Refonte judiciaire : Rencontre entre la présidente de la Cour suprême et Tzipi Livni
Les deux femmes ont confirmé s'être rencontrées à deux occasions - la première fois il y a des semaines et non à la veille de la manifestation où l'ex-ministre est intervenue
La présidente de la Cour suprême Esther Hayut a rencontré, ces dernières semaines, l’ancienne ministre de la Justice Tzipi Livni alors que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu prévoit une refonte du système judiciaire israélien qui réduirait les pouvoirs de la plus haute instance judiciaire israélienne, a annoncé vendredi une chaîne de télévision israélienne.
Livni qui a été, dans le passé, ministre de la Justice – un portefeuille qu’elle a conservé de 2013 à 2014 – est une opposante ferme au projet de réformes judiciaires et elle a été l’une des personnalités de premier plan à avoir pris la parole lors des rassemblements anti-gouvernement qui ont eu lieu à Tel Aviv au cours des deux dernières semaines.
Hayut a, elle aussi, dénoncé avec force les changements prévus par la coalition de droite, d’extrême-droite et religieuse, avertissant dans un discours féroce prononcé la semaine dernière qu’ils porteraient « un coup fatal » à l’identité démocratique du pays.
Une allocution qui a été critiquée par le ministre de la Justice, Yariv Levin, qui a indiqué qu’elle mettait en exergue les raisons qui justifiaient très précisément la réforme, dénonçant la manière dont le système judiciaire était dorénavant politisé. Il avait aussi condamné ce qui s’apparentait, selon lui, à une violation des règles éthiques des magistrats dans les propos de la juge.
Levin, allié de premier plan de Netanyahu, a dévoilé ses propositions de refonte du système judiciaire au début du mois et il est devenu le visage de cette initiative.
Selon la Douzième chaîne, Hayut et Livni se sont rencontrées à deux occasions au domicile de cette dernière – une fois avant la manifestation qui a été organisée du 14 janvier et une autre fois jeudi dernier. Aucun détail n’a filtré sur le contenu de leur entretien.
Les deux parties ont confirmé s’être vues, même si Hayut a démenti la date de leur première conversation en affirmant qu’elle avait eu lieu il y a plusieurs semaines, et non la veille du mouvement de protestation.
« Parce que je désire apporter mon aide et parce que j’ai été, dans le passé, ministre de la Justice, j’ai été à l’initiative de discussions récentes avec les personnalités concernées, depuis d’anciens ministres de la Justice jusqu’à la présidente actuelle de la Cour suprême », a indiqué Livni, qui faisait partie d’une alliance avec le parti travailliste d’Isaac Herzog, actuel président qui essaie aussi une médiation.
Un communiqué qui a été émis par le bureau de Hayut a, de la même manière, établi que l’ancienne ministre avait réclamé un entretien.
« [Hayut] a eu le sentiment qu’elle ne pouvait pas refuser cette requête et elle rencontrera tous les ministres de la Justice, passés et actuel, qui en feront la demande », a continué le communiqué.
S’exprimant lors de la manifestation de Tel Aviv, la semaine dernière, Livni avait juré que « personne ne sera au-dessus des lois, pas même le Premier ministre », faisant référence à son procès pour corruption en cours. « Nous protégerons l’État ensemble, parce qu’il existe pour chacun d’entre nous ».
« L’Histoire n’oubliera pas », avait-elle ajouté.