Rouen : Un lycéen témoigne après une agression antisémite
Le suspect a été placé en garde à vue mais les équipes médicales l’ont déclaré irresponsable de ses actes, en raison de troubles psychiatriques, et il ne sera ainsi pas jugé
Nathan, lycéen de 18 ans, a été victime d’une agression antisémite à Rouen (Seine-Maritime) le 8 novembre. Il a déposé plainte et a témoigné auprès de France 3 Régions.
Ce jour-là, alors qu’il se promenait dans la rue avec des amis, un passant l’a traité de « sale juif » et lui a dit : « La Shoah n’a pas été assez efficace, vous n’avez pas tous été exterminés. » Natan a été ciblé ainsi alors qu’il portait un pendentif d’étoile de David, visible.
La victime est parvenue à immobiliser l’individu et a prévenu la police. Il a également demandé des excuses, ce que l’homme a refusé, répondant qu’il n’aurait « qu’à verser un euro symbolique, comme Dieudonné ».
Alors que le suspect de 46 ans a été placé en garde à vue, les équipes médicales l’ont déclaré irresponsable de ses actes, en raison de troubles psychiatriques, et il ne sera ainsi pas jugé.
« L’antisémitisme ce n’est pas nouveau… Mais en ce moment avec le conflit, les gens qui ont ces idées-là se laissent beaucoup trop aller, c’est grave, on ne peut pas laisser faire… », a témoigné Nathan auprès de France 3.
« J’ai le sentiment que trop souvent ces agressions n’ont pas de suite. Le fait que mon agresseur ne soit pas jugé, qu’il ne soit pas reconnu comme responsable pénalement, ça me touche vraiment… La personne que j’ai eu en face de moi, qui m’a crié ces mots, elle me semblait bien présente et elle savait ce qu’elle disait », a-t-il ajouté.
Depuis l’agression, il se dit « stressé » et « ne sait pas s’il retournera au lycée ». « Quand je suis entré lundi en classe, quelqu’un a crié ‘Free Palestine’. C’est fatigant d’être associé à tout ça. On n’y est pour rien, ça pèse beaucoup trop. »
En France, un total de 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés entre le début de la guerre Israël-Hamas, le 7 octobre, et le 14 novembre. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur au nombre d’actes ou propos antisémites enregistrés sur toute l’année 2022. Près de 600 interpellations ont eu lieu sur ces mêmes dates, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Aucun nouveau bilan n’a été publié depuis.