Rivlin à l’adresse de Netanyahu : « il n’y a pas de citoyens de seconde zone »
Sans citer le Premier ministre, le président condamne ses "propos inacceptables" à l'égard des Arabes, souligne que "tous les citoyens de l'État d'Israël sont égaux en droits"
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Président Reuven Rivlin a semblé lancer lundi une attaque violente contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la suite de sa récente déclaration sur les Arabes israéliens, en affirmant que tous les citoyens bénéficient de la pleine égalité devant la loi.
Dans un discours prononcé lors d’une conférence à Jérusalem sur la paix israélo-égyptienne, Reuven Rivlin a également semblé reprendre sa critique de la loi controversée sur l’État-nation adoptée l’été dernier par Netanyahu et ses alliés.
« Nous devons arriver au point où nous serons vraiment capables de dire : plus de guerre et d’effusion de sang entre Israéliens et Arabes. Entre Israël et tous les Arabes », a dit M. Rivlin.
« J’ai refusé et refuse de croire que certains partis politiques ont abandonné le caractère d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, démocratique et juif. Ceux qui croient que l’État d’Israël doit être juif et démocratique dans le plein sens du terme doivent se rappeler que l’État d’Israël est totalement égalitaire en droits pour tous ses citoyens », a-t-il déclaré sous les applaudissements du public.
La campagne électorale actuelle a fait « basculer la pensée politique », a affirmé le Président, condamnant « les remarques tout à fait inacceptables que certains politiciens ont faites sur les citoyens arabes d’Israël ».
Il n’a mentionné aucun nom, mais faisait certainement allusion aux partis de droite, dont le Likud de Netanyahu, qui ont accusé à plusieurs reprises leurs rivaux de centre-gauche de vouloir compter sur les partis arabes dans leur future coalition gouvernementale.
« Il n’y a pas et il n’y aura pas de citoyens de première zone et il n’y a pas d’électeurs de seconde zone », a assuré M. Rivlin. « Nous sommes tous égaux dans l’isoloir. Juifs et Arabes, citoyens de l’Etat d’Israël. Cent vingt membres de la Knesset ne peuvent pas changer son caractère d’Etat juif ; et 120 députés ne pourront pas changer son caractère démocratique ».
Les propos du président, prononcés lors d’une conférence à l’Université hébraïque marquant le 40e anniversaire du traité de paix entre Israël et l’Égypte, pourraient être compris comme une critique de la loi sur l’État-nation, qui a été adoptée en juillet mais a encore fait les gros titres ces jours-ci.
La discussion sur la Loi fondamentale : Israël – l’Etat-nation du peuple juif a été ravivée ce week-end après que le mannequin et actrice Rotem Sela a fustigé la ministre de la Culture Miri Regev (Likud) pour son affirmation selon laquelle Benny Gantz et Yair Lapid du parti Kakhol lavan veulent former un gouvernement avec le soutien des partis arabes.