Quelques Israéliens restent sur le site de surf au Sri Lanka malgré l’alerte terroriste
Un homme, qui attend l'arrivée de sa famille à Arugam Bay, rejette les avertissements du NSC concernant la menace d'attaques sur les plages et les hauts lieux touristiques

ARUGAM BAY, Sri Lanka – Les derniers Israéliens restés dans un haut lieu du surf au Sri Lanka ont déclaré qu’ils se sentaient en sécurité et qu’ils resteraient sur place malgré l’avertissement de Jérusalem de quitter au plus vite les lieux en raison de la menace d’une éventuelle attaque terroriste.
Le Conseil national de sécurité (NSC) d’Israël a en effet appelé mercredi les Israéliens à quitter les zones touristiques du sud de l’île de l’océan Indien, déclarant qu’il disposait d’informations sur une menace terroriste visant les zones touristiques et les plages.
Le NSC n’a pas précisé la nature de la menace, mais a indiqué que l’avertissement concernait la région d’Arugam Bay – un lieu très fréquenté par les Israéliens – et les plages du sud et de l’ouest du pays.
L’ambassade des États-Unis au Sri Lanka et le ministère allemand des Affaires étrangères ont également émis des avertissements similaires, ce qui a incité Colombo à renforcer la sécurité et à passer en état d’alerte maximale.
La police sri-lankaise a arrêté trois suspects pour les interroger sur une menace non spécifiée.
« Nous nous efforçons de faire en sorte que tous les touristes soient protégés et que leur sécurité soit assurée à tout moment », a déclaré à Reuters le porte-parole de la police, Nihal Thalduwa.

Selon les autorités locales, environ 600 à 700 touristes israéliens ont séjourné à Arugam Bay entre septembre et début octobre, mais ils n’étaient plus que 20 lorsque l’alerte de sécurité a été émise cette semaine, à la fin de la saison touristique.
Vendredi, 17 d’entre eux avaient quitté la région et certains avaient quitté le pays par avion, laissant derrière eux trois Israéliens dans cette ville du sud-est qui compte environ 7 000 habitants.
L’un d’entre eux, qui vient au Sri Lanka depuis 1991 et y réside depuis longtemps, a déclaré qu’il se sentait en sécurité et que son épouse et leurs jumeaux de 17 ans devraient le rejoindre dans une semaine.
« J’aime venir ici et ma famille aussi, et nous surfons pendant trois ou quatre heures chaque jour quand mes fils sont là », a-t-il expliqué à Reuters vendredi, après avoir surfé toute la matinée. « Je ne pense pas qu’il y ait une sérieuse menace sécuritaire. »
L’homme, qui a refusé d’être identifié, a déclaré que deux policiers sont arrivés après les premières alertes de sécurité. Aujourd’hui, seize agents de sécurité, dont des membres des forces spéciales de la police, sont postés autour de sa petite maison à Arugam Bay.
Deux autres Israéliens, des frères qui se prélassaient dans leur chambre dans une maison d’hôtes voisine, entourés d’environ huit policiers et membres des forces spéciales, ont également déclaré qu’ils resteraient jusqu’à la fin du mois et qu’ils s’installeraient ensuite dans la ville voisine d’Ahangama.
Le Sri Lanka a néanmoins renforcé la sécurité, le souvenir des attentats du dimanche de Pâques 2019 étant encore frais. Ces attaques imputées au groupe terroriste sunnite État islamique (EI) avaient visé des églises et trois hôtels, faisant 267 morts, dont au moins 45 ressortissants étrangers.
Un dispositif de sécurité sans précédent
Des points de contrôle sont apparus sur les principales routes et ponts d’Arugam Bay et des environs, et pas moins de 500 policiers, militaires et membres des forces spéciales ont été déployés.
La police arrête les véhicules et vérifie les cartes d’identité des passagers.
Depuis le début de la guerre à Gaza – déclenché par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël -, les autorités israéliennes ont mis en garde contre une augmentation des menaces d’attentats contre des Israéliens à l’extérieur du pays. Les rapports d’actes antisémites se sont également multipliés dans de nombreuses régions du monde depuis que la guerre a éclaté au Moyen-Orient.
Les habitants d’Arugam Bay ont rejeté les spéculations des réseaux sociaux sur les tensions dans cette ville à majorité musulmane à propos de la présence d’Israéliens à la suite de la guerre menée contre le Hamas.

« J’ai commencé à louer des chambres à des étrangers l’année dernière et ils sont heureux de rester ici parce qu’ils n’ont pas peur », a déclaré Abubakar Rinosha, 41 ans, propriétaire de la maison d’hôtes des frères israéliens.
D’autres habitants ont souligné que les touristes israéliens constituaient une source majeure de revenus, représentant 70 % des recettes de cette ville balnéaire.