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Ramallah: Avec des dizaines de détenus encore libérés, la foule acclame le Hamas

Un prisonnier remis en liberté a arboré le drapeau du Hamas alors que l'assistance a fait l'éloge du groupe terroriste, malgré les tentatives israéliennes visant à réprimer les célébrations

Un prisonnier sécuritaire palestinien, Omar Atshan, embrasse sa mère après avoir été libéré d'une prison israélienne à Ramallah, le 26 novembre 2023. (Crédit : FADEL SENNA / AFP)
Un prisonnier sécuritaire palestinien, Omar Atshan, embrasse sa mère après avoir été libéré d'une prison israélienne à Ramallah, le 26 novembre 2023. (Crédit : FADEL SENNA / AFP)

Les Palestiniens, à Ramallah, ont fêté le retour des prisonniers sécuritaires libérés par Israël dans le cadre d’un accord portant sur la libération des otages enlevés par le Hamas au sein de l’État juif, le mois dernier, faisant un éloge rare du groupe terroriste dans la ville qui accueille le siège du pouvoir de l’Autorité palestinienne.

Un drapeau du Hamas accroché autour du cou, l’emblème vert du groupe terroriste sur son front, Omar Atshan a été accueilli par des centaines de personnes lorsqu’il est arrivé dimanche à Ramallah en compagnie d’autres détenus – le dernier groupe de 39 Palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale à avoir recouvré la liberté en échange de la libération des otages kidnappés par le Hamas.

Dans une vidéo qui a été partagée en ligne, les célébrations ont commencé au moment où Atshan, qui venait tout juste d’arriver, a embrassé sa mère.

Sa mère a alors hurlé « Avec nos âmes, avec notre sang, nous te rembourserons, le Hamas », une variante d’un cri populaire sur la « délivrance », par les Palestiniens, de la mosquée al-Aqsa. Le foule a repris le slogan.

Sur une autre vidéo de ces réjouissances massives, une femme crie : « Nous ne sommes pas venus ici pour faire la fête mais pour rendre hommage et afficher notre loyauté à l’égard de la résistance [Hamas] et à l’égard de Gaza ».

D’autres ont transporté les prisonniers libérés en les hissant sur leurs épaules, comme d’autres l’avaient fait dans le cadre des démonstrations de liesse massives qui ont eu lieu en Cisjordanie depuis vendredi, jour de la libération du premier groupe de détenus.

Au cours des trois derniers jours, 39 otages israéliens et 117 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre d’un accord qui devrait permettre, à terme, à 50 femmes et enfants israéliens d’être relâchés de Gaza, où ils se trouvent depuis le 7 octobre, en échange d’une trêve de quatre jours et de la remise en liberté de 150 détenus palestiniens qui avaient été incarcérés pour des faits de terrorisme.

Israël a lancé une campagne militaire dont l’objectif est de renverser les gouvernants du Hamas, à Gaza, après l’assaut meurtrier lancé par des hommes armés du groupe terroriste dans le sud d’Israël qui avait fait 1200 morts. Le même jour, 240 personnes avaient été kidnappées et emmenées en otage dans la bande de Gaza.

Ces scènes d’allégresse, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ont eu lieu même si le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait donné pour instruction à la police de prévenir toute célébration de ce type dans la partie orientale de la capitale.

Les prisonniers palestiniens Palestinian (en gris) saluent leurs soutiens et leurs proches après leur libération des prisons israéliennes à Ramallah, le 26 novembre 2023. (Crédit : FADEL SENNA / AFP)

Les manifestations publiques de soutien au Hamas sont extrêmement rares à Ramallah, ville où se trouve le siège de l’Autorité palestinienne, dirigée par le groupe rival du Fatah.

Les condamnés qui ont été relâchés, qui sont tous de jeunes hommes ou des femmes, ont été condamnés ou mis en examen pour des faits de terrorisme – y-compris pour tentative de meurtre. Aucun n’a toutefois été formellement reconnu coupable de meurtre.

Un grand nombre d’entre eux avaient été arrêtés lors de mouvements de protestation pour des jets de pierre ou de cocktails Molotov en direction des agents israéliens ou avaient été accusés d’avoir attaqué la police. Atshan, qui n’est officiellement affilié à aucun groupe terroriste, avait été reconnu coupable d’avoir ouvert le feu sur des gens, a noté le site Ynet.

Parmi d’autres détenus relâchés, Israa Jaabis, 38 ans, qui avait l’intention de commettre un attentat-suicide. Elle avait fait exploser une bonbonne de gaz dans sa voiture à un poste de contrôle de Cisjordanie en 2015, blessant gravement un policier.

Israa Jaabis, une prisonnière palestinienne libérée par Israël, à son arrivée à Jabel Mukaber, un quartier de Jérusalem-Est, le 26 novembre 2023. (Crédit : AP Photo/Mahmoud Illean)

Les forces israéliennes ont dispersé un attroupement qui s’était formé devant sa maison, à Jérusalem-Est, dans les premières heures de la matinée de dimanche.

L’accord prévoit que la trêve pourra être prolongée de vingt-quatre heures supplémentaires contre la libération d’un groupe de dix otages par jour, en plus de la cinquantaine de captifs que le Hamas s’est d’ores et déjà engagé à remettre en liberté. Trois prisonniers palestiniens doivent être relâchés en échange de chaque otage israélien.

La foule entoure un bus de la Croix Rouge transportant des détenus palestiniens libérés des prisons israéliennes à Ramallah, le 26 novembre 2023. (Crédit : FADEL SENNA / AFP)

Sur les 300 détenus palestiniens qui pourraient être libérés, 74 sont originaires de Jérusalem tandis que la majorité vivent dans les secteurs placés sous l’autorité des Palestiniens en Cisjordanie. Un petit nombre des prisonniers seraient de Gaza – ils seraient entrés en Israël au cours des dernières années.

La plupart d’entre eux sont affiliés au Hamas, au Fatah ou au Jihad islamique palestinien. D’autres n’ont pas de relation connue avec les groupes terroristes.

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