Selon le Contrôleur d’État, Ariel aurait détourné des millions de shekels pour ses amis
Alors qu'il était en poste au ministère du Logement, Uri Ariel aurait alloué à des lobbyistes amis des subventions réservées aux villes défavorisées, le ministre dément la demande d'enquête
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Un rapport du contrôleur d’État accuse le ministre de l’Agriculture et membre du parti Habayit Hayehudi, Uri Ariel, d’avoir transféré des millions de shekels, alloués aux villes défavorisées d’Israël dans les zones rurales, à des organisations à but non-lucratives dirigées par ses confidents politiques, durant son mandat au ministère du Logement.
Le rapport appelle le procureur général Avicahi Mandelblit à enquêter sur cette affaire.
Selon le contrôleur d’État Yosef Shapira, en 2013 et 2014, Ariel s’était entouré de dirigeants de diverses organisations de logements et de lobbyistes. Ces derniers n’étaient pas employés par le ministère, mais ont été à plusieurs reprises mentionnés à tort comme des représentants officiels sur des documents du ministère.
Ils ont été activement impliqués dans la révision d’un plan de développement pour leur propre bénéfice, qui devait s’appliquer à tout Israël, plutôt que sur les régions défavorisées, comme prévu initialement, explique le rapport. Les employés du ministère n’ont pas été sollicités pour participer à cette révision, la Résolution 741.
À leur demande, Ariel avait budgétisé une allocation de plusieurs millions de shekels pour les classes moyennes à aisées à Tel Aviv et dans sa périphérie, où sont basées les organisations à but non-lucratif, indique le rapport.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Uri Ariel a démenti que le rapport du contrôleur d’État réclamerait une enquête à son sujet.
« Le contrôleur n’a pas demandé au procureur général l’ouverture d’une enquête sur les agissements du ministre », a déclaré Ariel dans un communiqué.
Le rapport demande pourtant explicitement l’ouverture d’une enquête sur des décisions prises par Ariel.
« Uri Ariel, alors ministre du Logement, entretenait des relations privées avec des associés politiques, qui étaient ses conseillers. Il est responsable des problèmes qui ont été soulevés. La décision prise par le ministre du Logement et du Département des Implantations, de financer des groupes dans lesquels ses membres vivent, sont actifs, et des quartiers avec un statut socio-économique élevé dans le centre d’Israël, qui ne sont, pour certains, pas éligibles à la Résolution 741, demandent un examen de la part du procureur général », peut-on lire dans le rapport.
Le communiqué d’Ariel ne dément pas ces allégations.
Le ministre « respecte les résultats des recherches du contrôleur et a déjà enjoint les autorités compétentes d’agir sur ses recommandations », poursuit le communiqué.