REplace aide les firmes d’énergie renouvelable à trouver les meilleurs sites – en un simple clic
Créée par deux olim argentins, cette start-up dispose d'un algorithme qui balaie 40 critères ; son co-fondateur affirme que "80 % des projets échouent à cause du choix du site"
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un jeune oleh hadash– ou nouvel immigrant – argentin affirme que sa société peut faire économiser des milliards de dollars aux entreprises du secteur des énergies renouvelables en localisant, en un simple clic, les terrains les mieux adaptés aux panneaux solaires et agrivoltaïques.
Matias Sigal, 26 ans, basé à Tel Aviv, a co-fondé REplace (Renewable Energy Place) avec son compatriote argentin Alan Algamis, après avoir travaillé pendant quatre ans dans une entreprise high-tech du secteur de l’énergie.
« Je devais trouver des endroits où construire des projets d’énergie renouvelable », a-t-il expliqué. « Certains de mes projets ont échoué en raison de l’emplacement que nous avions choisi. J’ai commencé à discuter avec des promoteurs de projets solaires pour savoir comment ils trouvaient leurs emplacements. Ils le font manuellement, en vérifiant les données sur une carte. Cela peut prendre entre un et six mois. »
Sigal dit avoir découvert que 80 % des projets d’énergie renouvelable échouaient à cause de la sélection du site. Les entreprises se heurtent principalement à des problèmes de propriété foncière, de connexion au réseau électrique, d’environnement et de permis, ainsi que de paysage.
Les sites problématiques peuvent présenter une pente trop importante ou attirer le soleil sous un angle qui n’est pas optimal, a-t-il expliqué. Le propriétaire du terrain peut avoir des cultures rentables et ne pas souhaiter l’installation de panneaux. Il se peut aussi que les panneaux soient interdits parce que le site jouxte une réserve naturelle.
REplace a rassemblé quarante paramètres de données – certains élaborés en interne, d’autres provenant de sources ouvertes – qui se rapportent aux quatre catégories qui posent le plus de problèmes.
« La pose d’un kilomètre de câble électrique coûte un million de dollars », a expliqué Sigal, en guise d’autre exemple. « Si je peux trouver un terrain qui se trouve, disons, à cinq kilomètres plus près du point de connexion, le coût du projet est automatiquement réduit de cinq millions de dollars. C’est un exemple de nos quarante paramètres. Sur une période de 25 ans, un terrain avec 2 % de rayonnement en plus produira plus d’électricité et entraînera de meilleurs profits. »
« Prenons l’exemple de la Californie », a poursuivi Sigal. « Il y a trois millions de parcelles de terre. Supposons que nous voulions vérifier toutes ces parcelles en fonction des quarante paramètres de données que nous utilisons. Cela nous prendrait 150 ans. Et nous le faisons en un seul clic grâce à l’algorithme que nous avons mis au point. »
L’algorithme pourrait faire économiser « des milliards » aux entreprises du secteur des énergies renouvelables, a poursuivi Sigal, ajoutant qu’en plus d’économiser de l’argent, REplace cherche également à maximiser le retour sur investissement d’une entreprise.
La société, qui compte aujourd’hui huit employés, a levé 550 000 dollars auprès de onze investisseurs. Huit d’entre eux sont des « investisseurs providentiels israéliens très stratégiques », selon Sigal, qui gère l’aspect commercial du projet. Des subventions ont été accordées par l’incubateur du Centre national pour l’économie bleue, l’incubateur Techstars Tel Aviv et 4WARD.VC.
REplace travaille actuellement sur des projets pilotes avec trois entreprises et a signé quatre lettres d’intention supplémentaires.
La firme recherche des sites à l’étranger pour deux projets solaires à grande échelle pour l’entreprise israélienne Doral Energy et pour une entreprise familiale. Enfin, elle recherche des terrains pour un projet agri-voltaïque en Israël pour la branche israélienne de l’énorme entreprise mondiale d’énergie renouvelable, EDF Renewables, une filiale du groupe français EDF. Les panneaux agrivoltaïques contribuent à la croissance des cultures tout en produisant de l’énergie.
La société, qui se dirige vers la commercialisation de sa technologie, prévoit de travailler dans d’autres pays et d’ajouter des données et des fonctions exclusives, a déclaré Sigal.
REplace avait trois concurrents principaux – deux aux États-Unis et un en Europe, a-t-il ajouté. Ils proposaient un produit qui ressemblait à une carte avec des données agrégées. « Vous obtenez les informations, mais vous devez toujours vérifier les parcelles manuellement et valider ce qui est le mieux », a précisé Sigal.
Sigal a expliqué que la principale raison qui l’a poussé à immigrer en Israël était son écosystème technologique et sa culture du travail.
« En Israël, les grands patrons d’entreprises valant des milliards étaient heureux de me donner une heure de travail. Ici, tout le monde est entrepreneur », a-t-il souligné.
« Lorsque j’essaie de signer un contrat pilote à l’étranger, les entreprises me disent : ‘Ça a l’air super, appelez-moi quand le produit sera prêt.’ En Israël, les personnes à qui j’ai parlé étaient elles-mêmes des entrepreneurs et m’ont dit : ‘Super – signons, et ensuite vous livrerez.’ C’est ce qui fait la différence. Avec cette traction, vous pouvez obtenir de l’argent, construire un produit et le vendre. »