Rosh HaShana : Les proches d’otages installent une table devant le domicile de Netanyahu à Césarée
En difficile début d’année, les proches d’otages à Gaza organisent des événements à proximité du domicile personnel de Netanyahu et sur la Place des otages, à Tel Aviv

Les proches d’otages détenus à Gaza ont installé une table pour le dîner de Rosh HaShana à Césarée, tout près du domicile personnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d’une manifestation solennelle destinée à souligner l’absence de leurs proches en ce début de Nouvel An juif, mercredi soir.
Alors que le soleil se couchait sur Israël, proches d’otages et militants se sont retrouvés autour de la longue table, drapés d’un tissu blanc frappée des mots « Laissons derrière nous cette année et ne les abandonnons plus » en grandes lettres jaunes et noires. Il y avait une place à table pour chaque otage encore aux mains du Hamas, 362 jours après le pogrom perpétré par les terroristes le 7 octobre 2023.
La table était dressée au beau milieu d’un réplique de cimetière, également mise en place par les proches des otages, avec une tombe par otage assassiné en captivité.
Un panneau à l’entrée invitait les manifestants à entrer dans le « Cimetière de M. Abandon Benjamin Netanyahu ».
Ont notamment pris part à cette manifestation à Césarée, Einav Zangauker, dont le fils Matan Zangauker a été enlevé le 7 octobre, des proches d’Ofer Calderon, toujours otage à Gaza, et des parents d’Avrahaum Munder, assassiné en captivité par le Hamas.
Yifat Calderon, cousine d’Ofer, a mis le drapeau israélien en berne au son du Shofar – ou corne de bélier – traditionnellement utilisé pour Rosh HaShana.

Devenue une militante de tout premier plan et une personnalité publique au combat incessant pour obtenir le retour de son fils et des autres otages, Zangauker a dit à la foule ce qu’avait été sa vie ces douze derniers mois et de quelle manière tout avait changé pour elle en un clin d’œil.
« L’année dernière, nous étions tous à table, avec Matan, ses sœurs et Ilana [Gritzewsky, la partenaire de Matan, elle aussi kidnappée le 7 octobre mais libérée en novembre] », a-t-elle expliqué. « Nous avions tout, une famille chaleureuse, aimante et pleine de rires. Quelques jours plus tard, on m’a tout enlevé. Mon fils, mon meilleur ami, m’a été enlevé. »
While Israeli families spend this evening celebrating the New Year – Rosh HaShanna with their loved ones, hostage families Einav Zangauker, Zahiro Shahar Mor, Ifat Kalderon, and Natalie Zangauker, protest in front of a burning sign that says "Hope" in Caesarea near the… pic.twitter.com/1SgTobSXEH
— We Are All Hostages (@AllHostages) October 2, 2024
« Cela fait un an que je ne dors plus, que je ne mange plus … quand j’ai compris que le Premier ministre ne faisait rien pour Matan, j’ai décidé de m’en occuper moi-même », a-t-elle poursuivi, rappelant ce qui a fait d’elle l’une des principales figures de la lutte pour les otages.
« J’ai décidé de passer Rosh HaShana ici », a déclaré Zangauker, « parce que ma vie est aujourd’hui un combat de chaque instant. »
Elle a terminé son discours sur son souhait pour l’année à venir : « Serrer très fort Matan dans mes bras » et « le retrouver à table après Rosh HaShana et lui dire tout ce que nous avons fait pour lui. »
Les manifestants avaient également mis en place une grande installation – le mot « espoir » écrit en hébreu – à laquelle ils ont mis feu.
Ailleurs en Israël, les familles d’otages qui avaient choisi de ne pas participer à cette manifestation plus publique à Césarée se sont retrouvées à l’intérieur d’un bâtiment, Place des otages à Tel Aviv, pour l’occasion.
Selon le site d’information Ynet, ont également pris part au repas Yocheved Lifshitz, elle-même libérée de captivité le 23 octobre mais dont le mari Oded est toujours otage, ainsi que plusieurs membres de sa famille.

Meirav Leshem Gonen – dont la fille Romi a été kidnappée le 7 octobre – a déclaré à Ynet qu’elle souhaitait passer Rosh HaShana « avec toute sa famille ».
« J’aimerais que Romi nous revienne avant Yom Kippour », a-t-elle déclaré, « ce sera la victoire. »
Nathalie Ben Ami, dont le père Ohad Ben Ami a été enlevé au Kibboutz Beeri, a exprimé le même désir de retrouver ses proches et dit espérer que son père « ne se sente pas trop seul là-bas » à Gaza.
« Personne n’aurait imaginé qu’ils seraient encore là-bas », a-t-elle déclaré à propos des otages, « cela n’a aucun sens. »
On estime à 97 le nombre des otages à se trouver encore à Gaza, sur les 251 enlevés par le Hamas le 7 octobre, parmi lesquels les corps d’au moins 33 morts confirmés par l’armée israélienne.
Le Hamas a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine fin novembre, plus quatre autres libérés avant cela. Huit otages ont été secourus vivants par Tsahal, auxquels s’ajoutent les corps de 37 otages retrouvés, trois d’entre eux tués par erreur par l’armée en tentant d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats israéliens tués en 2014.