Ramadan: le Hamas met en garde contre toute « transgression » israélienne
Le numéro 2 du groupe terroriste menace d'un risque d'escalade en cas "de violations israéliennes à travers la Palestine et à la mosquée Al-Aqsa", à Jérusalem-Est
Le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a mis en garde mardi contre une escalade militaire pendant le ramadan en cas de « transgression » israélienne sur le mont du Temple à Jérusalem.
Cet avertissement survient à moins de dix jours de début du mois sacré musulman, alors que les tensions entre Israël et les Palestiniens sont intenses depuis un an, L’armée israélienne mène des raids nocturnes quasiment quotidiens en Cisjordanie dans un contexte de vague d’attaques meurtrières. Ces tensions se sont encore accrues, ces dernières semaines, alors qu’il y a eu une série de raids israéliens et d’attaques de représailles palestiniennes qui se sont accompagnés d’une recrudescence des violences de la part des partisans du mouvement pro-implantation.
Selon les extraits d’une « interview » publiée sur le site internet officiel du Hamas en anglais, le numéro deux du groupe terroriste, Salah al-Arouri, indique que le risque d’escalade pendant le ramadan « dépend uniquement des violations israéliennes à travers la Palestine et à la mosquée Al-Aqsa », à Jérusalem-Est.
Le Hamas « n’a aucun projet d’escalade » pendant le ramadan, ajoute le site, précision qui n’apparaît pas dans le verbatim original en arabe des propos de M. Arouri, en exil depuis des années.
La mosquée Al-Aqsa le troisième lieu saint de l’islam, bâtie sur le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.
L’endroit est au cœur des tensions israélo-palestiniennes, tout particulièrement pendant le ramadan compte tenu des restrictions qu’impose Israël aux Palestiniens qui voudraient venir y prier.
En vertu d’un statu quo décrété par Israël après la conquête de la partie orientale de la Ville sainte en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade des Mosquées à des heures précises mais non y prier.
Ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, ce que les Palestiniens et la Jordanie – gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem – qualifient comme de « provocations », régulièrement condamnées par nombre de pays arabes, musulmans ou occidentaux.
Si Israël complique l’accès des musulmans à l’esplanade des Mosquées ou en facilité l’accès aux juifs pendant le ramadan, « cela pourrait déclencher une action de la part des Palestiniens », prévient Salah al-Arouri.
Début janvier, le ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, s’y était rendu brièvement soulevant une vague de condamnations internationales, y compris des Etats-Unis, alliés d’Israël.
Le gouvernement israélien avait alors assuré n’avoir aucune intention de modifier le statu quo de 1967.