Israël en guerre - Jour 569

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Saar : Nous n’avons pas encore décidé du régime militaire applicable à Gaza

« Aucun pays n'est tenu de fournir les moyens pour qu'on lui fasse la guerre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar (à droite) avec la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, à Jérusalem, le 24 mars 2025. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar (à droite) avec la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, à Jérusalem, le 24 mars 2025. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)

Israël n’a pas encore décidé s’il imposera un gouvernement militaire à Gaza, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar aux côtés de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

« Cela n’a pas encore été décidé par notre gouvernement », a déclaré Saar en réponse à une question du Times of Israel lors d’une conférence de presse à Jérusalem.

Saar a tenu à redire qu’Israël respectait le droit international à Gaza. Il a pour cela cité l’article 70 du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, qui stipule que l’aide humanitaire doit être autorisée si la population civile « n’est pas suffisamment approvisionnée ». Il a noté que les 25 000 camions qu’Israël a laissés entrer pendant le cessez-le-feu avec le Hamas étaient suffisants pour les besoins de la population de Gaza.

Affirmant que le Hamas utilisait les programmes d’aide pour financer ses attaques et recruter de nouveaux terroristes, Saar a par ailleurs évoqué l’article 23 de la quatrième Convention de Genève, qui stipule qu’une partie n’est pas tenue d’autoriser l’aide si elle est détournée pour les efforts militaires ou l’économie de l’ennemi.

« Aucun pays n’est tenu de fournir les moyens pour qu’on lui fasse la guerre », a-t-il soutenu. « Israël ne doit pas se voir appliquer une règle différente. »

Kallas a déploré la reprise des combats à Gaza en disant : « La reprise des négociations est le seul moyen de mettre fin aux souffrances de toutes les parties ». « La violence appelle la violence », a-t-elle poursuivi en ajoutant que la reprise des combats provoquait une « incertitude insupportable » pour les otages et leurs familles, et « l’horreur et la mort pour le peuple palestinien ».

« Les Israéliens doivent pouvoir se sentir en sécurité chez eux », a-t-elle affirmé. « Israël a le droit de se défendre contre les attaques terroristes, qu’elles viennent du Hamas, des Houthis ou du Hezbollah. Toutefois, les actions militaires doivent être proportionnées. »

Israël a rompu le 18 mars une trêve en vigueur depuis deux mois par une campagne de frappes aériennes et des opérations au sol, la cheffe de la diplomatie européenne a affirmé qu’il fallait « restaurer le cessez-le-feu, assurer la libération de tous les otages et reprendre l’arrivée d’aide humanitaire à Gaza avec l’objectif d’un cessez-le-feu permanent ».

L’UE « peut aider, en réinstallant la mission (européenne de contrôle) du point de passage de Rafah ou en fournissant plus d’aide humanitaire », a-t-elle expliqué.

La diplomate, qui s’est rendue dimanche en Egypte, a également rappelé que le Bloc soutenait le plan arabe de reconstruction de Gaza. Mais, « il reste du travail sur les questions de partage des coûts et sur la gouvernance future » du territoire palestinien.

Kaja Kallas a répété que les Européens ne voyaient « aucun rôle pour le Hamas » dans le gouvernement futur à Gaza. « Nous avons absolument besoin de discuter de l’avenir » du territoire et l’UE « est prête à participer à ces discussions », a-t-elle dit.

Les relations avec Israël divisent profondément les pays de l’UE depuis la guerre à Gaza, certains mettant en avant le droit d’Israël à se défendre, tandis que d’autres insistent sur la fin des combats et le droit des Palestiniens à un Etat.

De la fumée après un tir d’artillerie israélien sur une cible du Hezbollah dans le village libanais de Yohmor, en réponse à un tir de roquette sur Metula, le 22 mars 2025. (Crédit : Rabih DAHER / AFP)

Les frappes de l’armée israélienne sur la Syrie et le Liban risquent de mener à « une nouvelle escalade » dans la région, a par ailleurs estimé Kallas.

« Les actions militaires doivent être proportionnées, et les frappes israéliennes sur la Syrie et le Liban risquent de provoquer une nouvelle escalade », a-t-elle dit.

« Nous pensons que ces actions ne sont pas nécessaires car la Syrie n’attaque pas Israël en ce moment et cela nourrit la radicalisation qui est aussi dirigée contre Israël », a expliqué Mme Kallas, en visite lundi à Jérusalem, avant de se rendre en Cisjordanie, pour y rencontrer notamment le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des dizaines de frappes sur des sites militaires de l’ancien pouvoir en Syrie, affirmant vouloir empêcher que l’arsenal tombe entre les mains des nouvelles autorités, qualifiées par Israël de « jihadistes ». La diplomatie israélienne qualifie également le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, de « loup déguisé en agneau » ou de « terroriste en costume ».

L’armée israélienne s’est en outre déployée dans la zone démilitarisée sur le Golan syrien.

Le nouveau pouvoir syrien dénonce pour sa part une « agression (faisant) partie d’une campagne israélienne contre le peuple syrien et la stabilité du pays ».

« Nous avons les mêmes inquiétudes » qu’Israël, a renchéri Kaja Kallas. Les nouveaux dirigeants syriens « disent les bonnes choses, mais feront-ils les bonne choses », a-t-elle dit. Un massacre de plus de 1 500 Syriens alaouites est survenu le 6 mars dernier.

Malgré la trêve avec le Hezbollah libanais en vigueur depuis le 27 novembre, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, où il entend conserver « une totale liberté d’action militaire ». Selon l’armée israélienne, ces frappes visent des infrastructures ou des membres du mouvement islamiste soutenu par l’Iran.

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