Israël en guerre - Jour 478

Rechercher

Informé que le Hamas serait « affaibli », Netanyahu durcit sa position sur les otages

Barnea soutient la position du Premier ministre ; le groupe terroriste manquerait d'armes et serait désespéré pour un cessez-le-feu selon des responsables US et israéliens

File - Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) rencontrant le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, le 18 avril 2024. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
File - Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) rencontrant le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, le 18 avril 2024. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a réduit certaines de ses exigences lors des négociations pour la libération des otages et d’après les services de renseignement, le groupe souhaiterait un cessez-le-feu à Gaza, en raison de la détérioration significative de ses capacités militaires, a rapporté jeudi le site web Axios, citant des responsables israéliens et américains.

Un officiel israélien participant aux négociations a indiqué à Axios que suite à ces renseignements, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait durci les exigences d’Israël en vue d’un accord, expliquant qu’Israël « cherchait à profiter de la faiblesse du Hamas afin de tirer le maximum des négociations ».

« Toutefois, il existe un risque qu’il aille trop loin et fasse échouer les négociations », a ajouté le responsable, précisant que le Premier ministre souhaitait un accord, mais qu’il était prêt à jouer la carte de la fermeté.

Les médiateurs des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar tentent de parvenir à un accord qui inclurait la libération des otages enlevés par le Hamas lors de son pogrom sur les communautés du sud d’Israël le 7 octobre, ainsi que la fin de la guerre à Gaza déclenchée par cet assaut barbare.

Un haut responsable américain et plusieurs autres représentants israéliens ont confié à Axios que selon les services de renseignement des deux pays, la pression exercée par l’offensive militaire israélienne en cours à Gaza ainsi que celle exercée par la communauté internationale ont poussé le Hamas à se rapprocher d’un accord.

Les responsables ont expliqué que certains hauts commandants du Hamas à Gaza avaient informé les dirigeants politiques du Hamas basés à Doha, au Qatar, que la situation à Gaza était critique et qu’ils souhaitaient – et nécessitaient – un cessez-le-feu, ont indiqué des responsables israéliens et américains.

Selon un article du Washington Post paru mercredi, un responsable américain aurait dit que le Hamas était « en mauvaise posture », à court de munitions et d’approvisionnements. Ce responsable a ajouté que le groupe terroriste, autorité de facto à Gaza, faisait face à un mécontentement croissant de la part des civils, qui réclament de plus en plus ouvertement un cessez-le-feu.

Les troupes de Tsahal opèrent dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza, sur une image publiée le 10 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le Premier ministre durcit ses conditions

Jeudi, Netanyahu a présenté sa position tandis que les négociateurs israéliens se rendaient au Caire pour de nouveaux pourparlers avec des médiateurs sur l’accord de libération des otages en échange d’un cessez-le-feu avec le Hamas. Le gouvernement fait face à des pressions de plus en plus fortes de la part de la population qui exige un accord sur la libération des otages après plus de neuf mois de guerre.

Le Premier ministre a précisé les quatre conditions non négociables d’un accord, énoncées pour la première fois dimanche, en les qualifiant de « principes inflexibles ».

Il a toutefois renforcé deux des quatre conditions précédemment déclarées non négociables.

Tout accord, a-t-il déclaré jeudi, « doit permettre à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que tous les objectifs de la guerre aient été atteints ». Il doit également empêcher la contrebande d’armes vers Gaza depuis l’Égypte, « principalement par le contrôle israélien du corridor Philadelphi et du point de passage de Rafah », a-t-il poursuivi, ajoutant des références à la bande de terre qui longe la frontière entre Gaza et l’Égypte, et au point de passage de Rafah, un jour après la proposition du ministre de la Défense Yoav Gallant d’accorder une certaine latitude en ce qui concerne le corridor frontalier entre Gaza et l’Égypte.

Netanyahu a également déclaré jeudi que tout accord devait prévoir d’empêcher « le retour de terroristes armés et l’entrée d’armes dans le nord de la bande de Gaza ». Enfin, il a précisé que tout accord devrait, « dès la première étape, maximiser le nombre d’otages vivants qui seront libérés ». Lorsqu’il a formulé cette exigence dimanche, il n’a pas précisé ce que serait la « première étape ».

