Ruth Dayan, militante sociale et première femme de Moshe Dayan, meurt à 103 ans
Dayan a fondé la marque de mode Maskit, employant des immigrants pour créer des vêtements uniques, et a défendu de nombreuses causes sociales
Ruth Dayan, militante sociale, partisane de la paix et première femme du célèbre ministre israélien de la Défense Moshe Dayan, est décédée jeudi soir à l’âge de 103 ans.
Dayan était la mère de feu l’acteur et réalisateur israélien Assi Dayan, du défunt sculpteur Udi Dayan et de la publiciste et auteur Yael Dayan.
Elle est née en 1917 à Haïfa et a passé de nombreuses années dans la communauté agricole de Nahalal, où elle a rencontré son futur mari Moshe Dayan. Ils se sont mariés en 1935. Le couple a été marié pendant 37 ans et a divorcé en 1972.
Elle a milité pour la paix et la coexistence pendant des décennies, et a mené de nombreux projets au profit des minorités, notamment des immigrants et des Arabes. Elle a contribué à la fondation de Variety Israel, une organisation qui aide les enfants en situation de handicap, dans les années 1960.
C’est peut-être pour avoir fondé Maskit, une maison de mode autrefois célèbre pour ses broderies ethniques complexes, qu’elle est la plus connue.
À la fin des années 1950, le jeune gouvernement israélien avait demandé à Dayan de trouver des opportunités de travail pour les nouveaux immigrants en Israël qui venaient du Yémen, du Maroc et d’autres pays de l’Est. L’idée initiale était de les former à l’agriculture. Mais lorsque Dayan a visité les maisons des immigrants, elle a constaté que beaucoup d’entre eux étaient qualifiés en broderie et en tissage, et elle a commencé à réfléchir à d’autres possibilités.
Avec le soutien du gouvernement et l’aide de la styliste d’origine hongroise Fini Leitersdorf, elle a pris des styles modernes de l’époque et les a embellis avec des broderies ethniques faites par des immigrants, ainsi que par des femmes bédouines, druzes, palestiniennes, libanaises et syriennes.
Maskit est devenu l’une des premières exportations populaires du pays, connue pour son manteau pour le désert et ses tuniques de style bédouin, ainsi que pour ses riches et lourdes broderies.
Dans les dernières années de sa vie, elle a été membre du conseil d’administration du groupe de défense des droits B’Tselem, et en 2014, elle a reçu la médaille présidentielle des mains de feu Shimon Peres.
Le président Reuven Rivlin a fait l’éloge de Dayan vendredi, « une femme qui est devenue une légende israélienne de son vivant ».
« L’histoire de sa vie est l’essence même de la réalisation du rêve israélien et sioniste. Une femme d’excellence et un modèle pour des générations d’entrepreneurs. Une femme qui connaissait le bon goût et l’exprimait de manière exquise dans les motifs et les tissus, dont l’artisanat était lié à ce moment et à ce lieu particuliers que nous aimons tous beaucoup ».
Dayan sera enterrée dimanche à Nahalal.
Jessica Steinberg a contribué à cet article.