Israël en guerre - Jour 436

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Rassemblement à Jérusalem : Les familles somment Netanyahu de « cesser de saboter l’accord »

Le chef armé du groupe terroriste palestinien ayant été ciblé, la mère d'un otage s'est dit prête "à régler les comptes avec les assassins du Hamas, mais pas au prix de nos proches"

Des manifestants protestant pour la libération des otages dans la bande de Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 7 juillet 2024. Einav Zangauker, la mère de l'otage Matan Zangauker, se tenant dans la cage à gauche avec l'inscription " Netanyahu, c'est entre vos mains". (Crédit : Itaï Ron/Flash90)
Des manifestants protestant pour la libération des otages dans la bande de Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 7 juillet 2024. Einav Zangauker, la mère de l'otage Matan Zangauker, se tenant dans la cage à gauche avec l'inscription " Netanyahu, c'est entre vos mains". (Crédit : Itaï Ron/Flash90)

Des membres de familles d’Israéliens retenus en otage à Gaza, rejoints par des milliers de sympathisants, ont entamé samedi la dernière étape d’une marche de quatre jours entre Tel Aviv et Jérusalem, appelant à un accord avec le groupe terroriste palestinien du Hamas pour obtenir la libération de leurs proches, alors que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas se poursuivent en vue d’un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des captifs.

La marche est partie de Maale HaHamisha, à l’extérieur de la capitale, et devait se terminer par un rassemblement devant la résidence du Premier ministre, en soirée, en même temps que des manifestations de masse dans tout le pays.

Einav Zangauker, dont le fils Matan, 24 ans, a été enlevé par des terroristes à son domicile du kibboutz Nir Oz le 7 octobre, a déclaré à la foule : « Nous voyons de plus en plus d’informations selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu continue de saboter l’accord [de libération des otages]. Il ajoute des exigences qui pourraient coûter la vie à Matan, il ajoute des exigences qui pourraient coûter la vie à d’autres otages. »

Des cris de « Honte ! » ont été entendus dans la foule lorsque Zangauker a prononcé le nom du Premier ministre.

« Nous ne vous laisserons pas faire, Benjamin Netanyahu. Nous vous demandons d’arrêter de saboter l’accord, nous vous demandons de signer l’accord. Mettez de côté toute considération personnelle ou politique et ramenez les otages chez eux », a-t-elle déclaré.

Alors que la marche était en cours, on a appris que l’armée israélienne avait pris pour cible Mohammed Deif, le commandant de la branche armée du Hamas, et Rafaa Salameh, le commandant de la brigade Khan Younès du groupe terroriste palestinien, lors d’une frappe aérienne dans le sud de la bande de Gaza. Cette information a suscité de nouvelles incertitudes parmi les proches et des inquiétudes quant à l’effet que les tentatives d’assassinat ciblé auraient sur les négociations.

« Nous sommes tout à fait d’accord pour régler les comptes avec les assassins du Hamas, mais pas au prix de la vie de nos proches et de nos chances de les ramener chez eux », a déclaré Einav Zangauker à la Douzième chaîne à la suite de la frappe.

« Si [le commandant de l’aile armée du Hamas] Mohammed Deif a été éliminé alors qu’un accord sur les otages était sur la table, et que Netanyahu ne se lève pas maintenant pour dire qu’il est prêt à accepter l’accord, même au prix de la fin de la guerre, cela signifie qu’il a renoncé à mon Matan, et au reste des otages. »

« Netanyahu, n’enterrez pas les otages, dites maintenant au peuple que vous soutenez l’accord qui est sur la table », a-t-elle ajouté.

Une grande manifestation était attendue dans la soirée sur la rue Begin à Tel Aviv, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya.

Les proches des otages ont intensifié leurs manifestations, affirmant que la récente reprise des pourparlers indirects pourrait être la dernière chance de ramener les otages vivants à la maison.

Mais les informations selon lesquelles Netanyahu a durci ses exigences, misant vraisemblablement sur un Hamas affaibli et désireux d’un cessez-le-feu, ont suscité l’ire des familles d’otages.

Des manifestants anti-gouvernement défilant à Abu Ghosh, à proximité de Jérusalem, pour réclamer un accord sur les otages, le 13 juillet 2024. (Crédit : Sharon Ben-Porath/Mouvement pour la démocratie)

« Nous sommes horrifiés et choqués par ce comportement irresponsable qui risque de nous faire rater une occasion qui ne se représentera peut-être jamais », a déclaré vendredi le Forum des familles des otages et disparus dans un communiqué. « Le temps que tout le monde reprenne ses esprits et travaille ensemble, il se peut qu’il n’y ait plus personne à ramener. »

« Chaque minute est une éternité pour nous et chaque seconde est un enfer pour eux. Nous lançons un appel au Premier ministre : nous soutenons l’accord de Netanyahu [précédemment annoncé]. C’est maintenant à votre tour de soutenir l’accord que vous avez mis sur la table. »

Les pourparlers menés sous la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis n’ont pas encore abouti à un accord sur la libération des otages détenus à Gaza ou sur un cessez-le-feu depuis la trêve d’une semaine conclu fin novembre, qui a permis de libérer 105 personnes enlevées lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre. Toutefois, l’optimisme est revenu concernant les pourparlers après que le Hamas a renoncé à exiger que le cadre comprenne un engagement initial d’Israël à mettre fin à la guerre au cours de la première phase – bien que le groupe terroriste exige toujours un engagement en ce sens de la part des médiateurs.

