Refonte : Herzog appelle à un compromis, Levin rejette une proposition « impossible »
Le ministre de la Justice affirme que Netanyahu n'a pas changé de position sur la refonte du système judiciaire ; le président israélien appelle à "regarder la réalité en face"
Le ministre de la Justice, Yariv Levin (Likud), a rejeté mardi un accord de compromis sur la législation visant à remanier en profondeur le système judiciaire, précisant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient sa position sur la refonte.
Qualifiant la proposition de « pirouette », Levin a déclaré à la station de radio ultra-orthodoxe, Kol Berama : « À ma connaissance, il n’y a pas eu d’accord, et il est impossible d’accepter la nouvelle proposition de compromis. »
« La proposition ne modifie pas l’élément fondamental requis, à savoir le changement de la commission de sélection des juges », a déclaré Levin, l’un des deux principaux architectes de la refonte judiciaire du gouvernement.
Il a également déclaré que sa position sur la refonte était soutenue par le Premier ministre. « Il n’y a pas de changement de la part du Premier ministre en ce qui concerne la refonte, contrairement à ce que l’on peut lire dans tous les médias », a déclaré Levin.
Interrogé sur une éventuelle crise constitutionnelle, Levin s’est contenté de dire que le gouvernement avait respecté les arrêts de la Cour suprême dans le passé, tandis que la Cour avait maintenu les Lois fondamentales.
« Le Premier ministre a déclaré à juste titre qu’au fil des ans, les gouvernements ont respecté les décisions de la Cour, et la Cour a respecté les Lois fondamentales », a déclaré Levin. « J’espère qu’il en sera de même cette fois-ci. La responsabilité incombe désormais à la Cour suprême. »
Une prochaine audience de la Haute Cour du recours déposé contre la loi du « caractère raisonnable », récemment adoptée par le gouvernement, a suscité des inquiétudes quant à la possibilité d’une telle crise, dans l’éventualité où la plus haute juridiction du pays annulerait la législation adoptée par la Knesset pour limiter les pouvoirs de la Cour elle-même.
Peu après les propos de Levin, le président Isaac Herzog a publié une déclaration dans laquelle il a appelé les deux parties à se réunir et à parvenir à un accord avant les prochaines fêtes du Nouvel an juif.
« Il y a des moments dans les crises de ce genre où les dirigeants doivent profiter de la rare opportunité de tendre la main et de parvenir à un accord, et c’est l’un de ces moments », a-t-il déclaré.
« Nous sommes juste avant Rosh HaShana, avant les fêtes du Nouvel an juif, et cela fait neuf mois que nous traversons une crise profonde qui affecte de manière dramatique nos vies, notre sécurité, notre économie, notre société et notre comportement humain. Ça suffit. »
« J’appelle les dirigeants à faire preuve de responsabilité, à regarder la réalité en face, à tendre la main, à faire un effort, à ne pas remettre à plus tard, à s’unir pour faire tous les efforts possibles et à essayer de parvenir à un large accord », a-t-il ajouté.