Retour sur l’entretien téléphonique entre Pezeshkian et Macron
"Une nouvelle escalade militaire n’aurait d'intérêt pour personne, y compris l'Iran, et nuirait durablement à la stabilité régionale", a déclaré le président français
Les pays occidentaux doivent cesser de soutenir Israël, a fait valoir Massoud Pezeshkian au chef de l’État français, selon la présidence iranienne. « Si les États-Unis et les pays occidentaux veulent éviter la guerre et l’insécurité dans la région, ils devraient immédiatement cesser de vendre des armes et de soutenir le régime sioniste », a déclaré M. Pezeshkian. Selon lui, ces pays « soutiennent un régime qui n’adhère à aucune des lois et réglementations internationales ».
« La République islamique d’Iran considère qu’éviter la guerre et essayer d’établir la paix et la sécurité dans le monde est l’un de ses principes fondamentaux », a poursuivi M. Pezeshkian, précisant toutefois que, « dans le cadre des traités et des lois internationales, elle ne restera jamais silencieuse face aux violations de ses intérêts et de sa sécurité ».
La mort de Haniyeh, principal négociateur du Hamas dans les pourparlers de cessez-le-feu à Gaza, a également ravivé des craintes quant à l’issue des négociations.
Lors de sa conversation téléphonique, le président iranien a appelé les pays occidentaux à « forcer ce régime (Israël) à mettre fin au génocide et aux attaques contre Gaza et à accepter un cessez-le-feu ».
L’Iran ne reconnaît pas Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Le président français Emmanuel Macron a lui exhorté son homologue iranien à « sortir de la logique de représailles » et à « tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire » dans la région, après l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran.
« Une nouvelle escalade militaire n’aurait d’intérêt pour personne, y compris l’Iran, et nuirait durablement à la stabilité régionale », selon le compte-rendu d’une conversation téléphonique publié par l’Elysée.
Il faut « sortir de la logique de représailles et préserver les populations civiles », a ajouté la présidence française.
Les tensions au Moyen-Orient ont redoublé après les assassinats d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran et du responsable militaire du Hezbollah, Fouad Shukr, la semaine dernière près de Beyrouth. Le premier a été imputé à Israël, qui a revendiqué le second.
L’Iran et ses alliés, le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, ont promis de riposter, suscitant de vives inquiétudes dans le contexte déjà explosif de la guerre dans la bande de Gaza, entrée mercredi dans son onzième mois.
Téhéran « doit s’engager à appeler les acteurs déstabilisateurs qu’il soutient à la plus grande retenue pour éviter un embrasement », a fait valoir la présidence française.
Emmanuel Macron a aussi redit « l’engagement de la France à travailler à la recherche d’un cadre politique crédible, capable d’apporter paix et sécurité dans la région, à condition que l’Iran respecte ses engagements internationaux », a-t-on ajouté.