Refus de visa pour un Ougandais souhaitant étudier dans une yeshiva israélienne
Les Abayudayas, dont les membres ont été convertis par des rabbins américains conservateurs, voient régulièrement leur judéité réfutée par le ministère de l'Intérieur
Un Juif originaire d’Ouganda, qui a organisé un voyage Taglit en Israël en septembre s’est vu refuser un visa d’étudiant, qui lui aurait permis d’étudier dans une yeshiva israélienne.
Asiimwe Rabbin, 28 ans, avait l’intention de participer à un programme dans une yeshiva massorti à Jérusalem, mais il a appris cette semaine qu’il n’obtiendrait pas son visa parce que le ministère de l’Intérieur ne reconnait pas la judéité de sa communauté, selon Haaretz. Le mois dernier, Rabbin a organisé le premier voyage Taglit de Juifs ougandais.
Ce visa est supposément accordé aux personnes éligibles à la citoyenneté israélienne en vertu de la Loi du retour, qui s’applique à quiconque ayant au moins un grand-parent juif, aux convertis au judaïsme et aux personnes mariées à des Juifs.
En dépit du fait que la communauté juive ougandaise, aussi appelée communauté des Abayudayas, ait été reconnue en 2016 par l’Agence juive, ses membres sont confrontés à des difficultés notamment pour obtenir des visas d’entrée dans le pays.
Le programme de Rabbin est financé par Masa qui fait venir de jeunes juifs du monde entier pour participer à des programmes en Israël. La directrice exécutif de l’organisation, Liran Avisar Ben-Horin, a confié à Haaretz qu’elle doit tenir compte des décisions du ministère de l’Intérieur en ce qui concerne les visas.
« Comme Masa est sujet à des conditions posées par le ministère de l’Intérieur, nous avons été contraints de décliner la demande de visa Masa », a-t-elle dit.
La communauté ougandaise trouve son origine au début du 20e siècle, quand un ancien dirigeant lut la Bible et adhéra au judaïsme. Les Abayudayas sont juifs depuis un siècle. Ils respectent le Shabbat – le jour de repos du calendrier juif – et pratiquent la circoncision. Leur culte combine la liturgie hébraïque traditionnelle et les mélodies africaines. Ils affirment avoir un lien profond avec Israël et le peuple juif.
Ils ont, pour la plupart, été convertis par des rabbins massortis (conservateurs) entre 2002 et 2008, ce qui les rend éligibles à l’immigration en Israël en vertu de la Loi du retour. Ils ne sont cependant pas reconnus par le grand rabbinat d’Israël dominé par les ultra-orthodoxes.
La communauté, basée dans la ville de Mbale, compte sept synagogues, dont un complexe de 650 m², un mikveh et deux écoles juives.
Mais le ministère de l’Intérieur refuse d’accepter la judéité des Abuyadayas à des fins d’immigration, et a rejeté des dizaines de demandes émises par des membres de la communauté désireux d’étudier en Israël.
En juin, Israël a rejeté la demande d’immigration d’un Juif ougandais, ce qui avait suscité un scandale auprès du rabbin de la communauté et du mouvement massorti. Le pays s’est vu accusé de racisme. L’an dernier, Israël a rejeté une autre demande de visa d’un Juif ougandais désireux d’étudier dans une yeshiva massorti.