Seuls 5 ministres sur 11 présents à la réunion sur la loi de l’Etat-nation
Le Premier ministre, en colère, a dit qu'il "est important de prendre les bonnes décisions, des décisions qui ne soient pas inconsidérées"
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Seuls cinq ministres se sont montrés lors de la rencontre inaugurale d’une commission établie pour prendre en charge les objections druzes et circassiennes à la loi sur l’Etat-nation juive lundi, entraînant la colère du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Netanyahu, à la tête de cette commission, a demandé que les six autres expliquent leur absence, ajoutant qu’il ne permettrait aucune absence lors de la prochaine réunion qui aura lieu dans une semaine.
Au cours de la rencontre, il a été convenu qu’une législation serait avancée pour clarifier le statut des minorités en termes d’égalité malgré les congés d’été et que ce texte, tel qu’il sera défini, sera approuvé par la Knesset durant la session d’hiver, a fait savoir la chaîne Hadashot. La législation programmée définira également le statut des membres des communautés minoritaires qui font leur service dans les forces armées.
« Il est important de prendre les bonnes décisions, pas des décisions qui soient inconsidérées », a dit Netanyahu aux personnes présentes. « Nous avons travaillé sur la loi sur l’Etat-nation juif pendant huit ans. Je ne dis pas qu’on va travailler là-dessus pendant encore huit ans, mais ça ne va pas durer seulement huit jours non plus ».
La loi sur l’Etat-nation adoptée par la Knesset le 19 juillet en tant que loi fondamentale du pays déclare qu’Israël est « le foyer national du peuple juif » pour la première fois, mais ses critiques estiment qu’elle sape l’engagement figurant la constitution d’égalité entre tous les citoyens.
Les membres de la communauté druze israélienne servent dans l’armée et ils ont exprimé une indignation particulière face aux dispositions du texte, disant qu’il fait d’eux des citoyens de deuxième catégorie.
Présents à cette réunion aux côtés de Netanyahu, la ministre de la Justice Ayelet Shaked, le ministre du Tourisme Yariv Levin, le ministre des Communications Ayoub Kara, la ministre affectée à l’Egalité sociale Gila Gamliel, et le ministre de l’Agriculture Uri Ariel.
La rencontre a eu lieu au cours des congés d’été de la Knesset alors qu’une grande partie du pays est en vacances.
Netanyahu a indiqué à la commission qu’il voulait des explications de la part du ministre de la Défense Avigdor Liberman, du ministre des Finances Moshe Kahlon, du ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, du ministre de la Construction Yoav Gallant, du ministre de la Coopération régionale Tzahi Hanegbi et de la ministre Miri Regev concernant leurs absences respectives.
Liberman et Kahlon ont envoyé leurs adjoints tandis que Gallant a envoyé le directeur-général de son ministère, a fait savoir le journal en hébreu Haaretz. Hanegbi se trouve actuellement en Colombie, représentant Netanyahu à l’occasion d’une visite d’Etat.
Netanyahu a également précisé qu’il demanderait à tous d’être présents lors de la prochaine réunion – qui aura lieu la semaine prochaine – avec des solutions à court-terme pour la loi sur l’Etat-nation et également des solutions à long-terme pour gérer les difficultés que rencontrent les druzes dans la société israélienne.
Il a donné pour instruction aux ministres de présenter les activités de leurs ministères en faveur des populations minoritaires au sein de la société israélienne, notamment en ce qui concerne le logement, l’emploi, les allocations sociales et celles notamment en direction des soldats déchargés.

Avant le début de la commission, le chef de la communauté druze a fait parvenir un message qui disait que « nous continuons à réclamer et à demander au Premier ministre d’établir le statut légal de la communauté druze qui garantira les pleins droits et l’égalité dans la citoyenneté dans l’esprit de la déclaration d’Indépendance », a fait savoir Haaretz.
Le gouvernement de Netanyahu explique que la nouvelle loi sur l’Etat-nation se contente d’ancrer le caractère déjà existant du pays, et que la nature démocratique et les dispositions sur l’égalité figurent d’ores et déjà dans la législation existante. Il a résisté aux appels à amender ou à abroger la loi et a insisté sur l’approbation d’un nouveau texte qui prendra en compte les inquiétudes des Druzes.