Rubio : L’arrestation de Mahmoud Khalil « n’a rien à voir avec la liberté d’expression »
Selon le secrétaire d'État, ce militant anti-Israël, qui a distribué des tracts du Hamas sur le campus, est un "visiteur" aux États-Unis et n'a plus le "droit" d'y rester

L’arrestation d’une figure des manifestations anti-Israël à l’université Columbia à New York, Mahmoud Khalil, n’est pas contradictoire avec le respect de la liberté d’expression défendu par l’administration Trump, a affirmé mercredi le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
« Il ne s’agit pas de liberté d’expression », a assuré Rubio, interrogé sur cette arrestation par des journalistes au cours d’une escale de ravitaillement à l’aéroport de Shannon (ouest), après un déplacement en Arabie saoudite.
« Personne n’a un droit [automatique] à un visa étudiant. Personne n’a un droit à une carte verte, d’ailleurs », a encore déclaré Rubio.
« Quand vous venez aux États-Unis en tant que visiteur, ce qui est le cas avec un visa et c’est la façon dont cet individu est entré dans ce pays, vous êtes là en tant que visiteur », a-t-il poursuivi.
« On peut vous le refuser [le visa] si vous nous dites quand vous en faites la demande ; ‘Bonjour, j’essaie d’entrer aux États-Unis avec un visa étudiant et je suis un grand supporteur du Hamas' », a ajouté le secrétaire d’État américain.
L’arrestation ce week-end de Khalil a suscité l’indignation dans le monde universitaire et auprès des défenseurs des droits humains aux États-Unis.

Fraîchement diplômé de Columbia où il s’était érigé ces derniers mois en porte-parole du mouvement étudiant opposé à la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, et titulaire selon son avocate de la carte verte de résident permanent, Khalil a été arrêté par la police fédérale de l’immigration.
Le département américain de la Sécurité intérieure a affirmé qu’il avait « mené des activités liées au Hamas, une organisation désignée comme terroriste ».
Un juge américain a ordonné que Khalil soit autorisé à passer des appels téléphoniques privés avec ses avocats qui contestent son arrestation par les autorités d’immigration.
L’affaire Khalil est devenue symbolique de l’engagement de l’administration Trump à expulser les militants universitaires anti-Israël. Les avocats de Khalil ont fait valoir que son arrestation violait son droit à la liberté d’expression en vertu du Iᵉʳ amendement de la Constitution américaine, et ont demandé sa libération.

Lors d’une audience devant le tribunal fédéral de Manhattan, l’avocat de Khalil, Me Ramzi Kassem, a déclaré que son client n’avait été autorisé à passer qu’un seul appel avec son équipe juridique depuis le centre de détention pour immigrants en Louisiane. Selon Me Kassem, cet appel a été coupé prématurément et s’est déroulé sur une ligne enregistrée et surveillée par le gouvernement.
Le juge fédéral Jesse Furman a décidé que Khalil, 29 ans, et ses avocats devraient avoir droit à un appel téléphonique mercredi et à un autre le lendemain, couverts par le secret professionnel, ce qui signifie que le gouvernement n’aurait pas accès à leur conversation.
Lundi, Furman a temporairement bloqué l’expulsion de Khalil.
Furman a déclaré que les appels aideraient les avocats de Khalil à préparer un recours révisé contestant la constitutionnalité de son arrestation samedi soir par des agents du département de la Sécurité intérieure devant sa résidence universitaire à Manhattan.

« M. Khalil a été identifié, ciblé, détenu et fait l’objet d’une procédure d’expulsion en raison de son plaidoyer en faveur des droits des Palestiniens », a déclaré Me Kassem au tribunal.
Le président américain Donald Trump a affirmé que l’arrestation de Khalil était la « première d’une longue série », ajoutant qu’il y avait « d’autres étudiants à Columbia et dans d’autres universités qui ont participé à des activités pro-terroristes, antisémites, anti-américaines ».
Le pogrom perpétré par le groupe terroriste du Hamas le 7 octobre 2003 contre Israël, lorsque des milliers de terroristes ont envahi la bande de Gaza, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages, et la campagne militaire israélienne qui s’en est suivie dans la bande de Gaza ont déclenché des vagues de protestations dans les universités américaines, y compris des campements de tentes et des occupations de bâtiments.
Les manifestations, qui comprenaient souvent des appels publics à la violence et un soutien aux groupes terroristes, ont donné lieu à des vagues d’arrestations ainsi qu’à des suspensions et des expulsions, que de nombreux groupes anti-Israël ont condamnées comme une atteinte à la liberté d’expression.