Le Barnard College expulse les deux perturbateurs d’un cours d’histoire sur Israël
Une alliance d'étudiants anti-israéliens, au sein d'un établissement américain, a partagé des images d'activistes interrompant un cours, affirmant que ce dernier "légitimait l'entité sioniste" ; le président de Hillel a salué ces renvois
JTA – Le Barnard College de New York a expulsé deux étudiants de dernière année qui avaient perturbé un cours d’histoire israélienne le mois dernier en jouant du tambour, criant « Palestine libre » et distribuant des tracts qui montraient une botte écraser une étoile de David.
L’incident avait attiré l’attention lorsqu’il s’était produit au premier jour des cours du semestre. Quatre personnes portant des keffiehs en guise de masques s’étaient présentées dans un cours intitulé « Histoire de l’Israël moderne » à l’université de Columbia, cours qu’ils avaient alors interrompu, comme l’avaient montré des vidéos qui avaient circulé sur les réseaux sociaux par la suite.
L’université de Columbia, dont le président avait condamné cette intrusion, déclarant dans un communiqué que « tout acte d’antisémitisme » était « inacceptable », a suspendu un manifestant, un étudiant de l’établissement d’enseignement supérieur, et il a renvoyé deux autres étudiants, invoquant des motifs disciplinaires.
Le Barnard College, qui fait partie de l’université de Columbia, est adjacent au Columbia College et il se situe dans le quartier de Morningside Heights, à Manhattan. Les étudiants des deux écoles sont susceptibles de partager des cours.
Et aujourd’hui, deux manifestants qui faisaient leurs études à Barnard ont été renvoyés, selon des informations qui ont été relayées par le Jewish Insider et par le journal étudiant Columbia Spectator.
L’association Columbia University Apartheid Divest a déclaré dans un communiqué que cette sanction « marque une grave escalade dans la répression menée à l’encontre des étudiants qui prônent le désinvestissement de la machine de guerre israélienne ».
Cette alliance étudiante avait été à l’avant-garde des manifestations anti-israéliennes sur le campus dans le silage du pogrom commis, le 7 octobre 2023, par le groupe terroriste du Hamas. Ce jour-là, des milliers d’hommes armés avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant plus de 1200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage à Gaza. Cette attaque sanglante avait été à l’origine de la guerre au sein de l’enclave côtière.
BREAKING: Two Pro-Palestine Barnard College (of Columbia University) Students have been EXPELLED. The more they try to silence us, the louder we will be. “We fight for amnesty to fight for Palestine.”
The Barnard College administration are and have historically been hostile… https://t.co/TL7HfFXboE
— Columbia Students for Justice in Palestine (@ColumbiaSJP) February 24, 2025
L’association a noté que les renvois avaient été prononcés vendredi et qu’ils étaient les premiers liés aux manifestations anti-israéliennes. Le groupe a appelé à une semaine de mouvement de protestation sur le campus, postant une vidéo de l’incident initial sur Instagram.
Dans la légende, le groupe a écrit : « Chaque article universitaire, chaque cours, chaque entretien ou livre qui légitime l’entité sioniste cautionne nécessairement le génocide et l’occupation des Palestiniens, ce qui nécessite des perturbations. Ils sont tous ce lubrifiant qui permet à la machine de guerre de continuer à tuer ».
« Nous avons perturbé un cours sioniste, et vous devriez en faire autant », a-t-il ajouté.
« En l’absence de remords, nous devons agir », dit la présidente de Barnard
La présidente de Barnard, Laura Rosenbury, a fait savoir dans un communiqué qui a été repris une première fois par Jewish Insider que l’établissement d’enseignement supérieur ne pouvait faire aucun commentaire sur les dossiers disciplinaires des étudiants. Elle a ajouté toutefois qu’elle « prendra toujours des mesures décisives pour protéger notre communauté en tant que lieu où l’enseignement s’épanouit ».
Elle a poursuivi en disant que « lorsque les règles sont enfreintes, en l’absence de remords, de réflexion et de volonté de changer, nous devons agir. L’exclusion est toujours une mesure qui sort de l’ordinaire mais notre engagement en faveur du respect, de l’inclusion et de l’intégrité de l’expérience académique l’est tout autant ».

Selon le Spectator, les étudiants ont cinq jours devant eux pour faire appel des sanctions infligées par l’administration de Barnard. Il est difficile de dire si ces expulsions ont fait l’objet d’un processus d’appel.
Brian Cohen, le directeur de Columbia/Barnard Hillel, a salué « l’action et les paroles fortes » de Rosenbury dans un message qui a été publié dimanche sur les réseaux sociaux. « Ces anciens étudiants ont perturbé un cours, distribué des tracts antisémites et harcelé des étudiants qui ne voulaient qu’apprendre », a-t-il écrit. « Ces individus n’ont pas leur place sur le campus, et maintenant ils n’y seront plus ».
En pénétrant dans une salle de classe, cette manifestation avait marqué une escalade par rapport aux mouvements de protestation qui avaient secoué Columbia et Barnard, l’année dernière, et qui avaient entraîné des dizaines d’arrestations et de suspensions, ainsi que la fermeture du campus de Columbia aux personnes extérieures.
Parmi ces manifestations, les protestataires anti-israéliens avaient dressé un campement sur la pelouse de l’université pendant plusieurs semaines – un exemple qui avait été suivi par des dizaines d’écoles. Un bâtiment administratif avait été pris d’assaut et occupé mais jamais un cours n’avait ainsi été interrompu et perturbé.