SavorEat propose des hamburgers de porc et de dinde cashers imprimés en 3D
La start-up israélienne de Rehovot a lancé de nouveaux produits alimentaires qui pourront être personnalisés par le "chef robot"
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël
La start-up israélienne SavorEat, qui fabrique également de la viande d’origine végétale à l’aide de la technologie 3D, a lancé de nouveaux produits cette semaine, notamment des hamburgers de porc et de dinde casher, végétaliens, sans gluten et sans allergènes. Ces produits s’ajoutent aux hamburgers de bœuf végétaliens de la société, qui sont déjà vendus dans une chaîne de restaurants israélienne et le seront bientôt aux États-Unis.
Les produits de SavorEat combinent la technologie de fabrication additive (également connue sous le nom de technologie d’impression 3D), des ingrédients d’origine végétale dans des cartouches et une fibre de cellulose végétale unique qui lie les ingrédients entre eux, créant ainsi une texture semblable à celle de la viande. La fibre de cellulose a été mise au point par le professeur Oded Shoseyov et le professeur Ido Braslevsky, chercheurs à la Yissum Research Development Company, la société de transfert de technologie de l’Université hébraïque de Jérusalem. Ils se sont joints à Racheli Vizman, une entrepreneuse, dans le but de créer SavorEat en 2018.
Ensemble, ils ont également mis au point un « chef robot » unique en son genre qui concocte les hamburgers selon un cahier des charges. L’appareil de la taille d’une machine à laver est capable de personnaliser le produit en fonction des spécifications, avec des quantités variables de protéines, de graisse, de cellulose, d’eau, d’arômes et de colorants. Les clients peuvent également choisir la taille souhaitée. Les produits peuvent ensuite être cuits ou grillés, en émettant les mêmes sons et odeurs que ceux de la viande.
La machine, qui a la hauteur de deux grands micro-ondes et la longueur d’un seul, fait partie intégrante de l’expérience culinaire, a déclaré Vizman. « SavorEat, c’est plus que des burgers. Nous créons quelque chose de tout à fait unique avec un ‘chef robot’ qui personnalise le produit, le fabriquant selon les besoins personnels du client. C’est une expérience tout à fait nouvelle », a-t-elle déclaré précédemment au Times of Israel.
La société basée à Rehovot est également très attachée aux objectifs de durabilité, avec un rôle croissant dans le sous-secteur des protéines alternatives de l’industrie alimentaire et un message fort sur le changement climatique.
L’industrie de la production de viande est responsable d’environ 23 % de tous les gaz à effet de serre, tandis que l’ammoniac provenant de l’urine du bétail alimente les pluies acides. Environ 3 785 litres d’eau sont nécessaires pour produire 0,4 kilogramme de viande bovine. L’élevage de bovins est responsable de 70 à 80 % de la destruction de la forêt amazonienne.
En comparaison, les protéines végétales émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre (GES), selon SavorEat. L’entreprise cite un rapport de 2022 selon lequel si le secteur des protéines d’origine végétale venait à représenter 11 % de la consommation totale de protéines d’ici 2035, « le monde pourrait connaître une réduction équivalente à la décarbonisation de 95 % de l’industrie aéronautique ».
« Chez SavorEat, nous sommes passionnés par la compensation des émissions de carbone et la réduction des déchets, c’est pourquoi nous avons créé un produit qui peut faire les deux », a déclaré Vizman cette semaine dans un communiqué de l’entreprise.
« En nous étendant à d’autres viandes à base de plantes, nous visons à fournir une plus grande variété et personnalisation, pour donner à la planète le pouvoir de manger différemment, avec des options plus saines et durables pour réduire l’impact écologique », a-t-elle ajouté.
« L’alimentation et la médecine personnalisées sont les prochaines grandes tendances et je voulais créer de meilleures solutions » que celles déjà disponibles, a-t-elle déclaré. Elle souhaite que le « chef robot » (la machine d’impression 3D) « devienne le prochain micro-ondes, un micro-ondes qui prépare réellement la nourriture, chez les gens, facilement, à moindre coût, et que chacun puisse manger comme il le souhaite ».
Le résultat est un hamburger casher, végétalien, sans gluten et sans allergènes (y compris le soja), composé de protéines de petits pois et entre autres végétaux, et de graisses de tournesol et de noix de coco, lui donnant l’apparence et l’odeur d’un hamburger classique.
« Et c’est casher ! Tout est à base de plantes, il n’y a pas de produits animaliers, d’allergènes comme le soja, ou de gluten, et il n’y a pas de contact humain qui pourrait causer une contamination croisée comme lorsque les chefs manipulent ou cuisinent des aliments dans le même grill », a déclaré Vizman, notant que la société travaille avec les autorités rabbiniques en Israël et à la certification casher.
SavorEat a déposé des demandes de brevet pour la méthode de production alimentaire en 3D aux États-Unis, en Europe et en Australie.
SavorEat est une entreprise publique cotée à la bourse de Tel Aviv, après avoir levé 42,6 millions de shekels auprès d’investisseurs institutionnels israéliens lors de la vente d’actions en novembre dernier.
SavorEat est l’une des nombreuses entreprises israéliennes qui développent des produits à base de protéines végétales, notamment Plantish, un fabricant de filets de « saumon » végétaliens imprimés en 3D qui a récemment levé 12 millions de dollars de financement, et Redefine Meat, qui fabrique des morceaux d’agneau et de bœuf sans animaux imprimés en 3D, des hamburgers, des saucisses, des brochettes d’agneau et du bœuf haché qui sont vendus dans plus de 200 restaurants et établissements israéliens et en Europe (y compris des restaurants étoilés au Michelin). Ce mois-ci, Redefine Meat a signé un accord avec la société hôtelière Selina, fondée en Israël, pour servir ses substituts de viande à base de plantes dans plus de 150 établissements Selina, à commencer par Tel Aviv et Londres.
Redefine Meat a levé 135 millions de dollars au début de l’année pour développer ses lignes de production en Israël et aux Pays-Bas.