René Bloch, amiral juif, résistant et industriel français
La vie exemplaire de René Bloch (1923-2016), Juif, gaulliste et amiral, est racontée pour la première fois à partir d'archives inédites
Le journaliste Emmanuel Hecht a publié ce jeudi Amiral Bloch – Une vie d’engagement au service de la France aux éditions Perrin une biographie de René Bloch (1923-2016), Juif, gaulliste et amiral.
Né en Allemagne dans une famille juive alsacienne, René Moïse Bloch, petit-fils de rabbin, a incarné sa vie durant « l’israélitisme » à la française – synthèse de dévouement à la République et à l’État, et de tradition religieuse, explique Emmanuel Hecht.
Engagé auprès de De Gaulle dès 17 ans, cet officier de la Première Division de la France libre a pris part à la campagne d’Italie en 1943 et au débarquement de Provence en 1944. Pour ces faits, il a été fait Grand officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Médaille de la France libre.
Après la guerre, alors qu’il est désormais polytechnicien et bardé de diplômes, il a choisi le génie maritime et est devenu un acteur clef de l’appareil militaro-industriel.
Figure de l’aéronautique, cet ingénieur est de tous les projets militaires et civils, du Breguet Atlantic au Concorde. À la tête du Centre d’études des Landes, où sont testés les missiles, il est au cœur de la dissuasion nucléaire.
Son attachement à la marine et son autorité naturelle imposent le respect et lui valent le surnom « d’amiral Bloch », mais aussi, hélas, de solides inimitiés.
Ce proche du « dernier gaulliste » Pierre Messmer ne transige pourtant jamais et est resté fidèle à ses valeurs et ses engagements. Quand il meurt le 3 décembre 2016 à Paris, les honneurs lui sont rendus dans la cour des Invalides.
Il n’a pas eu d’enfant avec sa femme, Lucienne Marino, pianiste des plus talentueuses, décédée en 2010.