Qatargate : Jonathan Urich partiellement exonéré par le Premier ministre
Netanyahu a dit aux enquêteurs qu'il validait lui-même les informations à donner à la presse, d'où l'abandon des charges par la police
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Dans le cadre de son enquête sur le Qatargate, la police aurait abandonné une partie des charges contre le proche collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Jonatan Urich, l’un des principaux suspects de ce scandale, soupçonné d’avoir divulgué des informations classifiées lors d’une réunion du cabinet de sécurité.
Ces charges ont été abandonnées depuis que Netanyahu a déclaré à la police, la semaine dernière, qu’en général, c’est lui qui validait la publication de telle ou telle information.
La police enquêtait sur les soupçons selon lesquels Urich aurait divulgué des informations classifiées lors d’une réunion du cabinet de sécurité dans le cadre de son travail présumé pour une organisation de lobbying pro-qatarie pour redorer l’image de Doha en Israël.
Selon les médias israéliens, lorsque Netanyahu a été interrogé sur la question lors de sa déposition à la police la semaine dernière, il aurait dit aux enquêteurs qu’après les réunions du cabinet de sécurité, il voyait ses conseillers et porte-paroles pour décidr de ce qu’ils pourraient divulguer à la presse.
La chaîne N12 a indiqué que lors de cette même déposition, Netanyahu aurait déclaré aux enquêteurs ne pas se souvenir s’il avait ou non autorisé leur publication.
Le titre de la Loi fondamentale d’Israël : Le gouvernement permet au gouvernement et au Premier ministre de déclassifier des informations classifiées, sous réserve de l’approbation des autorités de sécurité et des conseillers juridiques de l’agence détentrice de ces informations.
Le juge Menachem Mizrahi, du tribunal de Rishon Lezion, a évoqué la question jeudi lors d’une audience consacrée à cette affaire, notant que l’un des soupçons « avait perdu en importance suite au témoignage du Premier ministre » – allusion manifeste à la question des informations classifiées.
« Quelque chose d’important est tombé », a déclaré Mizrahi, ce à quoi l’enquêteur de la police a répondu par l’affirmative.
Le Qatargate est lié aux soupçons selon lesquels Urich et un autre collaborateur de Netanyahu ont commis plusieurs délits de corruption – y compris des contacts avec un agent étranger – liés à leur travail présumé pour une société de lobbying pro-qatarie alors même qu’ils travaillaient pour le Premier ministre. La police souhaite interroger un troisième assistant, Yisrael Einhorn, qui vit en Serbie.
Urich a été arrêté la semaine dernière et détenu pendant sept jours, avant d’être remis en liberté lundi sous conditions.