déclaré à son visiteur français qu’il n’y avait « aucun autre moyen que de renforcer le gouvernement central à Damas pour régler la crise syrienne ».
Sur la question de l’accord sur le nucléaire, le président iranien a estimé que sa préservation « prouvera au monde que la négociation et la diplomatie sont la meilleure option pour régler les problèmes ».
« Si l’accord nucléaire éclate, tout le monde le regrettera », a-t-il ajouté.