Il s’est dit convaincu que si Israël respectait ces conditions, « nous parviendrons à un accord qui assurera la libération de nos otages et garantira que nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que tous les objectifs soient atteints. Le moyen de libérer nos otages est de continuer à faire pression sur le Hamas de toutes nos forces. »

Ronen Bar (à gauche), chef des services de sécurité du Shin Bet, s’entretient avec le chef du Mossad, David Barnea, lors de la cérémonie annuelle de commémoration de la Shoah à Yad Vashem, à Jérusalem, le 5 mai 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Selon deux responsables israéliens, cités par Axios, des progrès auraient été accomplis en matière de sécurité à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza. Israël réclame des mesures pour empêcher le Hamas de creuser des tunnels de contrebande sous la frontière qui serviraient à introduire des armes dans la bande de Gaza. L’armée israélienne, qui s’est emparée de la zone en mai, a affirmé avoir trouvé plus de 20 tunnels de contrebande sous la frontière.

Des responsables israéliens ont indiqué aux médias que l’Égypte avait accepté de construire un mur souterrain pour bloquer les tunnels et que les États-Unis en financeraient la construction. Dans le cadre de cet accord, Israël a également demandé l’accès à des détecteurs et à des caméras qui devraient être installés du côté égyptien de la frontière. Il n’est pas certain que ces demandes soient satisfaites, peut-on lire dans l’article.

Israël dispose d’une barrière souterraine similaire le long de sa frontière avec Gaza, conçue pour empêcher le Hamas de creuser des tunnels d’attaque comme il l’a fait par le passé.

Vue de Rafah, au sud de Gaza, depuis le corridor Philadelphi, à la frontière avec l’Égypte, le 18 juin 2024. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Axios a également cité des responsables israéliens qui estiment que la proposition de cessez-le-feu actuelle permettrait aux Palestiniens déplacés et non armés de retourner dans le nord de la bande de Gaza, mais n’a pas précisé les modalités de ce retour, qui devrait assurer que le Hamas ne relocalise pas également ses membres et ses armes.

Les médiateurs israéliens, égyptiens, qataris et américains recherchent activement une solution pour y parvenir, ont indiqué des responsables.

Barnea soutient Netanyahu

Alors que les négociations sur la libération des otages s’intensifient au Qatar et au Caire, le chef du Mossad, David Barnea, a défendu les conditions « non négociables » posées par Netanyahu pour parvenir à un accord, et a déclaré lors d’une réunion du cabinet de sécurité que sans ces conditions, Israël perdrait sa guerre contre le Hamas, d’après l’agence de presse Ynet.

Selon Ynet, Barnea a déclaré lors de la réunion que « sans les clauses sur lesquelles le Premier ministre Netanyahu insiste, il nous sera impossible de reprendre la guerre [après l’accord], et sans ces clauses, nous ne gagnerons pas [la guerre] et nous ne serons pas en mesure de ramener tous les otages ».

« Ces clauses sont nécessaires pour le bien de l’État d’Israël », a ajouté Barnea.

Des personnes manifestent contre le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et demandent la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas, à Jérusalem, le 27 juin 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

À son retour en Israël, après des négociations au Qatar, Barnea s’est adressé au cabinet de sécurité. Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, s’est envolé pour le Caire à la suite de ce retour, afin de poursuivre les négociations.

Selon le quotidien Haaretz, Barnea aurait expliqué au cabinet de Sécurité qu’insister sur la clause qui permettrait a Israël de reprendre les combats permettra au pays d’empêcher le Hamas de changer l’identité des otages qu’il a l’intention de libérer.

Cette clause garantira également que l’accord ne s’effondre pas avant la deuxième phase, a ajouté Haaretz, citant des sources anonymes au fait des discussions de la réunion du cabinet de sécurité.

Le document d’Israël relatif à l’accord sur la libération des otages et à la trêve à Gaza, rendu public par le Président américain Joe Biden à la fin du mois de mai, proposait un accord en plusieurs phases, dont un cessez-le-feu  » total et absolu  » de six semaines au cours duquel un certain nombre d’otages, dont des femmes, des personnes âgées et des blessés, seraient libérés en échange de la libération de centaines de prisonniers sécuritaires palestiniens.

Au cours de cette période de 42 jours, les troupes israéliennes se retireraient également des zones densément peuplées de Gaza et permettraient aux personnes déplacées de rentrer chez elles dans le nord de la bande de Gaza.

