Safed : une soldate tuée et 8 blessés par des roquettes en provenance du Liban
Les onze projectiles tirés depuis le Liban ont atteint une base militaire, sans donner lieu à revendication immédiate du Hezbollah ; le maire de Safed exclut toute évacuation
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les autorités militaires et sanitaires ont fait savoir qu’une Israélienne a été tuée et que huit autres personnes ont été blessés par des roquettes tirées depuis le Liban sur Safed et une base militaire toute proche.
L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, est vraisemblablement l’œuvre de l’organisation terroriste du Hezbollah, à l’origine de tirs quotidiens de roquettes, de missiles et de drones sur le nord d’Israël ces derniers mois, officiellement en soutien à l’organisation terroriste du Hamas à Gaza, contre lequel Israël est en guerre.
Selon Tsahal, onze roquettes Grad non guidées ont été tirées depuis le Liban sur le quartier général du Commandement Nord de Tsahal à Safed.
Neuf d’entre elles se sont écrasées sur des zones ouvertes, tandis que deux n’ont pas été interceptées et ont frappé des infrastructures, dont une qui a touché la base base du quartier général du Commandement du Nord à Safed, à 13 kilomètres environ de la frontière libanaise, causant la mort d’une soldate et faisant plusieurs blessés.
La soldate a été identifiée comme étant la sergente-chef Omer Sarah Benjo, 20 ans, de la 869e unité de renseignement de combat de la 91e division, originaire de Geha.
La sergente-chef Omer Sarah Benjo courait vers un abri anti-bombes lorsque la roquette a frappé la base, la tuant.
Au cours de la même attaque, un réserviste de la Direction des services informatiques a été grièvement blessé et huit autres soldats ont été légèrement et moyennement blessés.
« De nombreux tirs ont été identifiés en provenance du Liban dans les secteurs de Netua et Menara ainsi que vers une base de Tsahal du nord d’Israël », a fait savoir l’armée, qui a précisé avoir riposté par des frappes sur l’origine de tirs.
La ville de Safed a confirmé que des roquettes avaient touché la base, ainsi que la zone industrielle de la ville et une zone proche de l’hôpital Ziv.
Tsahal est en train de déterminer si les habitants de Safed ont eu suffisamment de temps pour se mettre à l’abri à partir du moment où les sirènes ont retenti.
שלושה פצועים בינוני כתוצאה מהפגיעה באזור צפת | תיעוד רגע הפגיעה והבהלה @ItayBlumental @rubih67 pic.twitter.com/TJiUOMMwVZ
— כאן חדשות (@kann_news) February 14, 2024
Le corps d’Omer Sarah Benjo a été découvert par des intervenants à la recherche de victimes sous les décombres des bâtiments touchés par les roquettes.
L’hôpital Ziv a pour sa part déclaré que huit blessés avaient été admis aux urgences du fait des tirs de roquettes sur la ville, une dans un état grave, une autre dans un état modéré et six pour des blessures légères.
Les sirènes se sont déclenchées à plusieurs reprises à Safed ainsi que dans les villes voisines proches de la frontière libanaise.
Le maire de Safed, Shuki Ohana, a déclaré au site d’information Ynet que la plus grande ville de Haute Galilée était prête si les tensions continuaient à faire boule de neige. « Nous avons des abris… nous ferons une évaluation et nous verrons où cela nous mènera. »
Au micro de la radio de l’armée, il a expliqué que la ville manquait d’abris, mais qu’une évacuation n’était pas envisagée pour l’instant.
« Nous avons tous les plans nécessaires, mais il n’en est pas question pour l’instant », a-t-il précisé. « Si nécessaire, nous mettrons le plan en œuvre. »
Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah s’en prennent presque quotidiennement aux communautés israéliennes ainsi qu’aux postes militaires situés le long de la frontière, officiellement pour venir en aide à Gaza en proie à la guerre.
À ce jour, les escarmouches à la frontière ont entraîné la mort de six civils côté israélien et d’au moins neuf soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques en provenance de Syrie sont également à déplorer, sans toutefois avoir fait de blessé.
Le Hezbollah a fait état de 193 victimes dans ses rangs, tuées par Israël lors de telles escarmouches, pour l’essentiel au Liban, mais également en Syrie. Au Liban, 29 membres d’autres organisations terroristes ainsi qu’un soldat libanais et près de 19 civils – dont trois journalistes – ont également été tués.
La guerre a éclaté à Gaza lorsque le Hamas a perpétué un massacre, le 7 octobre dernier : près de 3 000 terroristes originaires de la bande de Gaza se sont infiltrés en territoire israélien par terre, mer et air, pour y tuer pas moins de 1 200 personnes et faire plus de 250 otages, pour la plupart des civils. Des familles entières ont été exécutées chez elles et plus de 360 personnes ont été massacrées lors d’un festival en plein air, dans un déchainement de violences d’une extrême brutalité.
Israël a fait savoir qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah le long de la frontière libanaise, de crainte d’une attaque similaire au massacre commis par le Hamas le 7 octobre.