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Seuls les survivants prendront la parole au 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz

Pour la première fois, explique le directeur d'Auschwitz, les politiciens laisseront toute la place aux "derniers survivants". Une importante délégation israélienne est attendue

Des survivants de la Shoah passent sous la porte portant l'inscription "Le travail rend libre" après avoir déposé une gerbe au mur de la mort sur le site du mémorial de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz lors des cérémonies de commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp à Oswiecim, en Pologne, le 27 janvier 2020. (Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP)
Des survivants de la Shoah passent sous la porte portant l'inscription "Le travail rend libre" après avoir déposé une gerbe au mur de la mort sur le site du mémorial de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz lors des cérémonies de commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp à Oswiecim, en Pologne, le 27 janvier 2020. (Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP)

Politiciens et dirigeants étrangers ne seront pas invités à prendre la parole pour le 80e anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz, fin janvier, a expliqué le directeur des lieux qui a préféré mettre l’accent sur les survivants de la Shoah lors des commémorations.

« Il n’y aura aucun discours politique », a poursuivi Piotr Cywiński, directeur du Mémorial et Musée d’Auschwitz-Birkenau, dans une interview qui a été publiée lundi par le journal The Guardian.

« Nous tenons à nous concentrer sur les derniers survivants encore en vie et sur leur histoire, sur leur douleur, sur leur traumatisme et sur l’obligation morale difficile que nous avons à leur égard dans le temps présent », a-t-il précisé.

C’est la toute première fois que des dirigeants étrangers ne prendront pas la parole à l’occasion d’un anniversaire important de la libération du camp.

Cywiński a noté que les récentes polémiques sur la présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu – et les risques d’arrestation – n’étaient que des « provocations médiatiques » dans la mesure où, a-t-il assuré, il n’a jamais été question que Netanyahu assiste à cet événement.

Netanyahu n’a, pour l’heure, pas l’intention d’assister aux commémorations, a déclaré un assistant du Premier ministre au Times of Israel.

Pour autant, dans le Guardian, Cywiński a annoncé la venue d’une importante délégation israélienne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, et son épouse Sara, deuxième à gauche, accueillent l’ancien président polonais Andrzej Duda, deuxième à droite, et son épouse Agata, à la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 18 janvier 2017. (Kobi Gideon/GPO)

La semaine dernière, le gouvernement polonais s’était engagé à veiller à ce que les plus hauts représentants d’Israël puissent, librement et en toute sécurité, participer au 80e anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz, le 27 janvier, le président polonais ayant demandé la garantie que Netanyahu ne serait pas arrêté au titre du mandat émis par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre présumés à Gaza.

Le directeur d’Auschwitz a par ailleurs rappelé dans le Guardian que ce 80e anniversaire sera par ailleurs obscurci par un autre conflit mondial plus proche encore, à savoir la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Cywiński a expliqué qu’aucune délégation russe n’assistera à l’événement : « On appelle ce jour le jour de la libération, et je ne pense pas qu’un pays qui ne comprend pas la valeur de la liberté ait quelque chose à faire dans une cérémonie dédiée à la libération. Leur présence serait un signe d’un grand cynisme. »

Selon le Guardian, il a refusé d’établir un quelconque parallèle entre les deux guerres qui sont, dit-il, « clairement et totalement différentes ».

A ses yeux, la guerre en Ukraine est celle d’« un pays qui en attaque un autre, innocent et indépendant », et la campagne militaire israélienne contre le Hamas à Gaza, celle d’« un pays faisant tout pour se protéger d’une énorme attaque terroriste ».

La guerre à Gaza avait commencé par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel des milliers de terroristes s’étaient introduits en territoire israélien par voie terrestre, aérienne et maritime, assassinant plus de 1200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage à Gaza. Les hommes armés avaient commis des atrocités et ils avaient commis des violences sexuelles à grande échelle.

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