Raffineries et mines en tête des sites les plus polluants en Israël – indice environnemental
Le 12ᵉ indice annuel évalue les risques écologiques de 125 sites industriels liés à 46 entreprises publiques et gouvernementales en Israël
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le 12ᵉ indice annuel de l’impact environnemental, publié jeudi par le ministère de l’Environnement, classe la raffinerie de pétrole d’Ashdod et les mines de phosphate d’ICL Rotem (Rotem Amfert), dans le sud d’Israël, comme les sites industriels les plus nuisibles à l’environnement, suivies par les raffineries de pétrole de Bazan, dans le nord.
La station d’épuration de la région de Dan (Shafdan) dans le centre de Petah Tikva, Carmel Olefins dans la ville de Haïfa (nord), fabricant de polypropylène et de polyéthylène pour l’industrie plastique, et Dead Sea Works, qui extrait phosphate, potasse, brome et magnésium de la mer Morte, viennent compléter le top 5.
L’indice, qui couvre les années 2022 à 2023, évalue les risques environnementaux posés par 125 grandes installations industrielles appartenant à 46 entreprises publiques et gouvernementales.
Il prend en compte les émissions polluantes, les antécédents environnementaux, ainsi que les infractions, amendes et condamnations enregistrées.
Pour la première fois, la raffinerie d’Ashdod figure en tête du classement en raison d’une amende reçue en 2023 pour le rejet de polluants et l’émission de fumée noire. Elle a également été convoquée à une audition pour des rejets nocifs de benzène et d’oxyde de soufre. À plusieurs reprises, l’installation a omis de signaler des anomalies réglementaires, notamment une irrégularité persistante dans les émissions de benzène entre 2021 et 2022. Depuis août 2023, la raffinerie s’est séparée de Paz Oil et opère désormais comme société publique indépendante, cotée à la Bourse de Tel Aviv.
L’usine ICL Rotem, appartenant à l’homme d’affaires Idan Ofer, a écopé d’une amende pour avoir soumis en retard un plan de réhabilitation d’un tas de gypse, ainsi que pour une fuite de lixiviat sur sol nu. Elle a également enfreint les règles relatives aux rejets d’eaux usées, à la conformité des infrastructures et à la qualité de l’air.

Les raffineries de Bazan, dont la fermeture est prévue d’ici la fin de la décennie dans le cadre de la transformation de la baie de Haïfa, ont elles aussi obtenu des résultats médiocres. Elles ont fait l’objet d’un avertissement et d’auditions pour violations des normes d’émission dans l’air et en mer, ainsi que pour une fuite de benzène en 2021. En 2022, une autre audition a été organisée à la suite d’une fuite d’hydrogène et d’un épisode de pollution atmosphérique importante. Une condamnation pénale a également été retenue, prononcée en 2020 après un incendie et une défaillance d’un conteneur de matières dangereuses.
La station d’épuration de la région de Dan a grimpé de la 13e à la 4e place du classement, en raison de ses émissions polluantes. Le ministère a toutefois précisé que toutes les défaillances avaient été corrigées dès leur détection.
La plateforme gazière Tamar, quant à elle, se hisse à la 7ᵉ place après avoir occupé la 16ᵉ dans le classement précédent. En cause : un déversement de fluide hydraulique en mer en 2022, suivi d’un avertissement et d’une audition en 2023 pour un incident similaire. Les autorités ont également pris en compte une fuite de méthanol, des lacunes de maintenance, un déversement d’hydrocarbures dû à un connecteur mal serré, l’absence de contrôle des rejets en mer et la non-transmission des formulaires réglementaires.