Rivlin et Kohavi rencontreront Macron, Steinmeier et Van der Bellen ce mois
Les présidents français, allemand et autrichien ont invité leur homologue israélien pour échanger sur la menace iranienne et l'enquête de la CPI

Le président Reuven Rivlin se rendra la semaine prochaine en Allemagne, en France et en Autriche pour échanger avec ses homologues sur la menace que représente le programme nucléaire iranien et la décision de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête pour crime de guerre contre Israël et les groupes terroristes palestiniens.
Rivlin a été invité par les présidents européens, indique le communiqué publié jeudi par son bureau. Il sera accompagné par le chef d’Etat-major Aviv Kohavi, qui briefera les présidents européens sur les questions de sécurité.
Ils discuteront de « l’intensification » du programme nucléaire iranien, de la décision de la Cour pénale internationale, du danger de la puissance grandissante du Hezbollah, le groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran, indique le communiqué.
Rivlin a déjà reçu les trois présidents à Jérusalem.
Ce voyage de trois jours intervient alors que l’instance onusienne de surveillance nucléaire s’efforce de sauver un accord de 2015 entre les puissances mondiales et l’Iran, qui s’est délité depuis que l’ancien président américain Donald Trump s’en est retiré en 2018. L’Allemagne et la France sont toutes deux signataires du Plan d’action global conjoint, qui a permis à l’Iran de bénéficier d’un allègement des sanctions en échange de la limitation de son programme nucléaire.
Après son retrait du pacte, les États-Unis ont remis en place des sanctions strictes contre l’Iran, qui a répondu en s’éloignant de ses propres engagements envers l’accord, notamment en accélérant son enrichissement d’uranium, un processus clé pour produire une arme nucléaire.

La procureure en chef de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé au début du mois ouvrir une enquête sur les actes commis par Israël et les Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est depuis 2014.
Les Palestiniens ont déjà déclaré qu’ils coopéreraient avec l’enquête menée par le tribunal basé à La Haye. Israël n’a pas encore décidé de sa réponse, mais la décision d’ouvrir une enquête a été condamnée par de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a qualifié cette décision « d’antisémitisme non dilué et de summum de l’hypocrisie ».
Rivlin partira le 16 mars pour rencontrer le président allemand Frank-Walter Steinmeier à Berlin.

Le lendemain, il se rendra à Vienne pour rencontrer le président autrichien Alexander Van der Bellen. Pendant son séjour dans le pays, il prononcera également un discours lors d’une cérémonie de commémoration de la Shoah au mémorial des Juifs autrichiens, selon le communiqué de son bureau.
Jeudi, le dernier jour de son voyage, Rivlin se rendra à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron avant de rentrer en Israël.
Le président américain Joe Biden et son administration ont répété à plusieurs reprises qu’ils reviendraient sur l’accord si Téhéran commençait par se conformer aux règles. L’Iran a insisté pour que les États-Unis lèvent les sanctions avant de revenir aux termes de l’accord, ce qui place les deux parties dans une impasse.
Ces derniers mois, l’Iran a multiplié les infractions à l’accord et fait monter la pression sur les États-Unis, notamment en enrichissant de l’uranium au-delà des limites fixées par l’accord et en empêchant les inspections de ses installations nucléaires par les Nations unies.
Jeudi, des responsables israéliens et américains devaient tenir la première session d’un groupe stratégique bilatéral visant à collaborer dans le but d’empêcher l’Iran de se doter d’une arme nucléaire, a déclaré au Times of Israël un responsable proche du dossier.