Ryad va emprunter pour financer son déficit budgétaire
L'Arabie saoudite, qui exporte en moyenne 7 M de barils par jour, va voir ses revenus pétroliers baisser de 35 % en 2015
Le déficit budgétaire de l’Arabie saoudite devrait plus que doubler et pour la première fois en quinze ans contraindre le royaume à emprunter afin de le financer, selon une étude de l’institut Jadwa Research.
En raison de la baisse des prix du pétrole, le royaume devrait connaître en 2015 un déficit de 106 milliards de dollars, précise ce rapport publié tard mardi soir alors que le déficit prévu était de 39 milliards de dollars.
L’Arabie, qui exporte en moyenne 7 millions de barils par jour, va voir ses revenus pétroliers baisser de 35% à 171,8 milliards de dollars en 2015, souligne-t-il.
Le total des revenus devrait baisser de 33,7 % à 185 milliards de dollars alors que les dépenses publiques devraient se maintenir à 290,9 milliards.
Selon Jadwa, le gouvernement saoudien va probablement devoir emprunter sur le marché financier pour la première fois en 15 ans, en dépit de ses énormes réserves.
Les réserves du royaume son estimées à 714 milliards, mais Jadwa estime qu’emprunter devrait permettre au gouvernement de ne pas puiser exclusivement dans ces avoirs.
Par ailleurs, le royaume devrait avoir un déficit des comptes courants de 23,1 milliards de dollars, son premier depuis 1998, après un excédent de 81 milliards de dollars en 2014.
La majeure partie de ce déficit découle d’une décision du nouveau roi Salmane de verser deux salaires mensuels supplémentaires aux fonctionnaires lorsqu’il a succédé au défunt roi Abdallah fin janvier.
Le rapport n’évoque pas le coût de la guerre lancée par l’Arabie saoudite au Yémen.
Jadwa a basé son étude sur un prix du baril à 57 dollars et une production saoudienne moyenne de 9,8 millions de barils par jour.