Pendant ces 42 jours, le Hamas, Israël et les médiateurs négocieront les conditions de la seconde phase, qui pourrait voir la libération des derniers otages masculins, civils et militaires. En contrepartie, Israël libérerait d’autres prisonniers et détenus sécuritaires palestiniens. La troisième phase verrait le retour de tous les otages restants, y compris les dépouilles des captifs décédés, et le lancement d’un projet de reconstruction s’étalant sur plusieurs années.

Le chef de la CIA William Burns, le chef des services de renseignement égyptiens Abbas Kamel, le chef du Mossad David Barnea et le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani. (Crédit : Collage/AP/AFP)

Les deux parties semblent diverger sur certains points essentiels de la transition entre la cessation des combats au cours de la première phase et un éventuel cessez-le-feu permanent. Israël exigerait « un point de sortie » entre les deux phases, conformément à l’insistance du Premier ministre Benjamin Netanyahu sur le fait que la guerre ne s’arrêtera pas tant que le Hamas n’aura pas été détruit. Le Hamas, quant à lui, exige que le cessez-le-feu initial soit maintenu aussi longtemps que nécessaire pour aboutir à un cessez-le-feu permanent et à la fin de la guerre, ce qui, selon Jérusalem, pourrait lui permettre de faire traîner les négociations indéfiniment.

Les négociations menées sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis n’ont jusqu’à présent pas permis d’obtenir une trêve à Gaza et la libération de prisonniers. En effet, lors d’un cessez-le-feu d’une semaine en novembre, le Hamas a libéré 105 otages en échange de 240 prisonniers sécuritaires palestiniens.

Les négociations ont néanmoins progressé, puisque le Hamas a récemment annoncé qu’il renonçait à exiger que le cadre comprenne un engagement initial d’Israël à mettre fin à la guerre dès la première phase, même si le groupe terroriste exige toujours un tel engagement de la part des médiateurs.

Dans le cadre d’un accord sur les otages, Israël devrait libérer des centaines de Palestiniens condamnés à des peines de prison, y compris ceux impliqués dans des attentats meurtriers. Haaretz a cité des sources palestiniennes au fait des pourparlers, qui ont déclaré qu’Israël avait opposé son veto à la libération de 15 prisonniers de sécurité dont le Hamas demande la libération parce qu’ils ont une « valeur symbolique importante ».

Les médiateurs cherchent une solution à cette question, qui pourrait se traduire par la libération des prisonniers en exil ou, ceux qui résident en Cisjordanie, en les transférant dans la bande de Gaza. Les sources ont confié à Haaretz qu’au début des négociations, Israël avait opposé son veto à un nombre beaucoup plus élevé de prisonniers, mais que ce veto avait été abandonné au fur et à mesure que les négociations avançaient.

Le président américain Joe Biden s’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue du 75e sommet de l’OTAN, au Walter E. Washington Convention Center, à Washington, le 11 juillet 2024. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Lors d’une conférence de presse jeudi, Biden a déclaré qu’Israël et le Hamas s’étaient mis d’accord sur le cadre d’un accord, mais qu’il restait des lacunes à combler. Il a également déclaré : « Il est temps de mettre fin à cette guerre », tout en ajoutant : « Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à poursuivre [le chef du Hamas, Yahya] Sinwar et le Hamas ».

La guerre à Gaza a éclaté après le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont déferlé sur Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, assassinant près de 1 200 personnes et prenant 251 otages, pour la plupart des civils, souvent au prix de sévices violents et d’agressions sexuelles.

Israël a réagi par une offensive militaire dont l’objectif était de détruire le Hamas, de renverser le régime de Gaza et de libérer les otages.

Des troupes de Tsahal opèrent dans le quartier Shejaiya de la ville de Gaza, sur une image publiée le 10 juillet 2024. (Crédit : Armée israélienne)

116 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient toujours à Gaza – pas tous en vie – après la libération de 105 civils lors d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et la libération de quatre autres otages avant cette date.

Sept otages ont été secourus vivants par les troupes, et les corps de 19 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée israélienne.

Tsahal a confirmé la mort de 42 des personnes encore détenues par le Hamas, citant des renseignements récents et des preuves obtenues par les troupes opérant dans la bande de Gaza. Une autre personne figure sur la liste des disparus depuis le 7 octobre, et son sort est toujours inconnu.

Le Hamas détient par ailleurs deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les dépouilles de deux soldats de Tsahal tués en 2014.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.