Un ex-otage avait averti Tsahal et le Shin Bet qu’il avait entendu une femme parler hébreu – média
L’avertissement de l'otage qui avait été secouru près du site où six captifs avaient été exécutés par le Hamas a été ignoré, selon la chaîne N12
L’armée israélienne et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet n’ont pas enquêté sur le témoignage d’un otage secouru par les soldats israéliens qui avait confié avoir des raisons de croire qu’une otage était détenue à proximité, quelques jours avant l’exécution de six otages dans un tunnel creusé sous Rafah, au mois d’août dernier, a rapporté la chaîne N12 samedi soir.
Cette information intervient quelques jours après que Tsahal a présenté les conclusions de son enquête sur le meurtre des otages, dans laquelle l’armée a déclaré n’avoir disposé d’aucun renseignement concret ou en temps réel sur les otages détenus dans les semaines précédant leur assassinat. Elle a toutefois noté qu’elle avait eu, à ce moment-là, des indications générales qui laissaient penser que des Israéliens enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas pouvaient se trouver dans la région.
Selon la chaîne N12, Farhan al-Qadi, qui a été libéré de Gaza le 27 août, avait indiqué à l’armée et au Shin Bet que, plusieurs semaines avant d’être retrouvé, il avait entendu une femme dire « bonjour » en hébreu à proximité du lieu où il a été libéré.
Cependant, bien que l’alerte ait été donnée à deux reprises, l’establishment de la Défense ne l’avait pas jugée crédible, a rapporté la chaîne N12, et aucune mesure n’avait été prise pour approfondir l’enquête.
Deux jours plus tard, le 29 août, les otages Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, Eden Yerushalmi, 24 ans, Ori Danino, 25 ans, Almog Sarusi, 25 ans, Alex Lubnov, 32 ans et Carmel Gat, 40 ans, avaient été tués par leurs ravisseurs dans un tunnel situé à proximité.
Ce n’est que le 31 août que l’armée avait décidé d’interrompre brièvement ses activités dans le quartier Tel Sultan de Rafah, où les otages avaient été retrouvés, afin de procéder à une nouvelle évaluation de la possibilité que d’autres captifs se trouvent dans la région.
Les corps sans vie des six otages avaient été découverts quelques heures plus tard et ils avaient été rapatriés en Israël.
La révélation faite par la chaîne N12 a eu lieu quelques jours après que Tsahal a présenté les résultats d’une enquête sur l’exécution des otages – qui a notamment porté sur l’affirmation que les troupes n’avaient pas de renseignements concrets sur la présence de captifs israéliens dans la zone où ils opéraient.
L’armée a déclaré mardi que son enquête avait déterminé que les troupes n’avaient que des indications générales selon lesquelles des Israéliens enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas pouvaient se trouver dans la région, mais rien de plus.
Tsahal a affirmé que les troupes avaient opéré avec prudence en raison d’une telle possibilité, même si l’armée avait évalué qu’aucun otage n’était détenu dans cette zone.
L’enquête militaire a révélé que l’armée était au courant de la présence possible d’otages dans la zone et que, bien que le risque soit considéré comme faible, elle avait agi avec vigilance.
Tsahal a déclaré avoir tiré diverses conclusions de cette erreur, du niveau stratégique au niveau tactique, y compris en ce qui concerne les renseignements de l’armée.
En fin de compte, Tsahal reconnaît avoir échoué dans sa mission qui consistait à ramener les otages vivants dans leur pays.
L’enquête militaire a également confirmé que les résultats des analyses médico-légales effectuées dans la zone du tunnel indiquaient que le chef du Hamas, Yahya Sinwar, qui a été tué dans cette zone en octobre, s’y trouvait à un moment ou à un autre. Tsahal n’a pas été en mesure de confirmer s’il se trouvait dans le tunnel en même temps que les otages.
Selon certaines informations, les six otages auraient servi de boucliers humains à Sinwar jusqu’à ce qu’ils soient exécutés.
Plusieurs des otages avaient tenté de repousser leurs assassins et de se défendre les uns les autres avant d’être exécutés, avait indiqué l’armée à leurs familles.