Retrait des détecteurs de métaux du mont du Temple et retour du personnel d’Amman
Israël va dépenser jusqu'à 100 M NIS pour des mesures de sécurité high-tech ; Netanyahu remercie Trump, Kushner, Greenblatt et le roi Abdallah II de Jordanie
Le gouvernement israélien a décidé de cesser d’utiliser des détecteurs de métaux aux entrées du mont du Temple, a annoncé mardi dans un communiqué le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les autorités israéliennes avaient installé des détecteurs de métaux aux entrées du mont du Temple après l’assassinat le 14 juillet de deux policiers israéliens par trois Arabes israéliens.
Le cabinet de sécurité israélien a accepté « la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l’inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d’autres moyens », déclare le communiqué.
« Jusqu’à la mise en œuvre du plan, la police israélienne renforcera ses unités et mènera des actions supplémentaires si nécessaire afin d’assurer la sécurité des visiteurs sur le mont. Le Cabinet de sécurité a décidé d’allouer un budget allant jusqu’à 100 millions de shekels pour mettre en œuvre le plan (sur un laps de temps d’une durée maximale de six mois), avec notamment une coupe transversale au besoin, selon le plan qui sera présenté par le ministère de la sécurité publique. Le coût du plan comprendra également le financement des postes de personnel de police conformément à la recommandation de la police, » conclut le communiqué officiel.
Lorsque la nouvelle de cette décision a commencé à se répandre, quelques centaines de Palestiniens se sont rassemblés pour la célébrer près d’une des entrées du mont du Temple. Ce site est le troisième lieu saint de l’islam et le plus sacré pour les juifs.
Un des Palestiniens présents a tiré un feu d’artifice, déclenchant une intervention de la police israélienne qui a dispersé le rassemblement avec des grenades assourdissantes.
Les Palestiniens ont interprété cette mesure sécuritaire et préventive comme le signe d’une intention des Israéliens de renforcer leur emprise sur le site. Ils ont refusé par mesure de protestation d’entrer sur le mont et ont décidé au lieu de s’y rendre de prier dans les rues environnantes.
Les autorités israéliennes ont déclaré que l’installation des détecteurs aux entrées du mont du Temple était justifiée par le fait que les auteurs de l’attentat du 14 juillet avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour attaquer les policiers israéliens comme le montre une vidéo de surveillance.
Au cours de violentes manifestations de protestation contre les détecteurs, des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes au cours desquels cinq Palestiniens ont été tués, dont un par le cocktail Molotov qu’il voulait lancer sur les forces israéliennes mais qui a explosé sur lui avant.
Trois civils israéliens ont été tués vendredi soir lorsqu’un terroriste palestinien de 19 ans est entré dans une maison d’une implantation israélienne de Cisjordanie et les a poignardés à mort.
La décision d’enlever les détecteurs de métaux intervient après des discussions entre Netanyahu et le roi Abdallah II de Jordanie.
La Jordanie est le gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem à travers le Waqf islamique.
« Je remercie le président Trump d’avoir adressé Jared Kushner et d’avoir envoyé Jason Greenblatt en contribuant à nos efforts pour faire ramener rapidement le personnel de l’ambassade d’Israël. Je remercie le roi Abdallah aussi pour notre coopération étroite, » conclut la déclaration, en évoquant l’incident qui s’est produit la veille dans une annexe de la mission israélienne en Jordanie.
Un autre communiqué indiquait que le personnel de l’ambassade allait bien et était rentré en Israël.
« Il est extrêmement important qu’une solution soit trouvée à la crise actuelle d’ici vendredi de cette semaine », avait expliqué à des journalistes l’envoyé de l’ONU en charge de la paix au Proche Orient, Nickolay Mladenov, après avoir informé le Conseil de sécurité, ajoutant « les dangers vont aller en augmentant si nous passons un autre cycle de prière du vendredi sans solution à la crise ».
L’Egypte, la France et la Suède avaient demandé la réunion du Conseil de sécurité.
Mladenov avait expliqué avoir pressé les membres du Conseil d’user de leur influence sur Israël et sur les Palestiniens afin de les convaincre de désamorcer la situation et de maintenir l’accès des fidèles.
« Il est d’une importance cruciale que le statu quo soit préservé à Jérusalem », avait-il souligné.
L’ambassadeur israélien Danny Danon a indiqué aux journalistes que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’employait à apaiser la situation, tout en assurant que « nous ferons tout ce qui est nécessaire pour maintenir la sécurité ».
De son côté, l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour avait accusé Israël de « dresser des obstacles sur le chemin des fidèles ». Il a estimé que le Conseil de sécurité de l’ONU devait, selon lui, exiger le retrait des détecteurs de métaux et des caméras « en totalité et sans conditions ».
Le Conseil doit de nouveau se réunir mardi pour sa rencontre mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien.
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