Saar : la création d’un État palestinien n’est pas une « position réaliste »
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que le retrait unilatéral d'Israël de la bande de Gaza en 2005 "n'a pas seulement [...] échoué, mais a également dégradé la sécurité"
Vouloir établir un État palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet
« réaliste », a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
« En un mot ? Non », a répondu Saar, interrogé sur la perspective d’une relance des Accords d’Abraham avec l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et de la possibilité de normaliser les relations entre Israël et l’Arabie saoudite, en échange de la création d’un État palestinien.
Ces accords, promus par Trump lors de son premier mandat, avaient permis la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc.
« Un État palestinien […] sera un État Hamas », a ajouté Saar. « Je ne pense pas que cette position soit réaliste aujourd’hui, et nous devons être réalistes. »
Le ministre israélien a tenu ces propos alors que s’ouvre lundi à Ryad un sommet extraordinaire des membres de la Ligue arabe, organisation panarabe réunissant 22 pays, et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), organisation panislamique regroupant plus de 50 États musulmans.
Selon l’agence officielle saoudienne SPA, les participants discuteront de « l’agression israélienne continue dans les territoires palestiniens et au Liban ». Ryad plaide en effet pour une nouvelle « alliance internationale » visant à encourager l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain.
Devant la presse, Saar a fait référence au processus de paix d’Oslo, entamé dans les années 1990, contre lequel ont lutté l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le groupe terroriste palestinien du Hamas, dont le pogrom perpétré en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre en cours.
Le ministre a ajouté que le processus d’Oslo et le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza en 2005 « n’ont pas seulement […] échoué, mais ont également dégradé la sécurité ».
Le Hamas a violemment pris le pouvoir à Gaza en 2007, après le retrait israélien. « Nous ne voulons pas que cela arrive en Judée et Samarie », a-t-il ajouté.
Pour sa première conférence de presse depuis sa prise de fonctions il y a quelques jours, Saar a jugé « important » de rappeler que, contrairement à l’ONU, Israël ne considère pas « la Judée et la Samarie » comme des territoires « occupés », mais comme des territoires disputés.
Plusieurs centaines de milliers de résidents d’implantations y vivent au milieu de 3 millions de Palestiniens.