Sans fanfare, l’Australie ouvre un bureau commercial et de défense à Jérusalem
Le porte-parole insiste sur le fait que les locaux situés à l'ouest de la ville ne sont pas une extension de l'ambassade du pays à Tel Aviv, et n'auront pas de statut diplomatique
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le mois dernier, l’Australie a ouvert discrètement un bureau de commerce et de défense à Jérusalem.
Cette initiative n’a pas été annoncée sur les sites Web du gouvernement et aucun haut fonctionnaire australien ou israélien n’a assisté à la cérémonie d’ouverture du nouveau bureau, qui, selon Canberra, n’a pas de statut diplomatique officiel.
En revanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assisté l’année dernière à l’ouverture d’un bureau tchèque dans la capitale – qui n’a pas non plus de statut diplomatique – et a participé à l’inauguration d’un bureau commercial hongrois, qui est également situé à Jérusalem mais est considéré comme une annexe de l’ambassade de Tel Aviv du pays.
Le « Trade and Defence Office » de l’Australie, situé dans la tour de bureaux Migdal Hair à Jérusalem-Ouest, a été ouvert en mars sans fanfare, conformément à une promesse faite par le Premier ministre australien il y a quatre mois.
« Il s’agit d’un bureau à vocation commerciale, établi et géré par la Commission australienne du commerce et de l’investissement », a déclaré un porte-parole de l’ambassade d’Australie à Tel Aviv au Times of Israel. Il « n’aura pas de statut diplomatique et n’est pas une extension de l’ambassade d’Australie à Tel Aviv », a souligné le porte-parole.
« Nous recrutons actuellement du personnel sur place pour travailler de façon permanente dans le [bureau de la défense et du commerce]. Le gouvernement australien a été en liaison étroite avec le gouvernement israélien et d’autres partenaires dans la création du [bureau], afin qu’il soit pleinement opérationnel aussi rapidement que possible », a déclaré le porte-parole.
Visited the newly opened Australian trade & defence industry office in #Jerusalem! Happy to welcome our Australian friends in their new office and confident it will assist in further advancing the close trade & defence industry relations between our countries ???????? ???? ???????? @Austrade pic.twitter.com/9gJ8uM0pYZ
— Gilad Cohen ????????????️ (@GiladCohen_) April 16, 2019
Le 15 décembre, le Premier ministre australien Scott Morrison a officiellement reconnu Jérusalem-Ouest comme capitale d’Israël et s’est engagé à déplacer l’ambassade d’Australie dans la ville « lorsque cela sera possible, en appui et après la fixation du statut final ».
« Nous avons cependant décidé de commencer la recherche d’un site approprié pour une ambassade australienne à Jérusalem Ouest », a-t-il déclaré.
Netanyahu n’a jamais commenté cette décision, tandis que d’autres hauts responsables israéliens ont exprimé leur déception quant à la distinction faite par Canberra entre les parties est et ouest de la ville.
« Par respect pour la préférence clairement exprimée par le gouvernement israélien de ne pas établir de consulats ou de bureaux consulaires honoraires à Jérusalem-Est, le gouvernement australien établira un bureau de commerce et de défense à Jérusalem-Ouest », avait déclaré M. Morrison à l’époque.
« Avec le renforcement des liens entre l’industrie de la défense et le commerce entre l’Australie et Israël, qui s’élève maintenant à plus de 1,3 milliard de dollars par an, cela nous aidera à continuer à bâtir de solides relations bilatérales. »
Suite à la décision du président américain Donald Trump de déplacer l’ambassade de son pays de Tel Aviv à Jérusalem, plusieurs autres pays se sont engagés à faire de même, bien que certains aient depuis fait marche arrière ou choisi d’ouvrir un bureau commercial dans la ville à la place.
Le 27 novembre 2018, le président tchèque Miloš Zeman a inauguré la Maison tchèque à Jérusalem, un espace de bureaux à la Cinémathèque de la ville qui a été annoncée par Prague comme la « première étape » du transfert de l’ambassade du pays à la ville.
Israël a déclaré que la Maison tchèque « comptera des représentants du gouvernement tchèque », mais les responsables à Prague ont souligné que le bureau n’aura pas de statut diplomatique.
Le 19 mars, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a ouvert un bureau commercial dans la tour Migdal Hair de Jérusalem, qui a été qualifié de « statut diplomatique » officiel et est considéré comme une « succursale » de l’ambassade du pays d’Europe centrale en Israël.
« Je voudrais souligner… que notre ambassade est à Tel Aviv et qu’aucun projet de changement n’est à l’ordre du jour », a précisé Szijjártó plus tard en Jordanie.
Néanmoins, l’Autorité palestinienne a déclaré à l’époque qu’elle rappelait son ambassadeur en Hongrie pour des consultations en réponse à la décision de Budapest.
Le 19 février, le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini a lui aussi annoncé l’ouverture d’un bureau culturel et commercial à Jérusalem, même si l’on ne savait pas encore très bien s’il aurait un statut diplomatique.
Le 24 mars, le président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a annoncé que son pays « ouvrira immédiatement une mission diplomatique officielle à Jérusalem, ce qui permettra d’étendre notre ambassade dans la capitale d’Israël, Jérusalem ».
Une semaine plus tard, le Brésil, lors d’une visite en Israël du président Jair Bolsonaro, déclarait qu’il avait « décidé de créer un bureau à Jérusalem pour la promotion du commerce, des investissements, des technologies et des innovations ».
La Slovaquie, le Honduras et le Brésil n’ont pas encore tenu leurs promesses.
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