Séparée par l’opération contre le Hamas, une famille de Gaza prie pour être réunie
Les Abu Sakran se sont séparés quelques jours après le début de la guerre ; Maher, 13 ans, avait quitté Gaza City pour aller chez ses grands-parents, plus au sud
Lorsque l’appel téléphonique passé jeudi depuis sa tente, dressée sur une plage de Gaza, lui a permis d’entrer en contact avec ses parents qu’il n’avait pas vus depuis un an en raison de l’opération militaire israélienne contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, les yeux de Maher Abu Sakran, 13 ans, se sont illuminés de joie.
Vivant dans un camp de déplacés avec ses grands-parents et ses cousins, Maher s’ennuie désespérément de sa mère, de son père, de ses trois sœurs et de son petit frère.
« Il y a assez de guerre, assez de barrières. Je veux rentrer chez moi », s’exclame-t-il.
À quelques kilomètres de là, dans la ville de Gaza, sa mère Asmaa Abu Sakran a fait circuler le téléphone entre les frères et sœurs de Maher pour que chacun puisse lui parler.
La guerre à Gaza avait éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis – dont 3 800 terroristes – dirigés par le Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils et enlevant 251 otages de tous les âges. Ils avaient commis de nombreuses atrocités et ils s’étaient livrés à des violences sexuelles à grande échelle.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de toute l’Histoire du pays, la journée la plus meurtrière pour les Juifs depuis la Shoah, Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas et de libérer les otages, avait lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza – qui avait commencé le 27 octobre.
Plus de 42 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, abattus en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
La famille avait été séparée quelques jours après le début de la guerre, lorsque Maher avait décidé de quitter Gaza City pour se rendre avec ses grands-parents chez eux, plus au sud, où les bombardements étaient à ce moment-là un peu moins violents.
Ni Maher ni ses parents n’avaient la moindre idée qu’ils seraient séparés aussi longtemps, racontent-ils. Peu après son départ, les chars israéliens étaient entrés dans l’enclave surpeuplée et ils l’avaient coupée en deux.
Israël explique contrôler les déplacements entre le nord et le sud de la bande de Gaza afin d’empêcher les terroristes du Hamas de se déplacer facilement au milieu des populations civiles. Mais un an plus tard, Maher et sa famille restent divisés par cette ligne.
« Quand un garçon est jeune et loin de sa famille, loin de sa mère, loin de son père et loin de ses frères et sœurs, il est toujours anxieux, effrayé et malheureux», raconte sa mère, Asmaa.
Après le départ de Maher, la maison de la famille Abu Sakran avait été endommagée par les bombardements. Au fur et à mesure que Tsahal pénétrait dans la ville de Gaza, ils avaient été déplacés à plusieurs reprises. Ils sont maintenant rentrés chez eux et ils vivent dans le bâtiment endommagé.
Maher et ses grands-parents ont également souffert. Leur maison, dans le centre de la bande, de Gaza a été bombardée et la famille a dû partir. Sept membres de sa famille, dont deux de ses oncles, ont été tués.
Il se souvient de la vie avant la guerre, de la routine quotidienne du petit-déjeuner, de l’école, de la maison, du déjeuner, des jeux à l’extérieur, des courses ou des excursions familiales à la plage en voiture avec son grand-père.
« Il y a assez de tueries, assez de gens tués. Si Dieu le veut, nous rentrerons chez nous sains et saufs. Il y en a assez des roquettes qui nous tombent dessus et nous en avons assez de vivre dans des tentes », répète Maher.