Selon les procureurs, l’avocat de Netanyahu aurait fait une erreur dans sa défense
Amit Hadad, qui assure la défense du Premier ministre, s'est trompé en attribuant des propos à un rédacteur du site Walla - des paroles que ce dernier n'a jamais prononcées
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le cabinet de la procureure de l’État a demandé au tribunal de district de Jérusalem de rayer du dossier les preuves apportées par l’avocat de la défense du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Amit Hadad, des preuves qui faisaient état de propos extrêmement hostiles qui avaient, semble-t-il, été tenus par un rédacteur du site d’information Walla à l’encontre de Netanyahu – mais dont il s’avère qu’ils ont été prononcés par une autre personne.
Lors d’une audience mercredi, Hadad s’est concentré sur l’attitude des responsables de Walla à l’égard de Netanyahu. Un aspect central des allégations contre le Premier ministre dans l’Affaire 4000 est qu’il aurait conclu un accord illicite avec le propriétaire de Walla, Shaul Elovitch. Netanyahu aurait ainsi reçu l’assurance qu’il bénéficierait d’une couverture médiatique favorable de la part du site d’information en échange de décisions réglementaires favorisant les intérêts commerciaux d’Elovitch, des décisions prises par le Premier ministre.
Au cours de l’audience, Hadad a cité des tweets supposés du rédacteur en chef de Walla, Avi Alkalai, dans lesquels il disait « détester » Netanyahu et où il estimait que le gouvernement du Premier ministre, en 2013, était « traître et destructeur ».
Hadad a utilisé ces citations, parmi d’autres propos hostiles à l’égard du Premier ministre d’autres membres du personnel de Walla, pour affirmer que Walla n’était pas particulièrement favorable à Netanyahu, dans le cadre de la stratégie de la défense visant à démentir l’existence d’un accord conclu avec Elovitch.
Toutefois, le cabinet du procureur de l’État a affirmé qu’à la suite de plaintes déposées par Alkalai, et après avoir effectué une « vérification élémentaire et superficielle », il avait découvert que les tweets cités par Hadad provenaient d’un autre Avi Alkalai qui n’avait aucun lien avec le rédacteur en chef de Walla. L’individu possédant le compte Twitter en question a même déclaré à plusieurs reprises qu’il n’était pas le rédacteur en chef de Walla, a précisé le cabinet du procureur de l’État.
Les procureurs ont demandé que les citations soient rayées du dossier et que le tribunal n’en tienne pas compte.