Russie/Israël: rencontres entre armées pour « empêcher des frictions » en Syrie
Les relations entre Jérusalem et Moscou ont été tendues depuis l'abattage d'un avion-espion russe au cours d'une opération en Syrie, en septembre
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Des officiers israéliens et russes se sont entretenus en vue d' »améliorer » la coordination entre les deux armées et « éviter des frictions » lors des opérations menées par Israël contre l’Iran en Syrie, a indiqué jeudi l’armée israélienne.
Ces entretiens font suite à l’abattage d’un avion-espion russe par les systèmes syriens de défense antiaérienne, incident dont Moscou a attribué la responsabilité à l’Etat juif.
Une délégation d’officiers russes de haut-rang est venue en Israël pour ces entretiens, dirigés du côté israélien par le chef de la Division opérationnelle de l’armée israélienne, le général de brigade Yaniv Assur, ancien commandant de la division de l’armée chargée de défendre la frontière syrienne.
« Les délégations sont parvenues à des ententes et sont tombées d’accord pour poursuivre le travail conjoint », a fait savoir le communiqué de Tsahal sans donner d’autres précisions sur la nature de ces accords.
Les discussions ont été menées dans une « bonne atmosphère professionnelle », a précisé l’armée.
Jérusalem et Moscou ont mis en place un « mécanisme de déconfliction » qui a pour objectif de garantir qu’il n’y ait pas d’affrontements accidentels entre les deux armées en Syrie, alors que les militaires russes soutiennent le dictateur syrien Bashar el-Assad et qu’Israël lance des frappes aériennes contre des cibles liées à l’Iran et au Hezbollah dans le pays ravagé par la guerre civile.
Suite à l’abattage de l’avion-espion en septembre, les efforts de coordination avaient semblé être en péril alors même que Moscou clouait au pilori les forces israéliennes – accusant les pilotes de l’armée de l’air d’avoir délibérément pris l’appareil russe comme couverture face aux tirs, pendant les frappes contre des cibles iraniennes en Syrie.
La Russie avait également fourni des systèmes de défense anti-aériennes avancés S-300 à la Syrie, ce qu’elle s’était abstenue de faire jusqu’à ce moment-là à la demande d’Israël.
Selon les forces israéliennes, les réunions de cette semaine ont été consacrées à « l’avancement et à l’amélioration du mécanisme de ‘déconfliction’ entre les deux pays dans la zone nord et aux activités de l’armée israélienne pour empêcher l’ancrage iranien et les initiatives de réarmement du Hezbollah en Syrie ».
Les militaires ont fait savoir que les entretiens s’étaient déroulés dans une « atmosphère positive et professionnelle ».
Après l’abattage de l’avion-espion russe, une haute-délégation de l’armée israélienne s’était rendue à Moscou pour améliorer les relations. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’était également entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine.
Israël a rejeté de manière répétée l’idée que les pilotes aient tenté de s’abriter derrière l’avion russe, le plaçant dans le champ de tir d’un missile anti-aérien S-200 syrien.
Les 15 membres d’équipage à bord de l’avion avaient perdu la vie au cours de cet incident.
Même si Poutine avait initialement déclaré aux journalistes que l’abattage de l’avion était dû à un « enchaînement de circonstances accidentelles tragiques », le ministère russe de la Défense avait attribué ultérieurement la responsabilité de l’incident à l’Etat juif, estimant que les avions-chasseurs israéliens avaient pris l’avion russe comme couverture.
Israël avait rejeté cette accusation.
Israël a expliqué de manière répétée que le pays n’autoriserait pas l’Iran ou ses groupes mandataires chiites à établir une présence permanente dans la Syrie d’après-guerre. Le pays s’est livré à de nombreuses attaques contre des cibles qui représentent, selon lui, une menace à sa sécurité.
L’AFP a contribué à cet article.