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Qui sont les prisonniers échangés entre l’Iran et les États-Unis ?

Des fonds iraniens gelés d’un montant de 6 M de $ ont été transférés via le Qatar, ouvrant la voie l'échange de prisonniers entre Téhéran et Washington

Des membres des médias attendant dans un terminal l'arrivée à l'aéroport international de Doha d'un avion qatari transportant cinq citoyens américains détenus en Iran, le 18 septembre 2023. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)
Des membres des médias attendant dans un terminal l'arrivée à l'aéroport international de Doha d'un avion qatari transportant cinq citoyens américains détenus en Iran, le 18 septembre 2023. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)

Malgré l’absence de relations diplomatiques, l’Iran et les États-Unis ont procédé lundi au Qatar à un échange de prisonniers dans le cadre d’un accord conclu en août.

Cet accord, qui ne porte pas sur le programme nucléaire iranien, a suivi le transfert de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud vers un compte spécial au Qatar pour être rendus à l’Iran. Issus de la vente d’hydrocarbures par l’Iran, ces fonds avaient été bloqués à la suite de sanctions américaines.

Américains libérés par l’Iran

Cinq Américains détenus en Iran ont été transférés en août de leur prison pour être placés en résidence surveillée avant d’être transférés lundi au Qatar pour être libérés.

Baquer Namazi, à gauche, et son fils Siamak, tous deux détenus en Iran, dans un lieu non identifié. (Crédit : Babak Namazi via AP)

Le cas le plus médiatisé a été celui de l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en 2015 et condamné à dix ans de prison en 2016 pour espionnage.

Son père octogénaire, Mohammad Baquer Namazi, s’était rendu en Iran pour tenter d’obtenir sa libération. Il avait été arrêté et condamné avant d’être dispensé de peine en 2020 et de quitter l’Iran en octobre 2022.

Figure aussi sur la liste Emad Sharqi, un investisseur, qui s’était vu infliger une peine de dix ans d’emprisonnement pour espionnage.

Morad Tahbaz, un Irano-Américain possédant également la nationalité britannique, avait été arrêté en janvier 2018 et condamné à dix ans de prison pour « conspiration avec l’Amérique ».

Les identités des deux autres ne sont pas connues.

Tous les Américains détenus sont d’ascendance iranienne. L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n’entretient aucune relation diplomatique avec les États-Unis depuis la Révolution islamique de 1979.

Iraniens libérés aux États-Unis

La plupart des Iraniens détenus aux États-Unis sont des binationaux accusés de ne pas avoir respecté les sanctions économiques imposées par Washington.

Matthew Miller, porte-parole du Département d’État américain, lors d’une conférence de presse, le 23 juin 2023. (Crédit : Capture d’écran YouTube)

En 2022, l’autorité judiciaire iranienne avait fait état de la détention « de dizaines » de ressortissants iraniens aux États-Unis.

Parmi les cinq Iraniens libérés figurent Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d’avoir « détourné les sanctions américaines ».

Amin Hasanzadeh a été condamné en 2020 pour avoir volé des données techniques, tandis que Mehrdad Ansari a été accusé d’avoir cherché à obtenir des équipements militaires, et que Lotfolah Kaveh Afrasiabi est considéré comme un agent du gouvernement iranien, selon le ministère américain de la Justice.

Deux des cinq libérés, Ansari et Sarhangpour, ont décidé de retourner en Iran, tandis qu’un autre devait se rendre dans un pays tiers pour y retrouver sa famille et que les deux derniers restent aux États-Unis, selon les autorités iraniennes.

Les précédents échanges

En juin 2020, Téhéran avait annoncé le retour de deux scientifiques détenus aux États-Unis : Cyrous Asgari, accusé de vol de secrets industriels, et Majid Taheri.

Parallèlement, un ancien militaire américain, Michael White, arrêté en juillet 2018 et condamné à dix ans de prison pour avoir insulté le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait été libéré.

En décembre 2019, Téhéran avait relâché Xiyue Wang, un chercheur américain emprisonné depuis 2016 pour espionnage, tandis que Washington libérait Massoud Soleimani, un professeur d’université détenu depuis octobre 2018.

Le journaliste du Washington Post Jason Rezaian, au centre, avec son épouse, Yeganeh Salehi, et sa mère, Mary Reazaian, en Allemagne après sa libération d’une prison iranienne, le 20 janvier 2016. (Crédit : capture d’écran YouTube)

L’échange conclu en janvier 2016 qui a permis le retour aux États-Unis du chef du bureau du Washington Post à Téhéran, Jason Rezaian, détenu depuis juillet 2014 pour « espionnage », a été davantage médiatisé. Cet Irano-Américain a été échangé contre sept Iraniens détenus aux États-Unis.

En l’absence de relations diplomatiques, les deux pays ont négocié ces libérations par l’intermédiaire de pays tiers, comme le Qatar, Oman ou la Suisse, qui représente les intérêts américains à Téhéran.

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