Il n’y avait pas de conditions préalables à la rencontre avec Netanyahu, selon l’AP
Le conseiller du président de l’Autorité palestinienne prétend qu’Israël a saboté la rencontre qui était prévue vendredi à Moscou
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Selon le conseiller du chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas avait renoncé à ses conditions préalables et planifiait sérieusement sa rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Moscou ce vendredi. Mais ce sommet a été saboté par Israël. Ces propos ont été tenus mercredi.
« Il n’y avait aucune condition préalable. C’était très clair. Lorsque que le président [Vladimir] Poutine s’est entretenu avec les deux parties, il a dit : ‘pas de conditions’. Le président Abbas a accepté, et il a été clair à ce sujet hier à Varsovie, » a expliqué Majdi al-Khalidi au Times of Israel au cours d’un entretien téléphonique.
Jusqu’à mardi, les fonctionnaires palestiniens et les politiciens avaient soutenu que le président de l’Autorité palestinien ne rencontrerait pas Netanyahu sans un accord préalable de libération de prisonniers et le gel des constructions en Cisjordanie.
Netanyahu a toujours dit qu’il était prêt à rencontrer Abbas ou que ce soit, à n’importe quel moment.
Mardi, en Pologne, Abbas a déclaré qu’il était d’accord pour rencontrer Netanyahu à Moscou. Il n’a pas évoqué de conditions dans sa déclaration.
Cependant, ajoute le chef de l’Autorité palestinienne, le représentant de Netanyahu a cherché à repousser la rencontre de Moscou, qui aurait dû avoir lieu le 9 septembre.
Après la conférence de presse d’Abbas, Netanyahu a embrayé avec la sienne, avec le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, à La Haye.
Le Premier ministre israélien ne semblait pas être au courant que le sommet de Moscou n’était pas soumis à des conditions préalables.
« Abbas est-il prêt à nous rencontrer sans conditions ? Nous avons des versions contradictoires à ce sujet », a dit Netanyahu.
« Les porte-paroles palestiniens ont, pas plus tard qu’hier, clarifié la situation. Ils sont prêts à nous rencontrer, mais à la condition que nous libérions des prisonniers. Il veulent connaître à l’avance l’issue des discussions, » explique Netanyahu.
Les deux dirigeants ont conclu leurs discours en évoquant qu’ils sont prêts à se rendre à toute rencontre.
Khalid, le conseiller d’Abbas dit ne pas comprendre pourquoi le Premier ministre pense qu’il y a des conditions à la rencontre de Moscou.
« Personne n’a dit qu’il y aurait des conditions préalables. Beaucoup de gens, en Israël et en Palestine parlent. Mais après ce que le président a dit, pourquoi devons-nous écouter tel ou tel côté ? Une seule agence est officielle. Wafa.et Nabil Abu Rudeineh est notre unique porte-parole officiel », déclare Khalidi au Times of Israel.
Le cabinet du Premier ministre a exprimé son scepticisme quant à ces déclarations.
« Si les autorités palestiniennes peuvent dire d’une seule voix qu’ils sont d’accord de se rencontrer sans conditions préalables, alors le Premier ministre Netanyahu rencontrera le président Abbas. » explique David Keyes, porte-parole de Netanyahu au Times of Israel.
Mardi soir, Abu Rudeineh, le porte-parole officiel d’Abbas a dit que Netanyahu avait « une fois de plus, fait preuve d’un manque de sérieux dans la recherche de la paix sur la base d’une solution dans laquelle il y aurait deux états. »
L’idée des discussions directes avec Moscou avait d’abord été suggérée par le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi en août, lorsqu’il a dit que le président russe est d’accord de jouer les hôtes.
Les efforts pour la paix sont au point mort depuis l’initiative manquée des États-Unis en avril 2014.
Le dernier sommet significatif entre Abbas et Netanyahu daterait de 2010, bien qu’il y ait des indications évoquant des rencontres secrètes depuis et une autre lors du sommet de la COP21 en novembre dernier.