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Reconstruction et combattants kurdes : le président syrien par intérim à Ankara mardi

Après sa visite en Arabie saoudite, Ahmed al-Sharaa rencontrera le président turc, un allié de longue date

(À gauche) Cette image diffusée par le cabinet des médias du gouvernement de transition syrien montre le président par intérim Ahmed al-Sharaa à Riyad le 2 février 2025 (Syria's Transitional Government / AFP) ; (À droite) Le président turc Recep Tayyip à Rio de Janeiro, au Brésil, le 19 novembre 2024. (Mauro PIMENTEL / AFP)
(À gauche) Cette image diffusée par le cabinet des médias du gouvernement de transition syrien montre le président par intérim Ahmed al-Sharaa à Riyad le 2 février 2025 (Syria's Transitional Government / AFP) ; (À droite) Le président turc Recep Tayyip à Rio de Janeiro, au Brésil, le 19 novembre 2024. (Mauro PIMENTEL / AFP)

Le nouvel homme fort de Damas Ahmed al-Sharaa, récemment nommé président par intérim de Syrie, effectuera une visite mardi en Turquie où il a noué de longue date de solides relations au cœur du pouvoir.

Il est attendu dans l’après-midi en provenance d’Arabie saoudite, chez son voisin du nord avec lequel il partage 910 km de frontière, depuis sa conquête éclair du pouvoir à Damas le 8 décembre.

Outre son soutien au redressement de la Syrie, exsangue après treize ans de conflit, la Turquie devrait avoir à cœur d’obtenir l’appui des nouvelles autorités syriennes face aux mouvements kurdes du nord-est syrien.

Ce sera pour Ahmed al-Sharaa son deuxième voyage officiel de chef d’État après l’Arabie saoudite, où il est né et dont il a salué dimanche la « réelle volonté » de soutenir son pays.

Il avait été précédé par son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, fin connaisseur de la Turquie où il a étudié les relations internationales.

Ce dernier avait été reçu mi-janvier par son homologue Hakan Fidan, ancien patron des services de renseignements turcs.

« Relation égale avec chacun »

« En se rendant d’abord dans le Golfe, Al-Sharaa a voulu garantir au monde arabe qu’il n’a aucune intention d’exporter une révolution islamiste », estime Hamish Kinnear, analyste au cabinet de conseil Verisk Maplecroft, qui rappelle que le soutien turc aux printemps arabes a laissé de mauvais souvenirs chez les dirigeants du Golfe.

Cette image diffusée par l’agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman (à droite) accueillant le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, avant leur rencontre à Riyad, le 2 février 2025. (SANA / AFP)

« Al-Sharaa a toujours indiqué qu’il veut maintenir une relation égale avec chacun », le Golfe et la Turquie, assure Gönül Tol, directrice des études sur la Turquie au Middle East Institute, à Washington.

En outre, alors qu’elle tente aussi de promouvoir ses compétences en matière de reconstruction, la Turquie confrontée à une grave crise économique n’en a plus les moyens, ajoute-t-elle.

Ankara, qui dispose toujours de bases militaires dans le nord de la Syrie, était cependant déjà présente dans l’enclave rebelle d’Idlib (nord-ouest), dirigée par la coalition d’Al-Sharaa depuis 2017 : cartes de téléphone, électricité et biens de consommation provenaient de Turquie et se payaient en livres turques.

Selon la présidence turque, Ahmed al-Sharaa se rend à Ankara « à l’invitation [du] président Recep Tayyip Erdogan » et l’entretien aura lieu au palais présidentiel.

Le président turc espère obtenir l’appui de ses voisins face aux combattants kurdes, qui ont installé une administration autonome dans le nord-est de la Syrie.

Les combats y opposent des factions proturques aux Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), soutenues par Washington au nom de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI).

Pour Ankara, les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, constituent une extension du mouvement armé kurde de Turquie, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’il considère comme une organisation terroriste.

Des kurdes syriens lors d’un défilé militaire inattendu, à Afrine, au moment où des civils se mobilisent et s’enrôlent pour rejoindre le front ou renforcer les équipes médicales et lutter contre les troupes turques, au sein de le YPG, le 28 janvier 2018. (Crédit : AFP / Delil SOULEIMAN)

« Pressions turques »

Ankara les menace d’une opération militaire malgré des tentatives américaines d’imposer une trêve.

Mais par le passé, le Hayat Tahrir al-Sham (HTZ), l’ancien mouvement rebelle d’Al-Sharaa, « a toujours pris soin de ne pas s’impliquer dans les combats avec les FDS, malgré les pressions turques », relève une source diplomatique occidentale.

Parallèlement, les autorités turques tendent la main au chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 : ce dernier pourrait appeler prochainement ses forces à déposer les armes en échange de sa libération.

L’appel concernerait surtout les cadres militaires du mouvement, actifs en Syrie et en Irak.

« Le PKK n’est plus actif militairement depuis longtemps en Turquie. Mais Erdogan ne veut pas d’entité kurde à ses portes », explique Hamit Bozarslan, historien et politologue spécialiste de la question kurde à l’EHESS, à Paris.

Et Ahmad al-Sharaa « sait ce qu’il doit aux Kurdes qui sont restés neutres [pendant sa conquête du pouvoir] et il a besoin de composer avec ces mouvements », poursuit-il.

« Il va d’abord tenter de résoudre la situation par la diplomatie et les négociations. Mais à un moment, il devra passer à l’action car il ne peut se permettre d’avoir une région hors de son contrôle », estime Tol.

Mais pour elle, « beaucoup dépendra de l’attitude des États-Unis. Or [leur] politique est pour le moment illisible ».

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