Racisme, antisémitisme : Plusieurs arrestations en Europe pour messages haineux
Au total, 209 personnes ont été ciblées, dans le cadre de cette journée d'action de cinq services de police européens, dont 55 en France
Plusieurs arrestations et de nombreuses auditions de personnes soupçonnées d’avoir tenu des propos racistes, antisémites, homophobes ou appelant à la violence, ont eu lieu jeudi en Europe, a indiqué vendredi Europol, pour alerter sur l’ampleur d’un phénomène en « constante progression ».
Au total, 209 personnes ont été ciblées, dans le cadre de cette journée d’action de cinq services de police européens, indique dans un communiqué l’agence européenne de police Europol.
En Allemagne, 54 personnes ont été entendues par les enquêteurs qui ont fait 65 perquisitions, poursuit Europol, sans détailler les suites judiciaires. Deux personnes ont aussi été interpellées en Espagne. En France, 55 personnes ont été auditionnées.
Ce type d’opérations a « valeur d’exemple », face à un phénomène en « constante progression partout en Europe », explique à l’AFP le général Jean-Philippe Reiland, chef de l’Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH), qui fait partie des services mobilisés.
« Il y a un chiffre noir de la part des victimes de crimes de haine, qui n’osent pas aller déposer plainte », rappelle le général Reiland, qui espère que ce type d’opérations incitera les victimes à porter plainte.
Les mis en cause en France, en majorité des hommes, âgés de 13 à 75 ans, ont différents profils. « Cela va du particulier qui a proféré des injures racistes dans son quotidien, jusqu’à l’influenceur professionnel » qui diffuse des messages haineux sur internet, ajoute auprès de l’AFP un autre officier de l’OCLCH.
Plusieurs personnes sont aussi mises en cause pour avoir tenu des propos antisémites, depuis le 7 octobre, date du début de la guerre Israël-Hamas.
Cette opération a aussi conduit à la mise en cause de personnes dont les messages haineux en ligne ont eu des répercussions dans la vie réelle : notamment dans le cadre de guet-apens homophobes. Un homme a ainsi été placé en garde à vue, soupçonné d’avoir donné un rendez-vous à un autre homme gay pour l’agresser et le voler.
À ce stade, huit personnes ont été convoquées devant la justice française et une, qui était récidiviste, a été écrouée.
La Direction générale de la gendarmerie envisage de soumettre au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’idée d’instaurer en France une opération de ce type chaque année, sur le modèle de ce que le BKA, la police allemande, fait de façon annuelle.