Saar : Les offres de négociations de la coalition ne sont qu’un « cache-misère »
La refonte judiciaire n'est qu'une première étape avec pour objectif de gouverner pour toujours, selon l'ancien ministre de la Justice ; Lapid n'est guère plus confiant
Le député Gideon Saar (HaMahane HaMamlahti) a expliqué lundi le refus de l’opposition de négocier avec le gouvernement sur la réforme du système judiciaire tant que ce dernier fera avancer la législation à la Knesset, qualifiant les offres de négociations de « cache-misère ».
« Personne ne doit se faire d’illusions. Une fois que la loi actuelle [sur la réforme du système judiciaire] sera entrée en vigueur, ce ne sera pas fini. D’autres mesures seront prises, notamment pour modifier les règles électorales afin que ces gens puissent gouverner pour toujours. »
« Ils cherchent à instaurer une nouvelle réalité, une réalité dans laquelle ils pourront faire tout ce qu’ils veulent et sans aucune contrainte », a déclaré Saar, qui était ministre de la Justice dans le gouvernement précédent.
« Ils n’arrêtent pas la législation. Ils veulent bloquer les manifestations et déchirer l’opposition. Avec leur appel au dialogue peu sincère, alors même que la législation progresse, ils veulent… obtenir la légitimité d’une législation illégitime », a-t-il répondu lorsqu’il lui a été demandé pourquoi l’opposition ne négociait pas avec la coalition.
« Nous ne le permettrons pas. S’il y a un réel désir de parvenir à un large accord, c’est autre chose. Dans l’état actuel des choses, nous ne pouvons que nous opposer à la législation car elle met Israël en danger », a déclaré Saar.
Le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’est également exprimé lundi dans un discours d’ouverture de la réunion de son parti Yesh Atid à la Knesset. Il a accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir « perdu le contrôle » de son gouvernement et de son pays, dans un contexte de manifestations généralisées et de craintes pour les liens d’Israël avec les États-Unis.
« Le pays s’effondre autour de lui et il est incapable de faire quoi que ce soit », a déclaré Lapid.
En ce qui concerne les relations extérieures, Lapid a affirmé qu’une rupture est en train de se former avec l’allié le plus important d’Israël, car « les Américains refusent tout simplement d’aider ce gouvernement ».
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a été snobé par les fonctionnaires américains et la société civile lors de son voyage aux Etats-Unis, tandis que Netanyahu n’a pas encore été invité à la Maison Blanche, bien qu’il soit revenu au pouvoir fin décembre.
Lapid a affirmé que Netanyahu est devenu « faible » et incapable de contrôler sa coalition, dont les membres continuent de faire pression en faveur d’une réforme du système judiciaire et « ils démantèleront son gouvernement s’il tente de les en empêcher ».
« Un vrai Premier ministre – vous savez quoi, le Premier ministre qu’était Netanyahu – frapperait sur la table, mettrait fin au coup de force du régime, appellerait à des accords entre les partenaires et leur dirait ‘c’est fini' », a ajouté Lapid.
« Mais Netanyahu ne le peut pas. Il est trop faible. Ses discours sont toujours là, ses costumes sont toujours là, mais il est handicapé. »