Quatre mois après l’attaque sans précédent du Hamas, Ofakim panse ses blessures
Située à plus de 25 km de la bande de Gaza, Ofakim est l'endroit le plus éloigné de ce territoire palestinien où les terroristes du Hamas ont tué 40 personnes
« C’est une héroïne », s’exclament les passants quand Tali Hadad montre l’endroit où elle a sauvé 12 personnes parmi lesquelles son fils sous les tirs des terroristes du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, dans ce quartier habituellement paisible de la ville israélienne d’Ofakim.
Le 7 octobre, les habitants de cette petite ville du sud d’Israël ont été surpris par l’attaque sans précédent du Hamas, qui y a fait plus de 40 morts, abattus dans la rue, dans leurs maisons ou tombés au combat.
Située à plus de 25 km de la bande de Gaza, Ofakim est l’endroit le plus éloigné de ce territoire palestinien où les terroristes du Hamas, arrivés à bord de pickups, ont attaqué.
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Ce matin-là, Tali Hadad, 49 ans, a refusé de rester chez elle. Après avoir envoyé son fils, soldat, combattre les terroristes, elle a pris sa voiture et évacué des blessés.
Cette mère de six enfants, installée depuis 1997 à Ofakim, estime que ce qu’elle et son fils Itamar ont fait est « normal ».
« La chose normale, c’est ce qu’a fait Itamar, d’aller se battre pour l’Etat d’Israël, pour Ofakim et pour sa maison, car ils auraient pu arriver chez nous s’il n’avait pas pris son arme. Si lui ne le fait pas pour protéger sa maison, qui va le faire? », dit-elle.
Dans ce quartier pauvre dont les maisons sont trop vieilles pour avoir un abri sécurisé, les habitants sont sortis dans la rue quand les sirènes d’alerte aux roquettes ont retenti vers 06H30. Et se sont retrouvés face à des hommes armés tirant à vue.
« Ville de héros »
Quatre mois après, les impacts de balles sont encore visibles par dizaines sur les murs du quartier, témoins de l’horreur vécue ce matin-là.
« Il y a eu l’alerte, ma femme m’a réveillé, on est sorti de la maison et entré dans l’abri » sécurisé du quartier situé en contrebas, se souvient en larmes Shouki Yossef, 63 ans, qui répète son histoire à quiconque veut l’entendre. « On était 13 environ… On a entendu des tirs, j’ai vu les terroristes s’approcher, je n’oublierai jamais, j’ai vu mon voisin se faire tuer ».
Il raconte avoir tenu la porte de l’abri sécurisé pendant plus de 5 heures tout en entendant les rafales de tirs et les grenades. La bataille dans la ville a été longue, et les terroristes ont péri ou sont repartis sans emmener d’otages.
Quatre mois plus tard, en ce début février, des groupes de visiteurs, guidés par des habitants, découvrent la tragédie d’Ofakim, parfois oubliée des médias qui ont surtout raconté les massacres et enlèvements dans les kibboutz proches de Gaza.
L’attaque du 7 octobre, menée par des terroristes du Hamas, a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre.
Sur le mur de la maison de M. Yossef, figurent des graffitis en hébreu et en anglais avec des inscriptions comme « Mort aux terroristes » où « Le peuple d’Israël vivra ».
Devant les petites maisons, des banderoles avec les noms et portraits des gens assassinés, et quelques mots sur eux et les circonstances de leur mort, ont été accrochées là ou ils ont été tués.
A l’entrée du quartier, un immense dessin d’une policière serrant la main d’un civil, au dessus du slogan « Ville de héros », recouvre un mur entier.
« Tu vas t’en sortir »
Parmi ces « héros », Tali Hadad est l’une des plus connues. Après avoir envoyé combattre son fils Itamar, elle raconte à l’AFP avoir dit aux policiers arrivés sur place qu’elle allait chercher sa voiture pour évacuer les blessés en attendant que les ambulances arrivent.
Le premier qu’on lui apporte est son fils, parti quelques minutes plus tôt, et qu’elle découvre « en sang par terre ». « On l’a mis dans ma voiture et je l’ai emmené vers un centre de premiers secours à l’entrée de la ville ».
« Je lui ai pris son arme et je lui ai dit ‘Itamar, tu es un héros, tu vas t’en sortir, je dois aller aider d’autres blessés' », se souvient-elle. Elle donne l’arme de son fils à un jeune soldat en permission, qui mourra quelques instants plus tard en affrontant le Hamas.
Au total, Tali Hadad sauvera ce jour-là la vie de douze personnes en les évacuant du champ de bataille, les balles sifflant au-dessus de sa voiture.
Quatre mois plus tard, celle qui s’occupe de son fils convalescent est assise sur sa terrasse, couverte de dizaines de plantes vertes dont elle s’occupe avec soin, sa « thérapie », dit-elle.
« Israël ne doit pas renoncer (…) Il faut aller jusqu’au bout » face au Hamas, ajoute-t-elle.
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