Israël en guerre - Jour 64

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Qu’il y ait un accord ou non, le Hamas n’ouvrira pas le feu

Le Hamas a informé l’Egypte qu’il ne reprendrait pas les combats, mais Israël se prépare à la reprise des hostilités

Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes

Des enfants palestiniens regardent de derrière une banderole lors d'un rassemblement pro-Hamas à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 17 Août 2014 (Crédit : Abed Rahim Khatib / Flash90)
Des enfants palestiniens regardent de derrière une banderole lors d'un rassemblement pro-Hamas à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 17 Août 2014 (Crédit : Abed Rahim Khatib / Flash90)

Même si un accord de cessez-le-feu détaillé n’est pas signé par les Israéliens et les Palestiniens au Caire lundi, le Hamas ne reprendra pas ses tirs de roquettes de la bande de Gaza, selon le quotidien Al-Hayat lundi.

Alors qu’il ne restait que moins de 24 heures avant l’expiration de la trêve entre Israël et le Hamas, les membres de l’équipe de négociateurs palestiniens ont affirmé qu’il n’y avait que deux options : soit la signature d’un accord détaillé basé sur la proposition de cessez-le-feu égyptienne, soit la mise en place de la formule « le calme pour le calme ». Dans les deux cas, les responsables du Hamas ont informé la médiation égyptienne qu’il ne reprendra pas la guerre.

Cependant, lorsqu’on écoute les déclarations publiques des leaders du Hamas, l’optimisme peut sembler prématuré.

Israël est prêt à une possible résurgence des hostilités. Des sources du commandement du Sud de l’armée ont affirmé lundi après-midi qu’ils pensent que le Hamas essayera de lancer une attaque surprise sur Israël pour lui porter un coup dur – soit en s’infiltrant en Israël par un tunnel transfrontalier qui n’aurait pas été découvert, soit grâce à un petit aéronef qui pourrait transporter des explosifs ou en tirant des missiles antitanks sur des patrouilles de l’armée à la frontière de Gaza.

Il y a des spéculations sur le fait que le Hamas laisserait des petits groupes radicaux reprendre les tirs de roquettes sur Israël.

Selon Al-Hayat, les évolutions sur le terrain à Gaza démontrent que le Hamas n’est pas intéressé par la reprise des hostilités contre Israël. Le ministère de l’intérieur du mouvement a rouvert ses bureaux dans la bande de Gaza, et a commencé à recevoir les rapports des citoyens sur les dommages causés par les combats. Le Hamas a aussi déployé ses policiers dans les rues. Un certain nombre de responsables ont déclaré que la guerre « est derrière eux ».

Lundi, le chef du Jihad islamique, Ziad Nakhleh, a affirmé que son groupe ne souhaitait pas reprendre la bataille.

« La guerre est maintenant derrière nous », a-t-il déclaré à l’AP. « Nous ne reprendrons pas la guerre ».

L’annonce de l’organisation d’une conférence des donateurs au Caire sous l’égide de l’Egypte et de la Norvège une fois qu’un cessez-le-feu sera signé donne une autre motivation pour mettre fin aux combats et penser à reconstruire Gaza. Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, est attendu au Caire plus tard dans la semaine pour consolider le cessez-le-feu.

Un négociateur palestinien au Caire a indiqué à Al-Hayat les principaux points de frictions entre la proposition égyptienne et la position palestinienne.

Même si l’Egypte autorise la suppression, en deux étapes, de la « zone interdite » de 300 mètres imposée par les Israéliens ainsi que du périmètre [de sécurité] près de la barrière frontalière, les Palestiniens exigent que la suppression de cette zone soit effective à la signature de l’accord. Les Palestiniens veulent aussi qu’Israël mette un terme à ses « mesures punitives » en Cisjordanie et libèrent les membres du Hamas qui avaient été libérés en vertu de l’accord Shalit et arrêtés à nouveau le mois dernier.

Enfin, selon les sources, les Palestiniens veulent la réouverture des passages transfrontaliers de Gaza fondée sur l’accord qui a mis fin à l’opération Pilier de défense en 2012. L’accord stipule, vaguement, « l’ouverture des passages et la simplification de la circulation des personnes et des biens ». L’Egypte, note-t-il, a permis à Israël d’ouvrir les passages « en se fondant sur les critères convenus entre Israël et l’AP ». Enoncé que la délégation palestinienne trouve vague.

Israël a plusieurs fois réitéré que le « calme » serait réciproque, et ce malgré les déclarations des membres de la coalition qui suivent une ligne politique dure. Comme par exemple, le ministre du Tourisme, Uzi Landau, ou le ministre de l’Economie, Nafatali Bennet, qui appellent à un arrêt immédiat des négociations du Caire.

« Le Hamas mène la danse et on le suit », a affirmé Landau. « On a le sentiment désagréable qu’Israël veut le calme à tout prix. On donne au Hamas une position internationale. Il n’y pas de victoire sur le terrain ».

Pourtant, les déclarations publiques du Hamas ces derniers jours semblent indiquer que l’optimisme d’Al-Hayat est peut-être prématuré.

« Il reste 24 heures jusqu’à l’expiration du cessez-le-feu, qui ne sera peut-être pas renouvelé une troisième fois », a écrit Moussa Abu Marzouk sur Facebook lundi matin. « La délégation [palestinienne] ne renoncera à aucun droit de notre peuple ».

Samedi, le responsable du Hamas Osama Hamdan a déclaré que les réserves israéliennes au sujet de la proposition égyptienne allaient à l’encontre des demandes palestiniennes. « Israël doit accepter les conditions du peuple palestinien ou faire face à une longue guerre d’usure », a écrit Hamdan sur Facebook.

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