Israël en guerre - Jour 502

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Opinion

Ramenez-les – tous – à la maison

La première phase pour libérer 33 otages doit ouvrir la voie aux suivantes, jusqu’à la libération de tous, vivants ou morts

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Des otages libérés par le Hamas vus à travers la fenêtre d'un bus les transportant vers une base de l'armée à Ofakim, dans le sud d'Israël, alors qu'une foule les salue à l'extérieur après leur libération des mains du groupe terroriste palestinien depuis la bande de Gaza, le 26 novembre 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)
Des otages libérés par le Hamas vus à travers la fenêtre d'un bus les transportant vers une base de l'armée à Ofakim, dans le sud d'Israël, alors qu'une foule les salue à l'extérieur après leur libération des mains du groupe terroriste palestinien depuis la bande de Gaza, le 26 novembre 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Lorsque Farhan al-Qadi, dernier otage israélien secouru vivant par Tsahal, a émergé du tunnel où il était retenu par le groupe terroriste palestinien du Hamas fin août, il semblait en étonnamment bonne condition physique.

Ce Bédouin frêle de 52 ans, déplacé à plusieurs reprises pendant plus de 10 mois de captivité, a été extrait d’un tunnel par Tsahal, où il était détenu seul après la fuite de ses ravisseurs. Malgré les horreurs subies, il a répondu immédiatement et de manière cohérente aux questions des agents de sécurité israéliens, fournissant même des renseignements qui, s’ils avaient été pris en compte, auraient peut-être sauvé la vie d’autres otages retenus à proximité.

Un jour plus tard, accueilli dans sa maison près de Rahat, il déclarait se sentir « à 100 % bien ».

L’otage Farhan al-Qadi avec le commandant de la 162e division, le général de brigade Itzik Cohen, quelques instants après avoir été secouru d’un tunnel dans le sud de la bande de Gaza, le 27 août 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Cinq mois plus tard, il serait presque miraculeux que les otages pour lesquels la nation retient son souffle reviennent dans un état comparable à celui, remarquablement robuste, de Farhan al-Qadi. La trêve d’une semaine conclue fin novembre 2023 avait permis des libérations quotidiennes au terme d’un processus éprouvant, qui semblait constamment sur le point de s’effondrer. À chaque transfert d’otages à la frontière, la tension extrême laissait place à des célébrations débridées, car la majorité des libérés paraissaient en condition acceptable.

Leur calvaire, bien que inimaginable, s’est avéré, nous le savons aujourd’hui, relativement court. Les 105 otages libérés à l’époque avaient été détenus pendant une cinquantaine de jours. Ceux dont le sort est aujourd’hui en jeu le sont depuis 467 jours, dans des conditions et des circonstances inhumaines. Et nombre d’entre eux ne sont déjà plus en vie.

Une fois ces otages libérés, des questions incontournables surgiront : pourquoi l’État d’Israël, après avoir échoué de manière catastrophique à protéger ses citoyens le 7 octobre 2023, a-t-il mis tant de temps à les sauver des griffes de leurs monstrueux ravisseurs, auteurs de pogroms ?

La gestion stratégique de la guerre contre le Hamas a-t-elle été inadéquate ? L’accord en cours n’aurait-il pas pu être finalisé bien plus tôt ? Des opportunités ont-elles été négligées à cause des craintes du Premier ministre Benjamin Netanyahu de perdre sa majorité parlementaire face à l’opposition de l’extrême droite, incarnée par Itamar Ben Gvir ? Les déclarations sur l’importance stratégique du corridor de Philadelphi étaient-elles sincères ou des manœuvres dilatoires, comme l’a affirmé l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ? Ou bien le Hamas, tant que le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah était intact et l’Iran confiant, était-il un obstacle implacable à la conclusion d’un accord ?

Aurait-on pu sauver plus d’otages ? Le nombre de soldats tués aurait-il pu être minimisé ?

Des terroristes du Hamas et du Jihad islamique se serrent la main après avoir remis des otages à la Croix-Rouge à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 novembre 2023. (Crédit : AFP)

Le Hamas se reconstituera-t-il ? Cette perspective semble probable, d’autant plus que le refus de Netanyahu de préparer un cadre stratégique pour l’après-Hamas à Gaza laisse une vacance politique dangereuse. Les déclarations retentissantes du secrétaire d’État américain sortant, Antony Blinken, selon lesquelles le Hamas, au cours de la guerre, aurait recruté autant de nouveaux terroristes qu’Israël en a éliminés, renforcent cette inquiétude. Israël sera-t-il en mesure de reprendre rapidement les hostilités si nécessaire, comme l’a indiqué Mike Waltz, conseiller à la Sécurité nationale du président élu Donald Trump, et comme Netanyahu le garantit ? Ou Trump tentera-t-il de contenir toute nouvelle escalade, comme il l’a laissé entendre dans son discours de victoire, et comme le Hamas le réclame depuis de nombreux mois ?

Si l’accord ressemble à celui proposé par Israël en mai, il reste profondément problématique. C’est un « pacte avec le diable ». Et ce dernier, revigoré par la libération de quelque 200 de ses terroristes les plus dangereux, pourrait reprendre et prospérer, notamment en Cisjordanie.

De nombreuses questions attendent l’indispensable commission d’enquête de l’État-major, à laquelle Netanyahu s’oppose de manière si véhémente et qui devra examiner les événements ayant eu lieu avant, pendant et après le cataclysme du 7 octobre 2023.

Israël aura en outre d’innombrables défis à relever avec la conclusion de l’accord, tant externes qu’internes.

Mais avant tout, il faut que tous les otages, hommes, femmes et enfants, rentrent chez eux. Ce processus, qui promet d’être bien plus long et incontestablement plus éprouvant que les précédents, doit voir sa première phase – la libération de 33 otages, vivants ou non – suivie des phases deux et trois, qui visent à obtenir la libération de tous les autres, vivants et morts.

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