Saleh al-Arouri anticipe sur un échange de prisonniers
Une incursion terrestre israélienne serait "le meilleur scénario" affirme aussi le groupe terroriste du Hamas

Saleh al-Arouri, le bras droit du chef du Hamas, a prédit samedi que les nombreux otages qui ont été enlevés sur le territoire israélien et emmenés dans la bande de Gaza pendant l’assaut transfrontalier sans précédent qui a été perpétré par le groupe terroriste seront libérés en échange de la libération de prisonniers palestiniens actuellement incarcérés en Israël.
Dans un entretien qui a été accordé à Al Jazeera, al-Aqouri a déclaré que l’offensive meurtrière qui a été lancée par le groupe terroriste était « une bataille ouverte » visant à « libérer » les Palestiniens et leurs lieux saints. Il a affirmé qu’elle avait été perpétrée en réaction aux « profanations » présumées, par les fidèles juifs, du complexe Al-Aqsa, qui se trouve sur le mont du Temple de Jérusalem, au cours de la fête de Souccot et il a ajouté qu’Israël avait l’intention d’imposer « une nouvelle réalité » – dont il n’a pas précisé la nature – sur le mont du Temple.
Ces derniers propos rappellent une affirmation que les Palestiniens font depuis près d’un siècle, disant que les « sionistes » et l’État juif tentent de détruire la mosquée – une accusation difficile à prouver, à l’exception de l’existence d’extrémistes marginaux israéliens qui revendiquent un tel dessein en plus des fouilles archéologiques qui ont pu être faites par Israël dans le secteur.
Al-Arouri a ajouté que les détenus palestiniens incarcérés en Israël étaient « sur le point d’être libérés », anticipant la libération de prisonniers reconnus coupables de terrorisme en échange de celle de dizaines d’otages israéliens qui se trouveraient entre les mains du Hamas, civils et soldats.
Il a précisé que certains otages étaient « des militaires hauts-gradés ». Il a dit – de manière mensongère – que le Hamas ne tuait pas les civils et qu’il ne leur faisait pas de mal, déclarant que des vidéos témoignaient du fait que le groupe traitait les civils « de manière humaine ». Les terroristes du Hamas ont tué des civils du sud d’Israël dans la journée de samedi ; ils ont enlevé des Israéliens et ils ont tiré des milliers de roquettes en direction des centres de population civils.
« Nous avons un plan pour tous les stades de ce conflit », a affirmé al-Arouri, « que ce soit si Israël devait demander un cessez-le-feu ou que ce soit dans le cadre d’une escalade continue des violences. Nous sommes prêts pour toutes les options », a-t-il indiqué. Il a ajouté qu’une incursion terrestre israélienne serait « le meilleur scénario » pour le Hamas.

Al-Arouri a aussi fait part de son « espoir » et de sa « conviction » que les Palestiniens, hors Gaza, rejoindront le combat « pour défendre Al-Aqsa, » en particulier les groupes terroristes de Cisjordanie. Basé au Liban, al-Arouri est considéré comme le leader de facto du Hamas en Cisjordanie.
« Cela ne fait que quelques heures que nous sommes entrés dans cette bataille. Nous l’avons fait en sachant qu’il y aurait des conséquences et nous n’avons pas d’autre choix que de lutter pour atteindre nos objectifs les plus élevés », a-t-il poursuivi.

Les propos d’Al-Arouri sont venus en écho à ceux du leader du Hamas, Ismail Haniyeh, qui a indiqué samedi dans une déclaration que l’offensive à grande échelle déclenchée par le groupe terroriste contre Israël avait eu lieu après des avertissements lancés au préalable à l’égard de l’État juif – des mises en garde qui étaient venues sanctionner « des violations » de la mosquée Al-Aqsa, reprenant un élément de langage de longue haleine qui laisserait entendre que ce lieu saint musulman serait « en danger réel » et qu’Israël tenterait d’y imposer sa souveraineté.
Haniyeh a fait savoir que l’objectif poursuivi par le Hamas était « de libérer notre terre, nos lieux saints, notre Al-Aqsa et nos prisonniers », ajoutant que le Hamas combattait aux côtés de toutes les factions armées « de la résistance », notamment avec celles de Cisjordanie. Il a salué l’aile militaire du Hamas qui, selon lui, serait parvenue à « totalement déséquilibrer les forces israéliennes en l’espace de quelques minutes ».
Le chef du Hamas a aussi appelé les groupes « de la résistance » en Cisjordanie et à l’étranger à rejoindre le combat et il a averti les autres pays que la normalisation des relations avec Israël ne leur apporterait aucune protection, faisant référence aux pourparlers en cours entre Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis.
Dans un discours qui a été prononcé sur la chaîne de télévision Al-Aqsa, qui appartient au Hamas, Haniyeh a aussi déclaré que le groupe terroriste « est sur le point de remporter une grande victoire ».
Les propos tenus par les deux dirigeants ont été sur la même ligne que les paroles prononcées, samedi dans la matinée, par le chef de l’aile armée du Hamas, Mohammad Deif, qui a encouragé les Palestiniens de Cisjordanie et les groupes terroristes soutenus par l’Iran dans tout le Moyen-Orient à rejoindre les combats.