Mais ces derniers jours, Netanyahu a semblé modifier ses positions antérieures, exigeant un mécanisme d’application pour empêcher les terroristes armés du Hamas de retourner dans le nord de la bande de Gaza et demandant qu’Israël conserve le contrôle de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assistant à un débat au plénum de la Knesset, à Jérusalem, le 24 juin 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Un responsable impliqué dans les négociations a déclaré vendredi à la Douzième chaîne qu’Israël était confronté à un « moment de vérité pour les otages », affirmant qu’un accord pourrait être conclu dans les deux semaines à venir.

« L’insistance du Premier ministre sur la mise en place d’un mécanisme visant à empêcher les mouvements des terroristes armés [vers le nord de la bande de Gaza] va bloquer les négociations pendant des semaines et il se pourrait alors qu’il n’y ait plus personne à ramener à la maison », a ajouté le responsable.

Selon le site d’information Walla, Netanyahu a soulevé la question lors d’une réunion avec l’équipe de négociation jeudi soir. Les négociateurs auraient dit à Netanyahu qu’ils étaient opposés à cette nouvelle condition et qu’elle était irréalisable, mais le Premier ministre aurait insisté sur ce point.

« Il s’agit d’une exigence qui ne faisait pas partie de la proposition israélienne du 27 mai », a déclaré un haut fonctionnaire, faisant référence au projet présenté par le président américain Joe Biden quatre jours plus tard, qui constitue actuellement la base des pourparlers.

« On ne voit pas très bien pourquoi Netanyahu soulève cette question maintenant. Les agences de sécurité savent comment gérer le retour des terroristes armés dans le nord de la bande de Gaza », a ajouté le fonctionnaire.

Dans un autre reportage, des fonctionnaires impliqués dans les négociations ont déclaré à la chaîne publique Kann que Netanyahu menait désormais les pourparlers, les menant pratiquement de son propre chef. La chaîne a cité les fonctionnaires qui ont déclaré que Netanyahu « gérait chaque iota » des négociations et qu’il y consacrait beaucoup plus de temps.

La Douzième chaîne a également rapporté que les fonctionnaires pensent que Netanyahu tente de retarder la conclusion d’un accord parce qu’il serait susceptible de perdre sa coalition, les partis d’extrême droite ayant juré de quitter le gouvernement si un accord en l’état était conclu.

Par ailleurs, un responsable du Hamas a déclaré vendredi que le groupe terroriste palestinien insistait toujours pour obtenir des médiateurs des négociations en cours sur le cessez-le-feu des garanties écrites qu’Israël ne reprendrait pas la guerre après la libération du premier groupe d’otages israéliens détenus à Gaza.

Des personnes marchant sur les décombres du complexe immobilier endommagé de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans le quartier Al-Sinaa de la ville de Gaza, le 12 juillet 2024, après le retrait des troupes israéliennes de la zone. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)

Si les deux parties se sont entendues sur le cadre général d’un accord, le principal point d’achoppement reste que le Hamas souhaite qu’il débouche sur un cessez-le-feu permanent, alors que Netanyahu a déclaré que tout accord « doit permettre à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre aient été atteints ».

Ahmed Abdul-Hadi, chef du bureau politique du Hamas au Liban, a déclaré dans une interview à l’Associated Press que le Hamas s’était montré « flexible » sur certains points, mais qu’il continuait à insister sur le fait que « les négociations devraient se poursuivre en vue d’un cessez-le-feu permanent jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu permanent soit atteint », par opposition à la formulation de la proposition actuelle, selon laquelle le cessez-le-feu devrait se poursuivre aussi longtemps que les négociations se poursuivent.

Des groupes de protestation se sont rassemblés chaque semaine depuis le début de l’année 2023, lorsque le gouvernement avait présenté un plan visant à radicalement réformer le système judiciaire. Les manifestations de masse ont été interrompues pendant quelques semaines après l’assaut et les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, avant de revenir en force pour réclamer des élections législatives anticipées , affirmant que le gouvernement a l’obligation morale de regagner la confiance du peuple après avoir échoué à éviter le plus grand massacre de l’Histoire du pays.

Ces derniers mois, la principale manifestation anti-gouvernement à Tel Aviv a eu lieu en même temps que le rassemblement du Forum des familles des otages et disparus appelant à la libération de leurs proches. Au cours de la guerre, les groupes de protestation ont également renforcé leur opposition à la législation exemptant les Haredim étudiant en yeshiva du service militaire, que les critiques décrivent comme un coup de force des partenaires ultra-orthodoxes de la coalition Netanyahu.

Cent seize otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza ; Tsahal a confirmé la mort de 42 d’entre eux.

Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

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