Qui sont les Black Hebrews, le groupe lié à l’un des tireurs de Jersey City ?
La communauté prétend descendre des Israélites bibliques et pratiquer certains rituels juifs ; le Southern Poverty Law Center classe certaines branches comme des groupes de haine
JTA — La police a identifié l’un des suspects de la fusillade dans une épicerie casher de Jersey City comme étant David Anderson, qui aurait été autrefois membre des Black Hebrew Israelites.
Voici certaines choses à savoir sur ce mouvement.
Sont-ils Juifs ?
Les Black Hebrew Israelites (Hébreux noirs) peuvent faire référence, au sens large, aux personnes d’ascendance africaine qui prétendent descendre des Israélites bibliques et pratiquer certains rituels juifs.
Le mouvement est né d’un courant nationaliste noir de la fin du 19e siècle qui prétendait que les Afro-Américains étaient les vrais descendants des anciens Hébreux.
Selon certaines estimations, le nombre d’adhérents s’élèverait à quelques dizaines de milliers, et les différents groupes membres varient en termes d’idéologie et de perspectives. Ces différences se manifestent dans leurs opinions des Juifs, certains cherchant à obtenir l’acceptation de la communauté juive en général, tandis que d’autres considèrent leur identité comme distincte du judaïsme.
Sont-ils antisémites ?
Globalement, non. Le Southern Poverty Law Center classifie les Black Hebrew Israelites comme un groupe raciste, et mentionne une branche du mouvement, l’Eglise israélite de Dieu en Jésus-Christ.
Un rapport de 2008 du centre a mis en garde contre une montée de l’extrémisme au sein du mouvement.
« Bien que la plupart des Hebrew Israelites ne soient ni explicitement racistes ni antisémites et ne prônent pas la violence, il existe au sein du mouvement une frange extrémiste en plein essor dont les partisans pensent que les Juifs sont des imposteurs diaboliques et qui condamnent ouvertement les blancs comme de mauvaises personnes, qui ne méritent que la mort ou l’esclavage », d’après l’association luttant contre la pauvreté et la discrimination raciale.
Est-ce eux qui hurlent sur les trottoirs ?
Parfois. Les Black Hebrew Israelites extrémistes occupent les trottoirs, criant littéralement leur doctrine, qui peut inclure le déni de la Shoah, la misogynie et les invectives anti-LGBTQ, aux passants.
Ils sont particulièrement remarqués dans les grandes villes du nord-est comme New York, Philadelphie, Baltimore et Washington ainsi qu’en Floride et dans certains États du sud.
Les Black Hebrew Israelites n’ont-ils pas une communauté dans le sud d’Israël ?
Une partie du mouvement des Black Hebrew Israelite a commencé à arriver en Israël à la fin des années 1960, où ils se sont installés dans la ville de Dimona, dans le désert du Néguev.
Il y a d’abord eu des tensions entre les autorités israéliennes et le groupe, mais elles ont été pour la plupart résolues. Ces dernières années, les membres du groupe sont devenus des citoyens et se sont intégrés dans la scène musicale israélienne.
Michelle Obama n’a-t-elle pas un cousin Hebrew Israelite ?
Oui. Le rabbin Capers Funnye, qui a dirigé l’International Israelite Board of Rabbis et qui est cousin de l’ancienne Première dame, est le grand rabbin de la communauté juive noire. Il dirige également la communauté juive éthiopienne Beth Shalom B’nai Zaken à Chicago. Il est le seul rabbin des Black Hebrew Israelites à avoir embrassé les croyances juives dominantes et cultivé une relation avec la communauté juive américaine classique.
Quel est le lien avec le nationalisme blanc ?
Il n’y en a pas. Les Black Hebrew Israelites extrémistes détestent les blancs. Mais certains ont prétendu que la montée des groupes d’extrême-droite est en train d’autonomiser les extrémistes noirs.
Le Southern Poverty Law Center a expliqué au magazine en ligne Forward le mois dernier que l’extrémisme noir, manifesté par des groupes comme les Black Hebrew Israelites, se nourrit de la montée de l’extrémisme nationaliste blanc et attire des recrues.
Tom Metzger, un chef suprémaciste blanc, a qualifié le mouvement de « nos homologues noirs ».