Israël en guerre - Jour 536

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Réduction des émissions: Le ministère de l’Énergie publie une feuille de route

En amont de la Journée de la Terre, le ministre Yuval Steinitz veut une baisse de 27 % à l'horizon 2030 ; Israël pourrait acheter de l'énergie solaire aux pays arabes

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

La vue de la centrale électrique d'Ashalim dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, le 21 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)
La vue de la centrale électrique d'Ashalim dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, le 21 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Le ministère de l’Énergie a dévoilé, dimanche, une feuille de route de 136 pages qui, a-t-il fait savoir, pourrait permettre au secteur de l’énergie de réduire de manière spectaculaire les émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines décennies.

L’annonce, qui vise une réduction de l’émission de ces gaz responsables du changement climatique de 23 % en 2030 et qui exige du secteur de l’électricité d’atteindre, pour sa part, un objectif de 30 % à la même période – avec des baisses respectives de 80 % et de 85 % d’ici 2050 – survient quelques jours seulement avant la Journée de la Terre, qui aura lieu jeudi, et le sommet virtuel de deux jours organisé par le président américain Joe Biden auquel participera le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

C’est la première fois que le ministère évoque ses plans de réduction des gaz à effet de serre d’ici la fin de la décennie.

Les objectifs de baisse de 80 % – et jusqu’à 85 % – avaient été évoqués pour la première fois au mois de décembre, lors de la Conférence Eli Hurvitz sur l’économie et la société. Toutefois, ces chiffres sont en-deçà des engagements pris par les autres pays qui ont affirmé vouloir atteindre un niveau zéro d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050, voire plus tôt.

Lors d’un point-presse, le ministre de l’Énergie Yuval Steinitz a aussi révélé qu’il avait entamé des pourparlers avec les pays voisins concernant l’achat d’énergie solaire pour Israël.

Ce type de coopération transfrontalière, suggérée par les groupes environnementaux depuis un certain temps, pourrait aider Israël, dont le territoire est minuscule – le pays a approximativement la taille du New Jersey, avec peu de terres pour accueillir des champs solaires et qui est par ailleurs dénué de toute autre source d’énergie renouvelable – à atteindre ses objectifs écologiques en matière d’énergie. Les États voisins, comme la Jordanie et l’Égypte, ont de vastes parcelles qui peuvent être utilisées pour accueillir d’importantes fermes solaires.

Le ministre de l’Énergie Yuval Steinitz à la commission de la Knesset pour l’intérieur et la protection de l’environnement, 22 juillet 2020. (Adina Velman, porte-parole de la Knesset)

« J’ai eu des entretiens initiaux avec les Émirats arabes unis et certains voisins », a déclaré Steinitz, qui n’a pas apporté de précisions. « Nous en sommes au tout début du processus mais nous devons développer cette idée », a-t-il continué, disant qu’il n’avait pas d’autre commentaire à faire à ce stade.

Garantir la sécurité énergétique

Steinitz a averti que les pannes d’électricité survenues en Californie pendant les incendies qui ont dévasté la région et au cours de la vague de chaleur extrême de l’été dernier, ainsi que les pannes qui ont touché le Texas lors d’un épisode hivernal glacial au mois de février ont souligné l’importance de garantir une sécurité énergétique sept jours sur sept et 24 heures sur 24 en Israël, indépendamment des conditions climatiques.

Les Américains font la queue pour remplir des réservoirs de propane à Houston, au Texas, le 17 février 2021. (Crédit :AP Photo/David J. Phillip)

Après une année de travail intensif et le développement d’environ 2 000 scénarios conformément à un modèle combinant données techniques et économiques, le ministère est parvenu à définir ces cibles d’une manière « réaliste pour Israël », a-t-il fait savoir. Il a pris en compte les « réalités économiques », une augmentation annuelle de 2,8 % de la demande d’électricité et d’autres facteurs – comme l’incapacité de l’État juif à se raccorder aux réseaux de ses voisins quand la demande augmente fortement.

Mais atteindre ces objectifs dépendra largement de la capacité d’autres secteurs, comme l’industrie, le transport et le logement, à atteindre leurs propres objectifs, a souligné Steinitz.

La feuille de route, qui est rédigée en hébreu et qui est actuellement ouverte aux commentaires du public, présente les principaux défis qui devront être renégociés au fur et à mesure.

L’un de ces défis est la capacité de stocker de l’énergie solaire pour son utilisation pendant la nuit ou pendant les journées nuageuses. Aujourd’hui, Israël peut stocker seulement environ 300 Mégawatts d’énergie solaire – ce qui est suffisant pour approvisionner Eilat et les communautés du désert d’Arava, dans le sud du pays, pendant environ trois heures dans la soirée. A l’avenir, le stockage va devoir augmenter en passant à entre 150 et 250 gigawatts et le réseau va devoir être substantiellement élargi pour pouvoir transporter l’énergie solaire de son lieu de production jusqu’aux utilisateurs.

Atteindre ces objectifs impliquera également de multiplier au moins par quatre le rendement des panneaux solaires pour qu’ils passent d’un peu plus de 4 000 gigawatts, cette année, à 16 375 gigawatts, dit la feuille de route. Des régulations vont devoir aussi être réfléchies et adoptées – principalement par des ministères autres que celui de l’Énergie – pour garantir que leur mise en œuvre pourra progresser facilement.

Au vu de la nature changeante de la technologie, le ministère maintiendra néanmoins une certaine flexibilité et réexaminera ses cibles tous les cinq ans. Ce qui autorisera la prise en compte de l’évolution de certains secteurs comme celui de l’hydrogène, des technologies de capture et de stockage du carbone ainsi que l’augmentation de la production de panneaux solaires.

La centrale électrique Orot Rabin à Hadera depuis les ruines de Caesarea, en Israël, le 24 juillet 2015. (Crédit : Garrett Mills/Flash 90)

Et principalement grâce à la politique d’élimination progressive du charbon – qui devrait disparaître complètement de l’économie israélienne d’ici 2015 – le ministère est parvenu à réduire les émissions de dioxyde de carbone issues de l’électricité à un tout petit peu moins de quatre tonnes par tête, ce qui est bien supérieur aux 2,4 tonnes par tête qui avaient été promises dans le cadre des Accords de Paris sur le climat, en 2015, selon une présentation qui a été faite à la conférence de presse.

Les Accords de Paris engagent 195 pays et autres signataires à atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius et, au mieux, à 1,5 degré Celsius par rapport à l’époque préindustrielle.

La réduction de l’utilisation du charbon a significativement fait baisser la pollution de l’air, réduisant les rejets d’azote et de dioxyde de soufre – il devrait y avoir zéro émission de dioxyde de soufre d’ici 2030 et seulement 12 tonnes d’azote dans l’air à la même période (un chiffre à comparer avec 69 000 tonnes en 2015).

Interrogé sur l’incapacité du ministère de l’Énergie à atteindre son propre objectif de 10 % d’énergie renouvelable en 2020, Ehud (Udi) Adiri, directeur-général du ministère, a attribué cet échec au coronavirus. La Compagnie d’électricité israélienne a accepté de prolonger les contrats portant sur la mise en œuvre de nouveaux projets en termes d’énergie solaire, a-t-il dit, prédisant que cet objectif serait atteint dans l’année.

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