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Sara Netanyahu à un proche d’otage : le gouvernement n’est pas responsable du massacre de Nova

Dans cet enregistrement qui a fuité, l'épouse du Premier ministre dit que le gouvernement n'était pas au courant de la rave et qu'il n'en est pas responsable

Sara Netanyahu assiste à une prière pour le retour des otages de Gaza, au Mur occidental à Jérusalem, le 21 mars 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Sara Netanyahu assiste à une prière pour le retour des otages de Gaza, au Mur occidental à Jérusalem, le 21 mars 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Selon des enregistrements qui ont fuité mardi, Sara Netanyahu, l’épouse du Premier ministre, a déclaré au proche d’un otage détenu dans la bande de Gaza que le gouvernement n’était pas au courant du festival de musique Supernova du 7 octobre et qu’il n’était donc pas responsable du massacre qui s’y est déroulé.

Selon cet audio, diffusé par la Douzième chaîne, elle aurait tenu ces propos lors d’une réunion avec des familles d’otages, il y a de cela quelques semaines, au cours de laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait par ailleurs déclaré que le gouvernement était confronté à une « décision très difficile » s’agissant de la conclusion d’un accord sur la situation des otages, et notamment du nombre d’otages susceptibles d’être libérés au cours de la première étape.

« Je vous le dis tout net. Si nous faisons un sondage maintenant, vous n’allez pas être d’accord. Je ne l’ai pas été ! », entend-on dire Netanyahu à propos des termes du projet d’accord.

Nombre d’Israéliens en veulent au Premier ministre de refuser d’assumer les erreurs stratégiques qui ont conduit au massacre du 7 octobre. Ses contempteurs, au rang desquels se trouvent des familles d’otages, lui reprochent par ailleurs d’avoir saboté, fût-ce au prix de la vie d’otages, les négociations en vue de la conclusion d’un accord sur la libération des otages, accord qui mettrait en danger sa coalition gouvernementale.

En marge de la réunion, l’un des participants a contesté la véracité de ces propos, ce à quoi Sara Netanyahu a répondu en disant son inquiétude face à l’actuelle « guerre totale ». L’épouse du Premier ministre a assuré les participants que le massacre du 7 octobre faisait partie d’un complot de plus grande ampleur destiné à rayer Israël de la carte – projet que le Hamas a ruiné en agissant prématurément.

« Ce n’est un secret pour personne que l’Iran veut nous conquérir. Peut-être que tout ceci est sans lien. Je suis psychologue et je travaille. Je suis psychologue pour enfants depuis de nombreuses années », a-t-elle déclaré, selon l’enregistrement.

Une photo aérienne montrant le site abandonné du festival Supernova, près du kibboutz Reim, dans le désert du Negev, qui a été attaqué par des terroristes du Hamas, le 10 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le participant a malgré tout insisté, regrettant qu’un accord soit à la fois à portée de main et inaccessible.

« J’en suis ressortie persuadée que nous avons un leader qui pense à tout, avec une vision globale », a déclaré l’épouse de Netanyahu en défense de la position intangible de son mari sur un projet d’accord.

« Nous faisons face au risque d’anéantissement, et je vous demande de croire ce que je dis et de ne pas le sous-estimer. Ils veulent nous anéantir et ils en ont la capacité. Nous l’avons vu le 7 octobre, lorsque, pendant de longues heures, ils ont assassiné, massacré, violé et kidnappé. Tout cela n’aurait pas dû se produire. Êtes-vous d’accord pour dire que cela n’aurait pas dû se produire ? »

« Bien sûr, cela n’aurait pas dû se produire », a déclaré le participant à la réunion.

« Et il n’aurait pas dû y avoir de fête à Reim », a ajouté Netanyahu en parlant du festival de musique dans lequel plus de 360 personnes ont été assassinées et 40 kidnappées. « Je ne comprends pas qui a autorisé la tenue de cette fête. Si on me dit : ‘C’est la faute du gouvernement’, eh bien, non, le gouvernement n’en savait rien », a-t-elle expliqué.

Suite à la fuite de ces enregistrements, les services de Sara Netanyahu ont déclaré que le fait d’extraire quelques phrases d’une réunion de trois heures était « une manipulation ».

Selon le communiqué, lors de chacune de ces réunions [avec les proches d’otages], « Netanyahu a dit son soutien aux appels au retour de nos otages tout en soutenant les familles ». Il précise par ailleurs que l’épouse du Premier ministre continue de travailler comme psychologue pour la municipalité de Jérusalem, sans préciser en quoi c’était pertinent vis-à-vis de ces rencontres avec les familles.

Des proches d’otages ont déclaré à la Douzième chaîne que la femme de Netanyahu était elle aussi complice du Premier ministre dans l’abandon des otages, l’appelant « Mme Abandon », un jeu de mots sur « Monsieur Abandon », surnom donné par certaines familles d’otages au Premier ministre.

« Celle qui vit rue Aza à Jérusalem ne comprendra jamais ceux qui sont emprisonnés dans des conditions ignobles dans les tunnels du Hamas à Gaza », a déclaré Hadas Calderon, dont le mari Ofer est retenu en otage, en citant l’adresse de la résidence du Premier ministre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara à leur sortie de l’avion officiel « L’aile de Sion » à Washington, DC, le 22 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom / GPO)

« En tant que psychologue pour enfants, je me serais attendue à ce qu’elle donne de la voix avec force et émotion au sujet d’Ariel et Kfir, ces enfants toujours détenus à Gaza, et que l’on cesse de les abandonner là-bas », a déclaré Ofri Bibas-Levy, sœur de Yarden Bibas, otage à Gaza avec sa femme et ses deux enfants.

« Je vous conseille d’ouvrir un dictionnaire pour voir la définition du terme ‘responsabilité’ et je vous dirai une chose : jusqu’à ce que tous les otages soient de retour, vous porterez l’entière responsabilité du plus grand échec de toute l’histoire d’Israël – nous n’avons rien à vous dire, à vous ou votre mari », a déclaré Ayala Metzger, dont le beau-père, Yoram Metzger, a été assassiné en captivité.

On estime à 97 sur 251 le nombre des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre toujours à Gaza, dont les corps de 33 morts confirmés par Tsahal.

Le Hamas a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semain fin novembre, auxquels s’ajoutent quatre otages libérés un peu avant, huit otages vivants secourus par des soldats et les corps de 37 otages, trois d’entre eux tués par erreur par l’armée en tentant d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.

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