Québec : Le militant néo-nazi Gabriel Sohier-Chaput jugé coupable d’antisémitisme
Pendant le procès, sa défense avait été accusée d’avoir déformé certains évènements historiques reliés à la Shoah
Gabriel Sohier-Chaput, un Montréalais de 36 ans qui a rédigé près d’un millier d’articles sur un site néo-nazi aux États-Unis, a été reconnu coupable par la Cour du Québec d’avoir fomenté la haine contre les Juifs, a rapporté le journal canadien Le Devoir.
Le juge Manlio Del Negro a conclu que l’homme, consultant en informatique, avait sciemment l’intention de promouvoir l’antisémitisme dans un article de 2017 rédigé pour le site Internet néo-nazi « Daily Stormer ».
Bien que l’homme ait été un des auteurs les plus prolifiques du site en question entre 2016 et 2017, avec des centaines de publications à son actif, un seul article a été déposé en preuve par les autorités. Un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui en 2018.
« Non seulement il fomente de la haine, mais il incite et encourage les lecteurs à passer à l’action », a indiqué le juge.
L’article en question insultait aussi le peuple chinois. Sohier-Chaput a admis avoir écrit une partie de l’article.
Le juge a rejeté l’argument de l’accusé selon lequel certaines des insultes les plus graves de l’article avaient été écrites par quelqu’un d’autre.
Néanmoins, le juge Del Negro a estimé que même les parties de l’article que Sohier-Chaput avait admis avoir écrites étaient suffisants pour le condamner.
« 2017 sera une année d’action. On doit s’assurer qu’aucun guerrier de la justice sociale ou Juif ne soit à l’abri d’être provoqué. Le nazisme continue jusqu’à ce que les rues soient inondées des larmes de nos ennemis », avait-il notamment écrit, dans son texte qui a depuis été dépublié.
« Le message véhiculé est la promotion du nazisme et de son idéologie, soit la persécution et l’extermination des Juifs », a déclaré le juge. « Il incite le lecteur à considérer les Juifs comme étant leurs ennemis et, en conséquence, de ne pas les aimer et à vouloir les détester. »
L’homme connaitra sa peine prochainement. Si le juge avait ordonné sa détention immédiate, le qualifiant de personne « extrêmement dangereuse » pour la société, une requête de sa défense a permis sa libération.
Pendant le procès, sa défense, Me Hélène Poussard, avait été accusée dans un communiqué du CIJA, l’agence représentative de la communauté juive institutionnelle du Canada, d’avoir déformé certains évènements historiques reliés à la Shoah.